Le 13 février, en Italie, des milliers de femmes sont sorties dans les rues de 200 villes environ contre le sexisme et contre Berlusconi. Le très médiatique président du conseil italien est évidemment fort peu subtil mais, en Belgique aussi, le sexisme est un problème réel.
En effet, une enquête de Flair (automne 2009), en collaboration avec l’Institut pour l’égalité des hommes et des femmes, a démontré que 79% des sondées avaient déjà fait face au sexisme. Un autre résultat frappant dans cette enquête montrait que la moitié des femmes choisit d’ignorer le sexisme. ‘’Si tu réponds à ce genre de choses, tu es vite amalgamée comme une féministe ou une pauvre conne sans humour’’, explique la rédactrice en chef de Flair, Mie Van der Auwera, dans le quotidien Nieuwsblad (10/11/2009). Il est vrai que quand il s’agit de sexisme, on considère bien souvent qu’il ne s’agit que d’humour. Mais les statistiques montrent de façon récurrente que les femmes ont bien moins de chances que leurs comparses masculins d’obtenir un emploi bien payé. Du point de vue académique, il est reconnu que l’image véhiculée de la gent féminine est sexiste et que cela comporte de sérieuses conséquences à différents points de vue. Ainsi, les attitudes sexistes sur le lieu de travail jouent un rôle, en plus des cadences déjà bien trop élevées, dans la formation de dépressions, de burn-out,…
Les idéaux de beauté diffusés par l’industrie cosmétique, en recherche permanente de profits plus juteux, influent aussi sévèrement sur le développement d’une image de soi négative chez la plupart des femmes. Différentes études menées aux Etats-Unis attestent en effet que des femmes avec une piètre image d’elles-mêmes ont tendance à dépenser plus d’argent dans des produits de beauté (cosmétiques, produits minceurs, chirurgie plastique,…).
Une telle image, réduisant les femmes au rang d’objets sexuels joue également un rôle dans la violence faite aux femmes. Une importante partie de cette violence se déroule dans la cellule familiale. La société – entraînant les bas salaires et les contrats temporaires (auxquels les femmes sont confrontées deux fois plus que les hommes), combinés à la hausse des prix du logement et de l’énergie – ne facilite pas la tâche aux femmes qui cherchent à échapper à une relation violente. Et malgré l’annonce, chaque année, d’un ‘’plan d’action’’ promis par le gouvernement, il n’y a toujours pas de refuges ou de quelconque forme de structures de prise en charge supplémentaires. Les structures existantes sont d’ailleurs sous-financées, voire même pas financées du tout.
La violence est aussi présente en dehors des relations de couple. En effet, les statistiques de la police (chiffres de 2007) montrent qu’en Belgique, une fois par semaine en moyenne, une personne se fait violer dans une école secondaire. A cette triste moyenne s’ajoute celle de deux agressions sexuelles par semaine. Évidemment chaque personne avec une vision sexiste n’est pas pour autant un violeur en puissance, par contre chaque violeur a clairement une vision sexiste des femmes.