Abaissement de l’âge à 14 ans, augmentation des amendes jusque 350€, paiement immédiat de l’amende, interdiction de fréquenter un lieu pour 1 mois, tout fonctionnaire désigné par les communes pourra délivrer des SAC et non plus seulement les agents de police,… Le gouvernement a déposé au parlement son nouveau projet de loi relatif au SAC qui renforce l’appareil répressif des communes et l’arbitraire déjà en vigueur. ‘’Une justice de shérifs’’ dénonce la Ligue des Droits de l’Homme.
En même temps, les 145 arrêtés (dont 13 militants du PSL) lors de la manifestation pacifique contre le banquet des riches en octobre dernier reçoivent depuis début avril des amendes SAC pour un montant de 50€ ‘’pour avoir participé à un attroupement entravant la circulation’’.
Freddy Thielemans, bourgmestre PS de Bruxelles-Ville, avait accueilli le banquet d’un des plus riches lobbies patronaux d’Europe dans une commune qui comprend 25% de chômeurs et des milliers de sans-abris. N’est-ce pas une incitation à manifester alors que leur politique d’austérité vise à faire payer leur crise aux travailleurs, aux jeunes et aux pauvres ?
En face du Cercle de Lorraine, où se tenait finalement le banquet, aucun policier n’était présent. Toutefois, les manifestants n’ont pas voulu entacher leur action et sont restés disciplinés. Ensuite, ils ont manifesté pacifiquement dans les rues adjacentes. ‘’Les individus s’amusent à bloquer la petite ceinture dans les deux sens’’ peut-on lire dans le PV au langage guerrier et mensonger de la police. Ainsi Freddy justifie son ordre d’arrestation anti-démocratique à l’encontre ‘’des perturbateurs’’. Alors qu’en un mois d’émeute à Belfast, en décembre dernier, il y eut 106 arrestations et 70 policiers blessés, cette décision démesurée d’arrêter 145 personnes en une soirée lors d’une manifestation sans incidents est en réalité une tentative de faire taire toute forme d’opposition.
Mais la traque ne s’arrête pas là pour Freddy. En décembre et janvier, les autorités communales ont envoyé des procédures de SAC aux arrêtés. Des lettres de contestation rétablissant les faits et dénonçant l’atteinte à la liberté d’expression et de manifestation respectant la procédure en vigueur ont été envoyées au ‘’fonctionnaire SAC’’ de la ville qui à Bruxelles est en même temps Secrétaire Communal. Ce fonctionnaire soit-disant ‘‘apolitique et neutre’‘ est choisi par la majorité communale. Malgré les demandes adressées dans les courriers, il n’a pas estimé nécessaire de nous recevoir et d’écouter nos arguments. Ainsi la commune est juge et partie. Le bourgmestre ordonne les arrestations, le fonctionnaire choisi par sa majorité ordonne la sentence dans une justice expéditive où nous n’avons pas le droit de nous défendre et où la commune empocherait les 145×50€ d’amendes (soit 7.250€). On comprend mieux ainsi comment la Ville de Bruxelles compte utiliser le système des SAC pour faire rentrer 3 millions d’euros par an dans le budget communal.
Nous sommes d’avis, ensemble avec la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) et d’autres organisations de gauche et syndicales, de répondre collectivement à cette atteinte à la liberté d’expression. Si nous laissons passer cela, quel sera la prochaine étape ? Des SAC pour entraver l’accès à un bâtiment lors de piquets de grève ? Accompagné d’une interdiction de lieu ? Nous voulons d’une part introduire des recours devant les tribunaux. Malheureusement leur coût excessif encourage à payer l’amende. Rien que les frais de procédures pour introduire le recours vont de 40 à 80€ pour chaque arrêté. C’est pourquoi, nous appelons à la solidarité pour récolter cet argent. D’autre part, nous devons construire un rapport de force favorable, ainsi nous interpellerons le conseil communal du 13 mai et appelons à manifester devant celui-ci comme prochaine action.
Boris