Nouvelle manifestation massive pour le climat : ce n’est encore que le début !

Le temps était maussade, l’atmosphère déterminée. Malgré la pluie, nous étions nombreux hier à Bruxelles ! Le chiffre de la police (70.000) était légèrement supérieur à l’estimation officielle du 2 décembre (65.000). C’est connu, ces chiffres sont généralement des sous-estimations. Nous étions peut-être bien encore une fois 100 000, pour la deuxième reprise en deux mois de temps. La mobilisation de ce dimanche reflétait la large solidarité ressentie envers les jeunes activistes du climat qui ont mené une grève scolaire trois jeudis de suite. Cela illustre d’autre part que le sentiment d’urgence ne se limite pas à la jeunesse.

Un nombre frappant de familles avec de jeunes enfants nous ont rejoints hier : des enfants trop jeunes pour déjà quitter leur classe le jeudi ont accompagné leurs parents à Bruxelles (ou peut-être était-ce l’inverse ?). Les jeunes activistes pour le climat avaient apporté leurs pancartes créatives faites à la main. Mais on trouvait aussi des grands-parents et des gens de tous âges. Il n’y a pas de « génération climat » : la dynamique de protestation attire tout le monde.
Sans la pluie, le taux de participation aurait probablement été beaucoup plus élevé. Il aurait également fallu plus de trains, la capacité supplémentaire de 30.000 voyageurs était loin d’être suffisante ! Toutes les attentes de participation ont de nouveau été dépassées. Qu’est-ce que cela donnera lors de la prochaine manifestation sur le climat dans les semaines ou les mois à venir ?
Tous les politiciens établis se sentent obligés de répondre à l’énorme colère sur le changement climatique. Certains n’ont pas hésité à venir eux-mêmes manifester, même si nous soupçonnons que la ministre Marghem n’aura pas osé se présenter cette fois-ci contrairement au 2 décembre. D’autres ont fait des propositions, comme la ministre flamande Schauvliege qui a parlé d’une augmentation de la taxe sur les trajets aériens : faire payer les gens ordinaires en bref. Mais ce n’est pas cela le problème : c’est la manière dont la société est organisée, c’est-à-dire la production économique. La N-VA s’est également vu contrainte de répondre au thème de l’écologie : le président De Wever a mis en garde contre le pessimisme et a réitéré l’appel à l’ »écoréalisme », qui consiste principalement à soutenir l’énergie nucléaire. Après Fukushima ? Hors de question !
Qui croit encore ces gens ? « Votre politique est une blague » est un slogan qui revient régulièrement sur les actions climatiques. Leurs promesses et leurs belles paroles ne tiennent pas la route. Les discours de campagne électorale ne permettent pas de lutter contre le changement climatique !
L’ouverture est croissante pour l’approche consistant à aller au-delà de ce qui est possible au sein du système capitaliste responsable de la situation actuelle. Nous défendons un changement radical de système. Notre tract – que nous n’avons pas pu distribuer aussi largement que nous l’espérions en raison des conditions météorologiques – était intitulé : « C’est le système qu’on doit changer! » Il se terminait ainsi : « L’histoire montre que la lutte de la classe des travailleurs est cruciale pour parvenir à un changement social majeur. Ce ne sont pas les capitalistes, mais les travailleurs qui font tourner l’économie. C’est avec cette lutte que nous avons arraché nos conquêtes économiques et sociales. C’est pourquoi les Etudiants de Gauche Actifs recherchent le soutien actif et la coopération du mouvement des travailleurs et que nous les appelons à lutter ensemble pour une société socialiste démocratique ! »
Nous avons formé une délégation anticapitaliste à la manifestation, nous avions également plusieurs stands de présentation de notre matériel politique alors que des militants qui distribuaient les tracts, proposaient des exemplaires de notre journal Lutte Socialiste, des autocollants, des badges, etc. Malgré le mauvais temps, nous avons vendu 153 exemplaires de notre journal mensuel et collecté plus de 500 euros de fonds de lutte, notamment au travers des badges et des autocollants.
Lors de la manifestation, nous avons eu le sentiment qu’il ne s’agissait que du début de la lutte. Il y a un besoin urgent de changement et, si nous n’agissons pas nous-mêmes, cela ne se produira pas. Pour poursuivre le combat, nous devons discuter collectivement de la société que nous voulons et de la manière dont nous y arriver.
Reportage-photos de Liesbeth :
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Reportage-photos de Fabian :
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