ACTA (Accord Commercial Anti Contrefaçon), est un accord qui menace la liberté d’internet. Cet accord vise officiellement à protéger la propriété intellectuelle au niveau international. La propriété intellectuelle est un terme vague qui est sujet à une interprétation extensive : de nombreuses firmes l’utilisent pour empêcher leurs concurrents de réutiliser leurs bonnes idées. La propriété intellectuelle peut s’appliquer aux marques, aux oeuvres, à des procédés techniques,…
ACTA prétend également défendre le droit d’auteur en obligeant les fournisseurs d’accès internet à surveiller tous leurs abonnées et à les dénoncer s’ils téléchargent illégalement des oeuvres ou des données soumises à un copyright. Il suffira de citer un article de presse dans un email ou d’envoyer un extrait de musique pour être pris la main dans le sac. Les informations seront alors envoyées à leur auteur qui pourra entamer des poursuites contre les “contrefacteurs”.
L’accord ne profite qu’à une fraction d’industriels tels que les compagnies RIAA et MPAA (associations interprofessionnelles qui défendent les intérêts de l’industrie du disque et du cinéma). ACTA est la conséquence de leurs actions de lobbying auprès des gouvernements. Au-delà de la “protection du droit d’auteur” et de la propriété intellectuelle, on voit clairement que la la surveillance systématique des échanges d’information sur Internet peut être utilisée à d’autres fins, notamment de censure ou de répression politique. C’est déjà le cas dans certains pays où l’accès vers certains contenus, mots clés ou sites internet est bloqué.
ACTA ne s’attaque pas seulement à nos libertés sur le net, mais aussi à notre santé et notre indépendance alimentaire. En effet, les médicaments génériques pourront être interdits tout comme l’utilisation de certaines semences qui seraient protégées par des brevets. Ces mesures visent uniquement à protéger les intérêts des multinationales pharmaceutiques et agro-alimentaires comme Monsanto. La propriété intellectuelle est érigée en “règle d’or” au mépris de toute autre considération.
Le samedi 11 février dernier, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés dans au 4 coins du globe pour dire non :
- aux semences copyrightées
- à l’interdiction des médicaments génériques
- à la censure d’internet;
- aux restrictions de la liberté d’expression;
- à la surveillance totale de toutes nos activités en ligne;
- à la perte de libertés et droits civiques.
Il faudra continuer à se mobiliser dans les semaines qui viennent contre ACTA, car il s’agit d’un dangereux poison contre nos droits et nos libertés fondamentales.
ACTA est également le symptôme d’un système capitaliste à bout de souffle qui s’accroche désespérément à une source de profit facile. Facile mais néfaste puisque la propriété intellectuelle et les brevets n’ont jamais produit aucune richesse réelle. Ils offrent simplement une rente à ceux qui ont inventé quelque chose un jour ou qui détiennent un brevet. Elle offre également un marché juteux aux avocats d’affaires avec la multiplication des contentieux sur la propriété intellectuelle.
Ce système est pourri jusqu’à la moelle. Il faut en finir une fois pour toute et le remplacer par un système basé sur le partage des richesses et des connaissances. Stop ACTA ! Stop Capitalism !