150 personnes au rassemblement et au meeting antifascistes à Bruxelles

Ce dimanche 15 septembre, les militants néonazis de « Blood, Soil, Honour and Faith » & co s’étaient donnés rendez-vous à Bruxelles pour tenter eux aussi de bénéficier d’une plus grande visibilité et de capter une part du succès international de l’extrême droite, et plus particulièrement du Vlaams Belang en Belgique.
Notre campagne antifasciste Blokbuster participe à la coalition « Stand Up » et a collaboré à la mise sur pied d’une riposte face à cette présence inadmissible de néofascistes ouvertement violents dans nos rues. Nous tenons à souligner que l’interdiction que le bourgmestre a décidée concernant notre rassemblement est parfaitement inadmissible. Son discours vise à renvoyer dos à dos les néofascistes et les antifascistes, à les mettre sur un pied d’égalité.
Nous entendons également rappeler que l’extrême droite instrumentalise la colère contre les pénuries sociales. Ces dernières sont le fruit des politiques antisociales appliquées par les partis traditionnels, dont le parti du bourgmestre. Leurs politiques affament nos services publics, détruisent nos conditions de travail et bousillent nos pensions. Le succès du Vlaams Belang s’explique notamment par la colère contre les politiques néolibérales et l’austérité. Ce parti est parvenu à la dévier, caché derrière des thèmes sociaux et un profil prétendument anti-establishment qu’il a combiné aux préjugés racistes. Une fois les élections passées, le parti a directement balancé à la poubelle cette approche qui n’était qu’un leurre.
Lors de la discussion, la coalition Stand Up a donné rendez-vous pour une manifestation à Gand le 26 septembre (événement Facebook). Le cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV veut organiser un meeting avec le nouveau député du Vlaams Belang Dries Van Langenhove, par ailleurs chef de file du groupe néofasciste Schild en Vrienden.
La coalition Stand Up organise ensuite le 28 septembre une après-midi de rencontre et de discussion suivie d’une soirée concert au Garcia Lorca à Bruxelles (plus d’infos).
Dans le cadre de ce 15 septembre, nous avons distribué ce tract pour discuter notamment du programme pour la lutte anti-fasciste. No Pasaran !

Les néonazis veulent avoir leur part du succès du Vlaams Belang aux élections : résistance !

