La Gay Pride est l’occasion pour les lesbiennes, gays, bis et transgenres (LGBT) de lutter pour l’égalité. Cet évènement trouve son origine dans une nuit d’émeutes de 1969 à Stonewall, aux Etats-Unis, sous le slogan porté avec force : « Gay Rights Now ! ». C’est là qu’a commencé un mouvement sans précédent pour les droits des LGBT’s. L’histoire de la Gay Pride est donc une histoire de lutte. Aujourd’hui, malgré les avancées légales dans notre pays, le taux de suicide est 13 fois plus élevé chez les jeunes LGBT’s.
Lutter contre les discriminations est plus que nécessaire. Nous voulons mener ce combat avec tous ceux qui se retrouvent dans notre programme : la grande majorité des gens, comme les jeunes, les travailleurs avec ou sans emploi et leur famille. C’est à nous de mener ensemble la lutte contre ceux qui veulent nous diviser – que se soit sur base des origines, des sexes, des religions… ou des préférences sexuelles – pour mieux nous exploiter. Nous pouvons mettre en place une société sans oppression, ni exploitation, ni discrimination parce que plus personne n’y aura intérêt : une société socialiste démocratique.
L’intolérance progresse comme la pauvreté !
La discrimination ne peut se produire que s’il y a pénurie dans l’offre ; dans l’offre de bons emplois par exemple, ou encore de logements abordables et de qualité. Dans un contexte de taux de chômage bas et avec assez de logements abordables, le patron et le propriétaire devront prendre ce qu’ils trouveront. Autre exemple : le sous-financement de l’enseignement conduit ce secteur à devoir mener plus de missions à bien avec moins de personnel. Pour une éducation sociale, affective et sexuelle qui mérite son nom, il faut donc des moyens supplémentaires et plus de personnel. Des enquêtes démontrent que les jeunes – et les jeunes LGBT’s encore plus que les autres – se posent une foule de questions sur des thèmes affectifs et sexuels sans trouver de réponses nulle part. L’enseignement est aussi le lieu par excellence où la lutte contre les préjugés et les manigances homophobes de ceux qui veulent diviser pour mieux régner peut se mener à grande échelle. Mais sans moyens, cela reste évidemment impossible.
On ne payera pas pour leur crise !
En 2009, la crise économique et financière, la vague de licenciements et la baisse du pouvoir d’achat accentuée par la hausse des prix du logement et des produits de première nécessité, comme l’énergie et l’alimentation, touche tout le monde et donc aussi les LGBT’s. Ce changement radical de nos conditions de vie remet en question les libertés obtenues par nos luttes. Pour le groupe LGBT du Parti Socialiste de Lutte (PSL), la Gay Pride doit donc redevenir une journée de luttes au lieu d’une simple fête, bien qu’on aime aussi (beaucoup) faire la fête.
Des milliards pour les banques et rien pour les LGBT’s ?
Les partis traditionnels (dont le PS et ECOLO) ne proposent pas grand chose pour combattre efficacement l’homophobie. Le gouvernement a offert des milliards aux banques et veut maintenant faire payer l’addition aux travailleurs. Tous les budgets sociaux sont partis dans les mains du patronnat et il ne reste plus un euro pour mettre en place une vraie politique pour défendre les droits des LGBT’s comme ouvrir des centres d’hébergements pour les jeunes gays qui se font chasser de chez eux… Durant les deux dernières décennies, les gouvernements successifs ont systématiquement coupé dans les budgets sociaux (enseignement, sécurité sociale, allocations, conditions de travail, menaces de supprimer l’index…) pour jouer les Saint-Nicolas pour les patrons et les riches. On peut s’attendre à ce que de nombreuses associations LGBT’s verront leurs subsides s’envoler aussi vite que les pavés de Stonewall.
Pride not Profit !
Avec les discriminations au logement et à l’embauche, avec les violences à l’école et dans les lieux publics… les difficultés que les LGBT’s les moins privilégiés rencontrent dans la vie de tous les jours sont malheureusement encore plus présentes aujourd’hui, même lors de la Gay Pride et dans le milieu gay en général. Nous voulons donc faire entendre une autre voix… une voix de protestation. Une protestation aussi contre la «commercialisation » de la Gay Pride et contre les prix exorbitants à y débourser. De manière générale, le milieu gay reste inaccessible financièrement pour de nombreux LGBT’s : l’entrée des boites trop chère, la bière à 2,5€, même les magasins de fringues pour gays proposent des prix exhorbitants… Par ailleurs, les groupes non-commerciaux doivent payer 400 euros pour défiler avec un char à la Gay Pride et entre 400 et 700 euros pour tenir un stand contre l’homophobie !