En collaboration avec des activistes de différents horizons, la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a organisé un bloc combattif lors de la Pride d’Anvers le 12 août dernier sous la bannière « Pride is a Protest ».
Les attaques contre les droits des LGBTQIA+ par la droite et l’extrême droite aux États-Unis et ailleurs démontrent toute la nécessité et l’urgence de la lutte. En Belgique aussi, l’extrême droite passe à l’offensive. Van Langenhove, ancien député du Vlaams Belang et figure de proue de Schild & Vrienden, et consorts ont déjà mené des campagnes d’intimidation brutales contre des lectures effectuées par des drag-queens. Pour Van Langenhove, le drapeau arc-en-ciel est un « drapeau pédophile ». L’offensive de la droite et de l’extrême droite s’inscrit dans un contexte de crise sociale qui favorise les discriminations. Nous avons quant à nous manifesté derrière une banderole dénonçant les listes d’attente et exigeant des investissements publics massifs basés pour répondre aux besoins.
Il est remarquable qu’un parti de droite comme la N-VA saute dans le train de la lutte contre le « monstre du wokeness » tout en essayant de profiter de l’intérêt suscité par la Pride d’Anvers. Cette hypocrisie n’a pas échappé aux participants du bloc « Pride is a Protest ». À la fin, ils et elles ont tourné le dos à la délégation de la N-VA et en criant « N-VA dehors », avec des pancartes où se trouvaient les déclarations queerphobes des membres de la N-VA. Certains membres de la N-VA, dont la députée Annick De Ridder, ont réagi avec colère. Comme le veut la coutume à droite, cette colère n’était pas dirigée contre les membres de son parti qui ont déclaré que « Les parents doivent pouvoir empêcher leurs enfants d’assister à des cours LGBT », mais contre les activistes qui dénonçaient ces propos. La figure de proue de la N-VA Théo Francken estime de son côté « a déjà tout obtenu » et que « les hommes qui se déguisent et portent des sacoches sont l’expression d’un monde qui ne tourne pas rond ». Cette hypocrisie a déjà été dénoncée à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux. Cela a donc également été le cas dans la rue à l’occasion de la Pride.
La Pride est née à la suite des émeutes de Stonewall en 1969 aux États-Unis, une protestation de masse contre la répression qui frappait alors la communauté LGBTQIA+. Le caractère combattif de cette protestation est réapparu ces dernières années, notamment grâce à des initiatives telles que Pride is a Protest de la Campagne ROSA, après des années où les cortèges étaient inondés du sponsoring des grandes entreprises et des partis traditionnels.
C’est d’autant plus important que la droite et l’extrême droite mènent une offensive internationale contre la communauté LGBTQIA+ et ses droits, des Républicains aux États-Unis à Orban en Hongrie, en passant par Poutine en Russie, avec tout ce que l’extrême droite compte entre les deux et qui menace de faire un bon score lors des élections européennes de l’année prochaine. Cette haine sape les droits et conduit à davantage de violence. Pride is a protest ! Continuons la lutte !