L’austérité frappe l’enseignement – Pour un enseignement démocratique et de qualité, pour tous !

ega_austeriteIMGFin juillet le nouveau gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (ex-Communauté française) a fait sa déclaration de politique communautaire. Pour l’enseignement, il prévoit 140 millions d’euros à ‘‘économiser’’ en 2015 et 280 millions en 2016, soit 320 millions d’euros à économiser sur 2 ans, et on parle d’un effort ‘‘récurrent’’. Alors que les pénuries s’accumulent, les autorités souhaitent soigner le mal par le mal. Premières victimes ? Élèves et étudiants !

Par Clément (Bruxelles)
Que ce soient les parents, les professeurs et encore plus les élèves, on ne compte plus les voix qui s’élèvent pour dénoncer les inégalités de notre système scolaire et les déficits déjà criants aujourd’hui. Pas assez de places dans les écoles pour le nombre d’enfants, des classes en préfabriqué,… Quand on regarde l’état de l’enseignement francophone en Belgique, ce n’est pas le mot ‘‘qualité’’ qui vient en premier à l’esprit !
Et les autorités veulent réussir à faire mieux avec moins ! Comment ? Avec un BAC à la belge notamment. Chaque élève de rhéto devra ainsi passer une épreuve commune en fin d’année, ce qui ne fera que renforcer la compétition entre les écoles. Ce n’est qu’un premier pas, car on parle aussi de plus en plus régulièrement d’un test d’entrée pour les universités, histoire ‘‘d’écrémer’’ le nombre d’étudiants. À côté de ça, une hausse du minerval est encore à craindre. Les frais annexes vont aussi augmenter, comme avec la hausse de l’abonnement aux transports en commun.
Des mesures ? Non des attaques !!
Chacune de ces mesures n’aura pour réel impact que d’augmenter les inégalités déjà vastes dans l’enseignement, mais aussi d’exclure les couches les plus défavorisées de la population du système scolaire et en particulier de l’enseignement supérieur : alors qu’au début des années 2000, 10% des étudiants étaient issus d’un milieu ouvrier, ce chiffre est tombé à 6% aujourd’hui. Et d’ailleurs le coût des études est tel que de nombreux étudiants doivent travailler non pas pour partir en vacances ou faire les soldes, mais bien pour vivre (450.000 en 2012) : des conditions bien évidemment peu favorables à la réussite scolaire ! Et entre 2010 et 2011, le nombre de demandes de bourse d’études a augmenté de 25 %. En Wallonie, le nombre d’étudiants y faisant appel a doublé en 10 ans, il a triplé à Bruxelles (+ 225 %).
Les partis politiques traditionnels mènent consciencieusement l’austérité quitte à laisser sur le pavé des milliers de jeunes. Elle a bon dos la crise, car les responsables profitent des mois d’été pour se dorer au soleil pendant que ceux qui écopent les passent à l’ombre espérant accumuler quelques euros pour l’année suivante. Une récente enquête du journal Le Soir a mis en lumière que le but des jeunes n’est plus de suivre une voie qui leur plaît, mais bien de trouver un travail au plus vite et d’espérer avoir le même niveau de vie que leurs parents. Quelles perspectives d’avenir nous laisse-t-on ?
Que faire ?
Les responsables politiques et académiques refusent d’avoir le courage politique nécessaire pour changer les choses. Pire, certains veulent continuer d’approfondir cette voie comme Bernard Rentier, recteur de l’ULg, qui a peur ‘‘du danger d’une démocratisation de l’enseignement supérieur’’ !
C’est aux jeunes, élèves et étudiants, de se mobiliser avec le personnel, enseignant et non-enseignant, pour construire le rapport de force nécessaire pour arracher un refinancement public massif de l’enseignement ! Seule la lutte massive des jeunes et des travailleurs de l’enseignement pourra permettre de défendre nos conquêtes sociales et d’en obtenir de nouvelles.
Alors, ne nous regarde pas, rejoins-nous !