FILM : Elysium

‘‘Ce film se veut être une allégorie de la lutte de classe.’’ – Neill Blomkamp, réalisateur.

L’histoire d’Elysium se déroule en 2154, dans un Los Angeles désolé, et suit Max da Costa (Matt Damon), ouvrier dans un monde qu’ont fuit les riches et les puissants, laissant derrière eux la pauvreté, les maladies et la destruction environnementale causée par leur soif de profit. L’élite dorée s’est rendue sur une station spatiale, Elysium, où ils jouissent d’une société idyllique à l’opposé des conditions de vie désastreuses de ceux qui sont restés sur Terre. Jusqu’à ce que…
Les riches sont protégés par Jessica Delacourt (Jodie Foster), secrétaire à la Défense, qui n’hésite pas à recourir à la force pour maintenir les pauvres séparés des riches à l’aide de mercenaires-tueurs ou de droïdes. Max est quant à lui un ancien criminel qui lutte pour survivre et travaille à l’usine de droïdes de l’entreprise Armadyne, ceux-là même qui maintiennent les travailleurs et leurs familles dans l’oppression. Contaminé dans l’usine par une dose de radiations qui doit le tuer en quelques jours, sa seule chance de survie est de bénéficier d’un service de santé capable de soigner n’importe quelle maladie, mais qui n’existe que sur Elysium.
Ce film est réalisé par Neill Blomkamp, également réalisateur du film ‘‘District 9’’ qui traitait du thème de l’immigration, de l’apartheid, des divisions de classe et du complexe militaro-industriel autour d’une histoire d’extra-terrestres en quarantaine dans l’Afrique du Sud moderne. Elysium aussi utilise la science-fiction afin d’aborder des thèmes sociaux. Mais là, ce ne sont pas des humains qui exploitent des aliens opprimés, c’est une élite de super-riches qui exploite l’écrasante majorité de l’humanité. Répondant à un journaliste qui lui demandait si c’était ainsi qu’il imaginait le monde dans 140 ans, Blomkamp a répondu: ‘‘Non, non, non. Ce n’est pas de la science-fiction. C’est aujourd’hui, c’est maintenant.’’
Ce film n’est pas un film socialiste, mais des éléments d’un programme de rupture anticapitaliste et socialiste figurent clairement dans ce qui est traité ici, comme la nécessité d’un système de soin de santé universel, le droit d’immigrer et de passer les frontières, etc.
Ce qui par contre n’est pas développé, c’est le type de force et de mouvement capable d’aboutir à l’application de ce programme. Il est vrai qu’il est bien plus aisé de filmer Matt Damon luttant pour les intérêts de la majorité de l’espèce humaine que de montrer l’organisation que nécessite le renversement du capitalisme et l’instauration d’une société au bénéfice de chacun. C’est ce qui permet au film de se conclure sur une conception bien trop naïve de la méthode à adopter pour changer de système.
Elysium ne le dit pas aussi explicitement, mais la racine du problème, c’est le capitalisme. Ce système sacrifie tout pour la course à court terme au profit, et notammennt l’environnement et les conditions de vie des travailleurs. Il doit être renversé, et seule la classe des travailleurs à l’échelle internationale, dans une lutte commune, est capable de le faire grâce à ses méthodes de lutte de masse et de blocage de l’économie par la grève générale.