Quatre ans après la catastrophe de Fukushima, un réacteur nucléaire reprend du service au Japon

fukushima_belUne grande majorité de la population japonaise est contre l’énergie nucléaire. En 2013, 200 000 manifestants avaient ainsi exigé dans la rue un Japon sans nucléaire. Ce pays fut non seulement victime des attaques nucléaires de Hiroshima et Nagasaki il y a 70 ans mais il fut aussi secoué par la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011.

Les conséquences de cette catastrophe sont terribles. Plus de 160.000 personnes ont été évacuées de la région, nombre d’entre eux ne pourront probablement jamais revenir. Démonter la centrale de Fukushima prendra des décennies et reviendra au moins à 100 milliards $. L’impact du désastre ne s’est pas limité au pays, une grande quantité d’eau radioactive est parvenue en mer, un problème qui est loin d’être terminé et qui a ses conséquences notamment pour la pêche au large des côtes.
L’opérateur Tepco a immédiatement été pointé du doigt en raison du manque d’investissement dans les mesures de sécurité. La catastrophe de 2011 a d’ailleurs servi de prétexte pour réduire les salaires de 20% dans l’entreprise. Le service de nettoyage était particulièrement peu rémunéré au point que, dans certains cas, il s’agissait carrément de sans-abris recrutés par la mafia des sous-traitants de Tepco.
Ce mois d’août, le gouvernement japonais a, pour la première fois, remis en activité l’un des 50 réacteurs nucléaires du pays. En octobre suivra un deuxième. Le gouvernement justifie cette décision au nom des tarifs de l’électricité, comme si l’on devait croire que ces politiciens conservateurs se sentent concernés par la qualité de vie de la population ordinaire… les motivations des autorités sont en fait guidées par les intérêts des sociétés énergétiques. TEPCO a annoncé avoir réalisé un bénéfice de 1,5 milliards € au cours du deuxième trimestre de cette année, notamment grâces au prix du pétrole et à des ‘‘mesures d’économie’’. La compagnie a déclaré ne pas faire de prévisions pour les prochains trimestres, en partie en raison de l’incertitude quant au moment de la reprise des centrales nucléaires.
En répondant à la soif de profits des grandes entreprises énergétiques, tout est préparé pour permettre l’arrivée de nouvelles catastrophes nucléaires. On nous a déjà dit que les règles de sécurité étaient strictes et respectées. On nous a déjà dit qu’une catastrophe était impossible à Fukushima. Quatre ans après que le désastre soit bel et bien arrivé, on fait comme si rien ne s’était passé. Voilà qui indique nettement à quel point le capitalisme est un système malade. Il est grand temps d’en sortir et de construire une société qui déploiera les moyens nécessaires en recherche d’énergies vertes!