Ni SACcage ni GASpillage : Contre la répression de la jeunesse en lutte et l’austérité communale !

Les Sanctions Administratives Communales (SAC, GAS côté néerlandophone) furent créées en 1999 dans l’idée de désengorger les tribunaux en donnant la possibilité de faire sanctionner par les communes un panel d’infractions (injures, dépôt de poubelles abusifs,…). Alors que 2012 se termine comme une année socialement noire (records de faillites, record de licenciements collectifs) les SAC apparaissent comme étant l’outil des communes pour réprimer tant les mouvements sociaux que la jeunesse. Les 145 arrêtés de la manifestation contre le ‘‘banquet des riches’’ en octobre dernier en sont les meilleurs exemples.
Avec un chômage des jeunes dépassant les 32% en région bruxelloise et 2/3 des jeunes qui pensent que leur avenir est bouché, il y a matière pour une contestation grandissante, un ‘‘cocktail explosif’’ même (Le Vif, 9/01/2013, Johan Van Overtveldt). Dans ce contexte de crise économique et de chute vertigineuse de confiance envers le système politique et ses partis traditionnels, les autorités se tournent de plus en plus vers la répression.
Ainsi, des huissiers ont forcé les piquets des sous-traitants de Ford Genk, la police a été envoyée contre les métallos à Namur d’abord, puis à Strasbourg (à tel point qu’un jeune métallo, John David, a perdu l’usage d’un œil). A côté de cela, le recours aux Sanctions Administratives Communales se développe, comme en juin dernier contre des manifestants antifascistes qui protestaient contre une manifestation du Parti Populaire et du groupuscule néonazi Nation ou contre encore contre les opposants au ‘‘banquet des riches’’ en octobre dernier.
Il ne faut pas s’y tromper, ces exemples répressifs ne sont pas le fait de policiers isolés ou de commissaires zélés, ce ne sont pas des ‘‘bavures policières’’. La politique du chiffre et des quotas, les ordres d’arrestations, les règlements d’utilisation des matraques et des gaz lacrymogènes, la mise en place des SAC,… sont des décisions avant tout politiques, elles illustrent des volontés qui le sont tout autant. Les bavures policières ne se produisent que parce que les responsables politiques laissent l’espace pour que cela soit possible. D’ailleurs, les SAC ne sont qu’appliquées par la police, le contenu des infractions sanctionnables par les SAC sont décidées au conseil communal. Riposter à cette attaque politique exige une réponse politique.

La répression, la sœur jumelle de l’austérité

Mais cette répression via les SAC ne sert pas seulement à faire taire les mouvements de contestation. Elle cherche aussi à bloquer la liberté d’expression de ceux qui cherchent à construire une alternative, comme le montre l’arrestation de nos camarades l’an dernier àç Liège, pour avoir simplement distribué des tracts et vendu des exemplaires de notre mensuel, Lutte Socialiste.
De même (et plus particulièrement en Flandre), les SAC sont les instruments d’encadrement de la jeunesse, un moyen pour leur montrer qui commande et leur enfoncer dans le crâne qu’il ne faut surtout pas sortir du rang : c’est l’interdiction de ramasser des confettis à terre au carnaval de Deinze par exemple ou encore l’interdiction de lancer des boules de neige à Anvers.
Alors que les subventions allouées aux associations culturelles sont régulièrement menacées (comme la réduction des subventions pour le théâtre en novembre dernier) et que le prix d’une activité sportive représente un coût non négligeable, ceux touchés par ces faits, les jeunes, sont également priés de se taire, de ne pas manifester et de ne pas s’amuser dans la rue.

Ne nous regarde pas, rejoins nous !

Face à la machine étatique, un individu isolé ne peut pas grand chose, il est donc nécessaire de s’organiser pour pouvoir remporter des victoires et défendre les droits acquis au prix de dures luttes dans le passé (le droit de manifester, la liberté d’expression et de circulation,…). Dans cette optique les Etudiants de Gauche Actifs et le PSL se mobilisent et participent aux campagnes TegenGAS (côté néerlandophone) et dans le cadre de la campagne StopRepression des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes (côté francophone).
Ces campagnes ont déjà enregistré certaines réussites : les manifestations des 18 janvier et du 28 novembre à Bruxelles, celle du 26 novembre à Gand, le meeting sur cette question d’EGA Secondaire le 23 février (où des étudiants de 6 écoles secondaires étaient présents), le meeting et la soirée Stop Répression à Liège le 22 février, et surtout l’abandon des amendes envers les mineurs présents à l’action du banquet des riches. Ces premiers résultats représentent un pas en avant, mais cela reste insuffisant. Il faut que la contestation gagne en ampleur et s’organise plus encore autour de ces campagnes.
Clément (Bxl)