Pour une riposte antifasciste contre la grande marche de la haine !

Manifestation contre Schild & Vrienden à Gand fin septembre. Photo : Liesbeth

Déclaration de Blokbuster et des syndicalistes CONTRE le fascisme

  • La campagne de la N-VA contre la migration peut conduire à la plus grande manifestation de l’extrême droite depuis des décennies.
  • Les néo-nazis de Shild & Vrienden surfent sur la vague de la N-VA
  • Le mouvement des travailleurs doit se charger de la réponse antifasciste : une lutte en commun pour une alternative à la politique de misère et de division !

Encore conspué en septembre dernier, le groupe d’extrême droite Schild & Vrienden a saisi l’occasion de revenir au premier plan de la scène en annonçant l’organisation d’une ‘‘marche contre Marrakech’’ ce dimanche 16 décembre. L’initiative a le soutien des cercles étudiants d’extrême droite NSV (cercle étudiant officieux du Vlaams Belang) et KVHV (cercle étudiant catholique réactionnaire) de même que du Vlaams Belang. Si cette marche est autorisée, il n’est pas exclu que l’extrême droite, dirigée par les néofascistes de Schild & Vrienden, puisse mobiliser un très grand nombre de personnes.
La crise autour du Pacte de Marrakech constitue le lancement de la campagne électorale de la N-VA. Le Vlaams Belang et les éléments d’extrême droite au sein de la N-VA veulent exploiter l’occasion. Une grande mobilisation d’extrême droite représente un danger, cela donnerait l’opportunité à des groupes tels que Schild & Vrienden d’exprimer plus ouvertement leur message et leur pratique de haine et de violence.
Le gouvernement de Michel I, désormais de l’ordre du passé, a invariablement abusé du thème de la migration et de l’identité pour détourner l’attention de l’agenda social. Cet été, en Flandre, la polémique autour du port du burkini dans les piscines avait opportunément été lancée parallèlement à l’annonce de l’accord d’été antisocial du gouvernement fédéral. Michel II poursuivra sur cette lancée. Ce gouvernement ne s’occupera pas des pénuries sociales grandissantes qui frappent la majorité de la population. Au contraire, des mesures supplémentaires viendront augmenter la précarité et frapper les services publics et la sécurité sociale. L’argent ainsi ‘‘économisé’’ n’ira pas aux réfugiés, il alimentera les cadeaux donnés aux ultra-riches. Cette politique antisociale est camouflée en attisant les divisions entre les migrants et les autres travailleurs.
Les appels en faveur d’une contre-manifestation sont les bienvenus, en dépit du manque de coordination. Mais il ne faut pas se limiter à une « Marche pour Marrakech », qui créerait des illusions vis-à-vis de ce pacte évasif et non contraignant qui n’est au final qu’une feuille de vigne pour les autres partis au pouvoir. Cela fait des années que le MR, l’Open VLD et le CD&V ont accepté la politique migratoire de Francken et de la N-VA. La signature d’un pacte non contraignant n’y changera rien. Sans une rupture avec la politique de guerre et de pillage néocolonial, les raisons pour lesquelles des gens ne voient pas d’autre choix que de fuir ne connaîtront pas de fin. Assurer que cela soit le cas exige de lutter pour que les immenses richesses de ces pays soient sous le contrôle de la population, en faveur d’une planification économique démocratique et pour la nationalisation des secteurs clés de l’économie.
En Belgique, la meilleure manière de riposter à la politique de ‘‘diviser pour régner’’ de la droite, renforcée par l’extrême droite, est de lutter ensemble pour des revendications sociales : l’augmentation du salaire minimum (à 14 euros de l’heure), l’augmentation des salaires, la récupération de l’indexation des salaires, une pension décente de 1.500 euros par mois minimum, les 30 heures de travail par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, des mesures conséquentes contre le changement climatique,….
La journée d’action syndicale du 2 octobre et l’échec des politiciens établis dans des dossiers tels que l’approvisionnement énergétique ont contribué aux pertes électorales subies par tous les partis du gouvernement aux élections du 14 octobre dernier. Ce ne sont pas les réfugiés qui minent notre pouvoir d’achat, notre sécurité sociale, nos salaires et notre sécurité d’emploi : c’est l’austérité et la politique néolibérale, dont la N-VA a toujours été le plus grand promoteur. Les migrants sont utilisés à la fois comme main-d’œuvre bon marché et comme boucs émissaires dans le but de donner encore plus de cadeaux aux ultra-riches.
Le mouvement des travailleurs est le mieux placé pour mettre en place une mobilisation antifasciste sérieuse. Les syndicats ont un rôle crucial à jouer à cet égard. Ce sont eux qui disposent du plus grand potentiel de mobilisation. Ils sont également les mieux placés pour attirer l’attention sur les problèmes vécus par les travailleurs et leurs familles. Cela signifie également de se battre pour arracher les moyens nécessaires pour résoudre ces problèmes, c’est-à-dire s’en prendre à la hausse des prix et des impôts dénoncée à juste titre par les Gilets Jaunes et obtenir des pensions et des salaires décents selon les revendications mentionnées ci-dessus.
Placer la lutte autour de ces thèmes au centre d’une véritable mobilisation de masse est la meilleure stratégie pour vaincre l’extrême droite et le terreau sur lequel se développe le racisme.