La victoire électorale du Vlaams Belang donne aux néo-nazis de notre pays une plus grande confiance en eux. L’été dernier, 25 néonazis se sont retrouvés au café De Bengel, au marché d’Anvers sur la Grand Place. Par la suite, cinq d’entre eux ont été arrêtés parce qu’ils faisaient le salut hiltérien sur l’avenue commerciale dans le centre. Parmi eux, Tomas Boutens a été reconnu coupable d’avoir mis sur pied un groupe neo-nazi armé Blood&Honour au début du siècle dernier. Ce groupe veut manifester à Bruxelles le 15 septembre pour tenter de répéter la “Marche contre Marrakech”, mais aussi autour de l’exigence que le Vlaams Belang entre au gouvernement.
Les précurseurs de Blood&Honour ont été mis sur pieds aux Pays-Bas à la suite de la première percée électorale du Vlaams Blok au début des années 90. C’est à cette époque qu’ont eu lieu les premiers concerts avec des groupes nazis associés au groupe britannique Blood&Honour, un groupe ouvertement fan d’Hitler et des nazis. Ce n’est pas un hasard si l’un des premiers organisateurs d’un tel concert au début des années 90 a également été actif localement avec les jeunes du Vlaams Blok. Le parti n’a eu aucun problème avec cela. Au tournant du siècle, deux groupes de combat de Blood&Honour étaient actifs aux Pays-Bas. L’un d’eux a utilisé le nom de’Bloed Bodem Eer Trouw’ et comptait plusieurs soldats parmi les organisateurs. Le réseau des néo-nazis armés a été démantelé en 2006, après quoi les pionniers se sont surtout occupés de leurs problèmes juridiques.
Les condamnations définitives ont été limitées : quatre prévenus, dont Boutens, ont été condamnés à des peines allant de quelques mois à cinq ans. Toutefois, le tribunal a déclaré qu’ils formaient un groupe terroriste qui voulait mener des attaques. Ces dernières années, le dirigeant du BBET, Boutens, est apparu plus régulièrement dans les manifestations d’extrême droite. Par exemple, il a assisté à plusieurs reprises à une manifestation du NSV (Nationalistische Studentenvereniging), le club étudiant non officiel du Vlaams Belang.
Lorsque l’existence d’un groupe armé de néonazis est devenue largement connue par les médias en 2006, le VB a dû prendre ses distances. Cela a été plus explicitement fait par certains que par d’autres. L’ancien vice-président Roeland Raes a fait remarquer : “A droite de nous, la politique n’est pas possible. Nous nous abstenons d’adopter des positions qu’une petite minorité de nos membres trouvent attrayantes, mais qui nous ralentissent.” Il ajoute avec un peu de nostalgie : “Dans les années soixante-dix, il y avait moins de tabous sur le langage ou sur les réminiscences des années 30 et 40. Les mesures prises contre nous à l’époque n’étaient pas si fortes et déterminées.” En bref : selon le vice-président du VB, les partisans du nazisme appartenaient à “ nous “, c’est-à-dire au parti et à sa périphérie.
Maintenant que le Vlaams Belang progresse à nouveau dans les élections, certains néonazis voient l’occasion de repartir avec plus de confiance en eux. Leurs actions antérieures n’ont donné lieu qu’à de légères punitions. Leurs collègues de Schild&Vrienden, l’élite nazie diplômée, ont pris leur propre route avec leurs déclarations racistes, sexistes et homophobes. Cela les ont incités à commettre des actes violents. Aujourd’hui le chef de ce gang a été catapulté directement au parlement par le Vlaams Belang. Alors pourquoi les nazis plus traditionnels, moins diplômés, ne tenteraient-ils pas leur chance à nouveau ? C’est dans ce contexte que s’inscrit la “marche” annoncée à Bruxelles le 15 septembre.
Le Vlaams Belang a dû se dissocier, mais comme l’ancien vice-président Roeland Raes l’a fait remarquer il y a des années, certains membres du parti trouvent cette initiative “attrayante”. Le profil anonyme utilisé comme initiateur de la manifestation est, entre autres, un ami du président du VB gantois Johan Deckmyn. Sur Facebook, environ 1000 personnes ont indiqué qu’elles iraient à la manifestation. C’est impressionnant pour une initiative néo-nazie, même si, bien sûr, il devient extrêmement difficile d’égaler la manifestation des 5 500 à la manifestation contre l’accord de Marrakech et même s’il y a sans doute beaucoup de faux profils de trolls d’extrême droite sur les 1 000 personnes inscrites. La manifestation contre Marrakech a été activement soutenue par le Vlaams Belang et ses organisations amies (KVHV, NSV, Schild&Vrienden, ….) qui ont de nouveau été attirées par le succès du VB. Avec l’attention croissante accordée aux réfugiés, la N-VA a de nouveau renforcé le groupe d’extrême droite.
Il est difficile de prédire ce que l’action du 15 septembre apportera, mais il n’est pas exclu que quelques dizaines de militants d’extrême droite tentent de faire une manifestation. On ne devrait pas permettre que cela se produise. Ll y a une discussion au sujet d’une contre-manifestation. Blokbuster est d’avis qu’une mobilisation s’impose, dans laquelle nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour manifester pacifiquement avec autant d’antifascistes que possible et limiter ainsi la portée de l’extrême droite.
En même temps, Blokbuster défend la nécessité d’un programme social qui démasque les tentatives du VB de répondre à l’insatisfaction et à la peur justifiées concernant les salaires, les pensions, les soins de santé, les soins pour les personnes âgées, etc. Ce ne sont pas les réfugiés qui économisent sur notre sécurité sociale pour offrir des cadeaux aux super riches ; c’est ce que font les marionnettes néolibérales des grandes entreprises avec lesquelles le VB avait tant voulu former une coalition ! Depuis les élections, le VB a laissé son masque “ social “ pour ce qu’il est : il ne reste plus que le racisme et l’agitation du drapeau. Avec une lutte active autour de revendications telles qu’un salaire minimum plus élevé, une pension minimum plus élevée, des investissements publics dans les services publics et le logement social, …. nous pouvons aller à l’encontre de la politique d’austérité et dénoncer les fausses “réponses” de l’extrême droite pour ce qu’elles sont : semer la division qui entrave la lutte pour faire respecter nos revendications !