Changeons le système, pas le climat !

Climat_egaDepuis l’éclatement de la crise économique, la thématique environnementale semble quelque peu avoir été éclipsée dans les nouvelles. Cette problématique n’en reste pas moins de première importance. Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié les premières parties de son 5e rapport, la synthèse devant être dévoilée fin de ce mois d’octobre. Elles avertissent à nouveau des conséquences irréversibles et catastrophiques du mode de production capitaliste pour notre planète.

Par Jarmo Van Regemorter
Chaque Terrien sera inévitablement affecté par ces questions. Le Grand Nord et les récifs coralliens sont sous une pression extraordinaire et des changements irréversibles sont déjà à l’œuvre actuellement. La fonte de la calotte glaciaire du Groenland – avec un réchauffement de 3 degrés Celsius – signifierait une montée du niveau de la mer de quelque 7 mètres. De vastes zones seraient donc inhabitables et le nombre de réfugiés serait proprement gigantesque (les réfugiés climatiques sont déjà aujourd’hui trois fois plus nombreux que les réfugiés de guerre). Les récoltes seraient moins bonnes, des centaines de milliers de personnes viendraient rejoindre le rang de ceux qui souffrent de la faim, et pas seulement dans les pays du Sud.
Selon ce rapport, les émissions de gaz à effet de serre doivent rapidement diminuer et même totalement disparaître d’ici 80 ans. Ce n’est pas neuf. Les 19 sommets climatiques organisés depuis 1992 ont tous fait état de l’arrivée d’un grand danger. Mais les multinationales refusent de prendre leurs responsabilités. Tant qu’une autre façon de produire et d’organiser la société ne vient pas remplacer le capitalisme, toutes les discussions sur les questions environnementales restent vides de sens.
Les émissions de gaz à effet de serre, notamment le gaz carbonique, continuent d’augmenter à travers le monde. En mai, la barre symbolique des 400 particules de CO2 par million dans l’atmosphère a été dépassée. Pour le GIEC, le scénario le plus ambitieux pour limiter le réchauffement climatique à 2°C suppose une concentration de 421 particules par million en 2100. Ces 2°C ne sont pas un chiffre pris au hasard, les conséquences du réchauffement seraient beaucoup plus catastrophiques au-delà. Mais cela implique une diminution drastique des émissions mondiales à partir de 2020. Si rien ne change, les scientifiques envisagent un réchauffement de pas moins de 5°C.
Notre pays sera particulièrement touché par les inondations, selon les premiers éléments du rapport du GIEC. Mais les négociateurs du gouvernement fédéral sont trop occupés à planifier les attaques sur nos conditions de vie pour y penser. Pour eux, l’environnement est une question secondaire face à la protection des profits des grandes entreprises, les plus grands pollueurs et les plus grands responsables de la situation actuelle.
Nous devons prendre une autre voie et nous en prendre à la dictature des grandes entreprises. Ces grands pollueurs doivent être extirpés de la logique de profit et placés sous le contrôle démocratique de la collectivité dans le cadre d’un autre système de production, écologiquement et socialement responsable. La nature même du capitalisme est opposée à la sauvegarde de l’environnement, la seule solution viable est de lutter pour la construction d’une économie démocratiquement planifiée, une économie socialiste.