Le gouvernement belge a réagi avec prudence face à l’interdiction d’entrée aux États-Unis pour les réfugiés et les musulmans issus de certains pays ciblés. Première observation : la liste de ces pays est d’ailleurs remarquablement similaire à celle des pays où l’impérialisme américain a sévi par bombardements ou invasion au cours de ces derniers mois et de ces dernières années. Le gouvernement belge n’a pas été particulièrement vif sur ce sujet, mais il faut dire que certains ministres et secrétaires d’Etat éprouve une grande sympathie pour l’approche de Donald Trump…
Le mur que veut construire Trump à la frontière des Etats-Unis avec le Mexique existe bel et bien en Europe, sous la forme du cimetière que représente aujourd’hui la Méditerranée. Des frontières ont été fermées, les clôtures et portails gardés par des hommes en armes ont fait leur apparition et l’establishment européen a aussi conclu un accord avec le régime turc autoritaire d’Erdogan. En Europe ou aux Etats-Unis, les politiciens préfèrent ne pas aborder les causes qui expliquent pourquoi autant de gens fuient leur pays d’origine à la recherche d’un meilleur avenir – ou d’un avenir tout court – ailleurs. Ce lundi, il a été révélé que les attaques de drones commises par les forces américaines avaient tué des civils au Yémen, l’un des pays mis sur liste noire par Donald Trump. Trump veut-il bombarder le pays et imposer à la population de rester sur place pour que les bombes soient plus efficaces ?
La politique de Trump a suscité des protestations massives aux États-Unis. Des milliers de personnes sont de suite descendues dans les rues. Cela ne fait que confirmer le potentiel de résistance que nous avons déjà pu voir à l’oeuvre à l’occasion de la prestation de serment du nouveau « prédateur en chef », où plus de 3 millions de personnes avaient manifesté. Il convient maintenant d’organiser cette colère et de défendre l’élaboration d’un plan d’action offensif et allant crescendo. Socialist Alternative, les partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière aux USA, propose un calendrier d’action vers le premier mai, avec comme étape importante la Journée internationale des femmes du 8 mars. Dans ce plan de bataille, l’arme de la grève sera d’une aide précieuse, l’exemple des chauffeurs de taxi de New York qui sont directement entrés en grève à l’annonce de l’interdiction d’entrée de Trump est un exemple à suivre.
Les protestations n’ont pas été limitées aux USA et, à Bruxelles, des centaines de personnes se sont réunies face à la Bourse à la suite d’un appel lancé en hâte sur Facebook. Compte tenu de ces conditions, la participation était appréciable. Nous avons placé un stand et avons diffusé notre matériel politique qui fut bien reçu. Il nous faut réagir contre la haine et la logique de division qui ne servent que les intérêts de la classe dominante. La solidarité internationale est une composante essentielle de cette lutte. Dès l’annonce de la victoire de Trump, nous avons pris l’initiative de plusieurs actions, jusqu’au vendredi de son investiture. Nous continuerons dans cette voie et participerons ou initierons d’autres moments de solidarité internationale contre le racisme, le sexisme et la politique guerrière et antisociale de Trump et son gouvernement.
=> 12 mars, lancement de la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) avec, notamment, Jess Spear (porte-parole de « Million Woman March » à Seattle). Participez vous aussi !