Notre avenir et notre environnement hors des mains des entreprises !

Cet été, avec 6 millions de litres de pétrole déversés chaque jour dans le Golfe du Mexique, les flammes en Russie et les dévastations gigantesques des eaux au Pakistan, l’environnement s’est brutalement imposé dans l’actualité. Au-delà des catastrophes en elles-mêmes se pose la question de l’aide et, dans ce cas aussi, le système capitaliste est un obstacle majeur.

La catastrophe de BP a très clairement illustré la responsabilité des entreprises dans la pollution. L’avidité capitaliste constitue le véritable nœud de cette affaire. Pour préserver sa marge de bénéfices, la multinationale pétrolière BP a rogné sur ses coûts à hauteur de 7 à 10 millions de dollars lors du forage de la plateforme Deepwater Horizon. C’est cette course aux profits qui a poussé BP à forer à des profondeurs où aucune technologie ne pouvait à ce moment réparer un accident tel que l’explosion du conduit de forage. Ensuite, BP a menti sur l’ampleur de la fuite, tenté d’écarter les journalistes (avec l’aide des forces de police et des autorités), caché les précédents rapports faisant état de dangers,…

 

BP : Big Profits

 

Cette crise a également révélé la faillite totale de l’Etat américain, à l’instar de tous les Etats capitalistes, à agir dans l’intérêt de la population. L’assouplissement de la législation de protection de l’environnement aux Etats-Unis est à critiquer sévèrement, de même que la complicité de l’administration pour aider BP à amoindrir l’ampleur de la catastrophe dans les médias.

Comment imaginer autre chose alors que tant les démocrates que les républicains reçoivent des dizaines de millions de dollars de la part des multinationales pétrolières pour protéger leurs intérêts ? Que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs, les grandes entreprises et les banques achètent leurs politiciens et leur système politique. Crise des subprimes, crise économique, marée noire, pollution atmosphérique, etc. : à nous de payer les pots cassés. Demander à ces politiciens de s’en prendre aux réels responsables, c’est leur demander de mordre la main qui les nourrit.

 

Capitalisme et gestion des catastrophes

Fin mars, l’éruption volcanique en Islande et le nuage de cendres provoqué au nord de l’Europe avait entraîné la fermeture de l’espace aérien ainsi que l’annulation de centaines de milliers de vols. Mais ce que cet évènement a surtout révélé, c’est la totale incapacité des capitalistes à gérer collectivement une telle situation et à quel point jouent les inégalités sociales. Aucune rationalisation des retours en fonction des besoins et des urgences n’avait été faite et, une fois de plus, ceux qui avaient le plus de moyens ont pu prendre un retour plus rapide. L’économie capitaliste a un fonctionnement anarchique et quand surviennent de tels types d’évènements, c’est le chaos total.

Les pluies torrentielles qui ont touché le Pakistan sont un aperçu de notre avenir, tant en termes de catastrophes qu’en termes de gestion des conséquences sous le capitalisme. De nombreux scientifiques mettent en garde sur le fait que l’élévation de la température aura pour effet d’augmenter la fréquence des évènements climatiques extrêmes tels que les sécheresses, les inondations ou encore les ouragans. Au Pakistan, plus de vingt millions de personnes ont été victimes des destructions causées par les eaux, et plusieurs milliers de personnes sont décédées. Mais plus de deux semaines après le début de la catastrophe, certaines régions n’avaient toujours reçu aucun secours et, à d’autres endroits, les riches s’étaient accaparés les groupes électrogènes et l’aide alimentaire. Pendant ce temps, les spéculateurs stockent la nourriture et les biens de première nécessité et profitent de la pénurie de nourriture, d’eau potable, de tentes ou de médicaments pour fortement augmenter les prix et engranger de juteux bénéfices.

Les secours organisés par les ONG ou le gouvernement sont détournés vers la famille et les amis. Les cas de corruption sont très nombreux tandis que les enfants et les plus faibles meurent de maladies ou faute de nourriture. La priorité du capitalisme est ailleurs: les USA accordent chaque année 1,5 milliard de dollars de soutien militaire au Pakistan (soit 10 fois plus que l’aide promise par les Etats-Unis).

Les problèmes posés par le mode de production capitaliste au niveau de la destruction de notre environnement ne sont pas les seuls: la nature même de ce mode de production va à l’encontre de secours efficaces contre ses conséquences.

 

Dénoncer le capitalisme, mais traduire la parole en pratique

Nous ne devons pas faire que dénoncer la responsabilité du capitalisme dans la destruction de la nature, mais aussi mettre en avant des méthodes de lutte et une alternative.

En avril de cette année a eu lieu en Bolivie la Conférence des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre mère, à l’initiative du président Evo Morales. Plus de 20.000 représentants de mouvements sociaux, de syndicats, d’ONG, d’organisations politiques, d’étudiants, de militants et de politiciens s’étaient ainsi réunis à Cochabamba. Contrairement au Sommet des Nations Unies sur le climat de Copenhague, la Conférence n’a pas cherché à masquer la responsabilité du système. Mais, hélas, cet évènement important n’a abouti qu’à une déclaration à destination de la prochaine conférence des Nations Unies. Une opportunité gigantesque a été gaspillée pour parvenir à un plan d’action international pour le climat, avec un agenda de manifestations internationales, de journées d’action et même de journées de grève.

De la même manière que nous avons besoin d’une résistance internationale face à la crise, nous avons besoin d’une riposte internationale contre la destruction de notre environnement. Les responsables sont d’ailleurs les mêmes, ces deux mouvements doivent se rejoindre et poser la question du retrait des moyens de production des mains des capitalistes pour les placer sous le contrôle démocratique de la population.

Seule une société réellement socialiste, basée sur le contrôle, la gestion et la planification démocratique de l’économie par les travailleurs et la population permettrait d’organiser les mesures de préventions, d’augmenter la sécurité dans les activités industrielles et de préserver l’environnement ainsi que les travailleurs tout en évitant le gaspillage énorme de ressources qui caractérise le capitalisme.


Il l’a dit :

‘‘Les pays sous-peuplés d’Afrique sont largement sous-pollués. […] Il faut encourager une migration plus importante des industries polluantes vers les pays les moins avancés […] et se préoccuper davantage d’un facteur aggravant les risques d’un cancer de la prostate dans un pays où les gens vivent assez vieux pour avoir cette maladie, que dans un autre pays où deux cents enfants sur mille meurent avant d’avoir l’âge de cinq ans. […] Je pense que la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles est imparable.’’

Il s’agit de Lawrence Summers (à gauche sur le photo), actuel chef du Conseil économique national, un organe du Bureau exécutif du président Obama. Concernant ce dernier, on se souviendra du dicton ‘‘dis moi qui sont tes amis et je te dirai qui tu es’’