De plus en plus de femmes osent dénoncer et ouvertement parler des agressions et violences qu’elles subissent, encouragées par les témoignages de #MeToo, par les manifestations de masse et les grèves pour les droits des femmes de ces dernières années. Une nouvelle étude de l’Université de Liège (1) révèle une étudiante sur cinq a subi une tentative de viol ou un viol en Belgique. L’étude confirme l’ampleur du problème. Le sexisme est présent dans tous les domaines de la société, nos campus et écoles n’y échappent pas.
Quand c’est non, c’est non !
Même si on en parle davantage, dénoncer le harcèlement et les violences reste toujours difficile pour les victimes par crainte de n’être pas prises aux sérieux ou d’être culpabilisées. On invoque parfois la tenue d’une femme afin de ‘‘justifier’’ son agression voire même pour démontrer qu’il y avait consentement. La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppresion, le Sexisme et l’Austérité) revendique le droit de s’habiller comme on le souhaite sans s’exposer au harcèlement ou au jugement culpabilisateur.
Une majorité des jeunes interrogés dans l’étude de l’ULg estime ‘‘normal de forcer une fille à avoir des rapports sexuels s’ils avaient dépensé de l’argent en l’invitant (…), s’ils pensent que la fille les a excités sexuellement, qu’elle a laissé le garçon lui toucher la poitrine (…) ou encore s’ils étaient en couple depuis un certain temps.’’ Nous exigeons une éducation sexuelle qui aborde les notions de consentement, de genre, d’orientation sexuelle,… en secondaire, mais également par la suite sous différentes formes.
Nous militons aussi pour qu’aucune étudiante n’ait à se prostituer pour payer ses études. Cela serait possible avec un salaire étudiant qui couvre l’ensemble des coûts des études.
Luttons pour notre indépendance financière
De plus, les bas revenus et les emplois précaires compliquent la dénonciation du harcèlement au travail. Les femmes craignent de perdre leur emploi et les conséquences que cela entraînerait pour elles-mêmes et leur famille. Selon une enquête menée par la CSC, près d’une aide-ménagère sur trois a un jour été victime de violences sexuelles au travail. Encore une fois, la vulnérabilité économique des femmes les rendent plus dépendantes vis-à-vis de leur conjoint et donc, plus vulnérables face à la violence domestique.
Le regard relativement méprisant porté sur les femmes dans notre société découle en partie de leurs surreprésentation dans les emplois les moins bien rémunérés, du plus grand nombre d’heures de travail non rémunéré qu’elles effectuent, du fait qu’elles souffrent plus fréquemment de pauvreté et qu’elles se retrouvent fréquemment dans une situation de dépendance. La lutte contre les violences envers les femmes passe aussi par leur indépendance économique. C’est pourquoi la campagne ROSA revendique un salaire brut minimum de 14€/h, une pension minimum de 1.500€/mois, une individualisation des allocations sociales et leur revalorisation au-dessus du seuil de pauvreté.
La campagne ROSA vous appelle à participer à la manifestation nationale contre les violences faites aux femmes le dimanche 24 novembre prochain, à Bruxelles, à l’initiative de la plate-forme Mirabal. La place des femmes est dans la lutte contre les violences physiques, sexuelles et économiques envers les femmes ou tout être humain.
Nous devons nous battre ensemble contre le pouvoir de l’élite capitaliste ! Tant que les rênes de la société resteront aux mains de ceux qui profitent de la précarité, nous devrons poursuivre le combat. Pour obtenir des changements fondamentaux, il faut s’attaquer à la racine du problème : le capitalisme, un système reposant sur l’avidité et la soif de profits d’une infime minorité. Nous devons construire un mouvement collectif des femmes et des hommes, des jeunes et des moins jeunes, de personnes LGBTQI+ et de toutes les sections de la classe des travailleurs autour d’un programme féministe socialiste.
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1) https://soirmag.lesoir.be/246736/article/2019-09-10/une-etudiante-belge-sur-cinq-subi-une-tentative-de-viol-les-revelations