L’homophobie n’a pas pris de vacances !

On a assisté à une surenchère de haine contre les homosexuels durant tout l’été. Les propos homophobes se sont succédés sur la scène publique, notamment lors de différents festivals. C’est dans ce contexte qu’un homme s’est fait tabasser à Bruxelles en raison de son orientation sexuelle. Retour sur un été plus qu’homophobe.

Fin du mois d’août, par un samedi après-midi ensoleillé, deux hommes se jettent sauvagement sur un gay au milieu de la rue du Brabant à Schaerbeek. Quelques minutes plus tard, la police retrouve le jeune homme à terre, le visage ensanglanté. La victime doit subir 30 jours d’incapacité de travail. «Il a reçu plusieurs coups de pied à la tête sans répliquer. Ils se sont acharnés.», confie un témoin qui a renseigné directement la police quand au motif de l’agression : l’homophobie. L’un des deux auteurs a par ailleurs été arrêté. Le secrétaire d’Etat à l’égalité des chances, Bruno De Lille (Groen), veut lancer une campagne contre l’homophobie et inciter davantage les policiers à tenir compte du caractère homophobe des agressions. «Il faut agir, je ne connais aucun homo qui ne sait jamais fait insulter à Bruxelles», poursuit-il. «Mais cela ne suffira pas…» En effet, la capitale est régulièrement le théâtre d’attaques homophobes. En mars dernier, deux réfugiés palestiniens et algériens ont été agressés par des homophobes dans le métro à une heure d’affluence. Dans l’ambulance qui le guidait à l’hôpital, l’un d’eux confiait alors «J’ai fui la haine, je ne veux pas la retrouver ici.» (voir notre article à ce sujet)

 

Retour sur un été plus qu’homophobe.

Au début de l’été, le festival Couleur Café a été contraint de déprogrammer un chanteur appelant au meurtre des homosexuels. Les organisateurs ont dû remballer leur homophobie au placard au moment où les pouvoirs publics, subsidiant l’évènement, menaçaient de ne plus financer le festival. Mais les organisateurs se sont alors offusqués de «l’intolérance des homosexuels vis-à-vis de ce chanteur», attisant ainsi la haine homophobe (voir notre article à ce sujet)

Quelques jours plus tard, un autre chanteur jamaïcain était invité au festival de Dour. Avec un discours très explicite : «Les sodomites et les pédés, moi je les flingue. Démembrez-les avec une machette, coupez, poignardez, fusillez-les.» Mais malgré la forte mobilisation des associations LGBT, l’appel au meurtre des homosexuels n’a hélas pas pu être empêché lors de ce festival. Les organisateurs Carlo Antonio (CDH) et Eliane Tillieux (PS) préféraient sans doute récolter quelques euros supplémentaires au détriment des droits humains. Peu importe les conséquences… Les intérêts des uns font le malheur des autres, dit-on… (voir notre article à ce sujet)

De plus, on ne peut pas oublier les déclarations du nouveau chef de l’Eglise belge fraichement nommé par le Vatican, Mgr Léonard affirmant que «les homosexuels sont anormaux». Le message est clair, envoyé à tous (voir notre article à ce sujet)

Dans un tel contexte où l’on voit une telle complaisance pour les propos homophobes, il ne faut pas s’étonner de la montée de violence envers les homosexuels. Parce que quelque part, si Mgr Léonard et des chanteurs comme Bennie Man et Capleton l’ont répété tout l’été, c’est que ça doit être vrai… C’est ainsi par exemple qu’on apprend qu’un homme de 26 ans vient d’être condamné pour une agression à caractère homophobe particulièrement violente. Cet habitant d’Ixelles s’était en effet introduit chez son voisin en l’insultant de «sale pédé». Il avait tout d’abord frappé la victime avec un bâton, puis avec une ceinture et encore avec ses poings et ses pieds. Il avait obligé l’homme à se déshabiller complètement, l’avait étranglé et étouffé avec un sac en plastic. Ensuite, l’Ixellois avait conduit sa victime dans un endroit isolé et placé dans un trou, creusé dans le sol, d’environ 50 centimètres à 1 mètre de profondeur. Il lui avait uriné dessus, l’avait recouvert de branches et de feuilles, puis laissé pour mort.

Si nous voulons empêcher de tels actes homophobes, nous devons rester intransigeants face à ceux qui veulent diffuser la haine. Nous devons lutter pour empêcher toute prise de parole qui incite à la haine contre les homosexuels, que ce soit lors de festivals, dans les églises, ou au parlement…

Nous voulons lutter contre toutes les discriminations et en particulier contre l’homophobie. C’est pourquoi le PSL/LSP participe chaque année à la Gay Pride et milite tout l’été avec du matériel contre l’homophobie lors des festivals. Nous voulons mener ce combat avec la grande majorité des gens, comme les jeunes, les travailleurs avec ou sans emploi et leur famille. Nous sommes convaincus que c’est à nous de mener ensemble la lutte contre ceux qui veulent nous diviser – que se soit sur base des origines, des sexes, des opinions… ou des préférences sexuelles – pour mieux nous exploiter. Nous pouvons mettre en place une société sans oppression, ni exploitation, ni discrimination où plus personne n’y aura aucun intérêt : une société socialiste démocratique.