Anvers : Ne jetez pas de boules de neige, fraudez dans le secteur diamantaire !

A Anvers, il pleut des Sanctions Administratives Communales. C’est avec nostalgie que l’on songe encore à cette époque où l’on pouvait jeter des boules de neige, boire une canette de bière en rue, donner de la nourriture aux nécessiteux,… sans recevoir d’amendes. Il vaut mieux être riche à Anvers, ou alors être très très prudent sur ce que l’on fait en marchant. Avant même de s’en rendre compte, on peut être victime d’une des 60 SAC délivrées quotidiennement dans cette ville.


Tout ça, l’ancienne responsable du département des SAC à la ville d’Anvers, Debby Strybosch, ne le sait que trop bien. A ce poste, elle a laissé libre cours à l’arbitraire le plus total pour ces SAC. Qui peut s’y retrouver mieux qu’elle dans tout ça ? C’est probablement pour cette raison qu’elle a quitté son poste à la ville afin de devenir conseillère juridique… pour un bureau qui s’est spécialisé dans les dossiers de victimes de SAC ! Ainsi, un militant ‘‘d’Occupy Anvers’’ a reçu une publicité pour être juridiquement assisté par Debby Strybosch, le même nom que celui qui figure sur la lettre lui signifiant sa condamnation à payer une SAC ! Cette folie représente un marché très juteux, comme l’a bien remarqué Mme Strybosch en déclarant à la presse que les 22.000 SAC donnée à Anvers en une année constituent un ‘‘nouveau marché’’ intéressant pour les avocats et les juristes.
Beaucoup a déjà été écrit sur la signification et surtout sur l’absurdité de ces amendes. Mais il est aussi fort intéressant de regarder là où la sévérité n’est pas la même. Dans certains domaines, la répression est beaucoup plus laxiste, comme peut en témoigner l’entreprise diamantaire anversoise Omega Diamonds. L’Inspection Spéciale des Impôts (ISI) a conclu une transaction de 150 millions d’euros avec cette entreprise suite à une fraude de… 3 milliards d’euros ! En d’autres termes, la société peut payer son amende avec une part infime de sa fraude. Le gouvernement parle régulièrement d’une approche plus sévère de la fraude fiscale pour remplir les caisses du Trésor public. Mais quand on vole trois milliards et que l’on a juste à rembourser 150 millions, cela ne fait qu’encourager les voleurs.
Ce qui se passe à Anvers est absolument ahurissant. Des fonctionnaires responsables des SAC vous conseillent pour éluder les amendes qu’ils vous ont eux-mêmes données tandis que des enfants qui jouent dans la rue sont plus sévèrement punis que ceux qui fraudent des milliards. Le bourgmestre Bart De Wever parle sans arrêt de la ‘‘force du changement.’’ En attendant, la politique antisociale de ces dernières années ne fait que se poursuivre. C’est d’ailleurs l’argument qui est systématiquement utilisé par la N-VA lorsque des critiques se font entendre contre certaines mesures (comme celle qui interdit désormais aux CPAS de rembourser le traitement d’un sans-papier séropositif) : ce n’est que le durcissement de mesures prises par la majorité précédente. De fait, la population est toujours victime d’une politique antisociale tandis qu’on déroule le tapis rouge aux fraudeurs milliardaires. Une opposition réellement socialiste est plus que jamais nécessaire.