Marche historique pour le climat à Bruxelles : Socialist change not climate change !


L’anxiété et la colère de la population augmentent. L’avenir de notre planète est en jeu. Le rapport du GIEC nous donne 12 années supplémentaires pour éviter une catastrophe écologique irréversible. L’establishment politique ne semble néanmoins pas prendre au sérieux la gravité de la situation. La montée en puissance de la marche historique pour le climat à Bruxelles montre qu’une partie croissante de la population n’en peut plus.
Les dizaines de milliers de manifestants ont assailli la gare de Bruxelles-Nord plusieurs heures durant. En termes de taille, cette mobilisation faisait immanquablement penser à la grande manifestation syndicale d’octobre 2014 ou la manifestation ou aux manifestations contre la guerre en Irak de 2003. La police a parlé de 65.000, mais c’était clairement une sous-estimation. Même les 75.000 participants annoncés par les organisateurs nous semblaient représenter une estimation plutôt basse. Peut-être que nous étions 100.000 !
La pluie légère n’a pas freiné l’enthousiasme des manifestants, mais la participation aurait sans doute été encore plus imposante par beau temps. De nombreuses familles avaient toutefois fait le déplacement, avec des enfants parfois très jeunes. Le changement climatique et la lutte contre ce phénomène constituent une question de premier plan, et cela est ressenti comme tel pour une masse de gens. Toute la question est maintenant de savoir comme aller de l’avant.

Les points de vue sont bien entendu fort différents dans une manifestation d’une telle ampleur. Certains préconisent des mesures plus individuelles, comme les taxes sur le transport aérien. Mais il est clair que la population ordinaire paye déjà trop cher, comme les protestations des Gilets Jaunes l’ont clairement illustrées ces derniers temps. Quelques-uns de ces Gilets Jaunes étaient d’ailleurs présents dans le cortège pour le climat pour illustrer par leur présence que la lutte contre les prix élevés du carburant ne signifie pas que l’on accepte la pollution. Le fait est que les investissements dans des alternatives respectueuses de l’environnement manquent : les 5,5 milliards d’euros que le gouvernement tire chaque année du carburant représentent plus que la totalité des subsides des autorités à tous les transports en commun réunis. Ce constat parle de lui-même.
L’appel à la prise de mesures plus collective se fait plus fort. Beaucoup de gens essaient de faire leur part, mais ils remarquent bien que l’on ne remarque pas d’efforts similaires de la part de ceux qui sont vraiment responsables. Tant que les grandes entreprises domineront des secteurs comme celui de l’énergie, cela ne changera pas. Les sommets sur le climat peuvent encore donner naissance à une myriade de déclarations de bonnes intentions, ces dernières sont insuffisantes. Nous n’aurons pas de véritable changement sans moyen de contrôle sur les industries polluantes. Et l’on ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas. Il est grand temps de placer le secteur de l’énergie dans les mains des pouvoirs publics et d’accorder des fonds publics suffisants pour la recherche scientifique et le développement d’énergies alternatives durables à grande échelle. Il est également grand temps d’investir massivement dans les transports publics, au lieu de faire des économies comme c’est le cas actuellement (la SNCB a économisé 663 millions en cinq ans, dont les conséquences se font sentir chaque jour sur le personnel et les voyageurs).

Le « capitalisme vert » n’est pas une réponse. Cela a été tenté, en vain. La consommation ne peut être considérée isolément de la production. Auparavant, le patronat belge (par la voix de la FEB) a mis en garde contre des objectifs climatiques trop ambitieux parce que cela « ne doit pas nuire à la compétitivité ». Face au chaos du capitalisme, nous prônons une alternative socialiste : une société dans laquelle la majorité de la population décide quoi et comment produire pour que les intérêts de l’être humain et de la planète soient centraux. Mais pour y parvenir, il nous faut construire une relation de force. Cette manifestation était à ce titre un excellent pas en avant. Le changement est toujours imposé par l’organisation et la lutte, autour des travailleurs et de la jeunesse.
La rapidité avec laquelle nous pourrons parvenir à une solution collective fondamentale dépendra du rôle du mouvement ouvrier dans le mouvement climatique. Celui-ci détient les clés de l’économie. Avec l’arme de la grève, ils peuvent retirer les ressources naturelles et les moyens de production des mains de ceux qui causent le changement climatique – les capitalistes – et construire une alternative socialiste sous leur contrôle et leur gestion démocratiques.
Lors de la manifestation, nous avons formé une délégation combative et avons reçu une bonne réponse pour notre matériel politique. Les badges sont partis comme du pain et nous avons vendu plus de 100 exemplaires de notre mensuel en dépit de la pluie. Des dizaines de manifestants ont également laissé leurs coordonnées pour être tenus au courant de nos activités. Voulez-vous rejoindre la lutte pour une société socialiste ? Contactez-nous pour devenir membre !
Reportage-photos, par Liesbeth :
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Vidéo de notre délégation :