La nouvelle vague du mouvement Black Lives Matter a bouleversé les États-Unis et inspiré des millions de personnes partout dans le monde. Il s’agit d’un mouvement de masse historique contre le racisme et les violences policières, mais également contre la misère sociale, le chômage, la pauvreté ; bref, contre les nombreuses injustices créées par le système dans lequel nous vivons.
En Belgique aussi le racisme est une réalité quotidienne. Discriminations sur le marché de l’emploi, sur le lieu de travail, sur le marché locatif, etc. Contrôle au faciès, intimidation, harcèlement, brutalité raciste policière et même parfois meurtre (Semira, Mawda, Mehdi, Adil,…).
Avec les Étudiants de Gauche Actifs, nous ne voulons pas seulement dénoncer le racisme, nous voulons le combattre de manière concrète. Durant l’été nous avons organisé avec la Campagne Solidarity de nombreuses actions (à Gand, Namur, Liège, Bruxelles et Hasselt) contre le racisme et plus largement contre le néocolonialisme, l’extrême-droite et les violences policières. Mais tous ces phénomènes ne sont pas des problèmes isolés. Ils font partie intégrante du capitalisme qui, en tant que système inégalitaire, est à l’origine du racisme et d’autres formes de divisions. Les capitalistes ont besoin de nous diviser pour dévier l’attention de l’énorme quantité de richesses qu’ils empochent au détriment de la majorité de la population. Cette stratégie du “diviser pour mieux régner” accompagne la politique antisociale des partis traditionnels et l’extrême droite s’appuie par la suite sur le mécontentement causé par les pénuries pour disséminer son message de haine. La colère est déviée contre les chômeurs, les sans-papiers et les jeunes “racailles” qui vont à la plage, tous utilisés comme de boucs émissaires pour se taire quant aux véritables responsables du manque de moyens.
Nous ne pouvons pas nous arrêter à une justice légale au sein des institutions ou à de la sensibilisation. Nous devons chercher à éradiquer les racines systémiques des discriminations qui sont à trouver dans les pénuries. Il faut des réponses sociales aux problèmes sociaux ! La lutte contre le racisme est donc aussi un combat pour des emplois décents et des logements dignes et abordables pour tous, un salaire minimum de 14€/h et un plan radical d’investissements publics dans les services publics, l’enseignement et les soins de santé. Il nous faut une lutte unifiée des jeunes et des travailleurs, quelle que soit notre origine, autour d’un tel programme offensif.
Des richesses pour réaliser de telles mesures, il y en a, mais les profits des 1% les plus riches passent avant les besoins de la majorité de la population. Comme Malcom X disait : “Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme”. Ce système repose sur le racisme structurel et l’inégalité, ripostons par la solidarité ! Ne laissons pas d’espace au racisme et organisons-nous pour construire ensemble un mouvement capable d’éradiquer le capitalisme : un système qui ne sert au final que les intérêts d’une infime minorité. Écrasé entre crise économique, crise climatique et crises sociales, ce système n’a plus rien à nous offrir !