Une manifestation antifasciste dynamique et combative a battu le pavé dans le quartier de Berchem à Anvers dans la soirée de ce jeudi 16 mars. Les manifestants entendaient montrer leur opposition au populisme de droite ou à l’extrême droite représentés par les Trump, Le Pen et Wilders. Ils voulaient aussi réagir alors que l’extrême droite manifestait et diffusait son message de haine et de division au même moment ailleurs dans la ville. Les slogans et prises de parole en fin de manifestation ont également souligné l’importance de la lutte contre le sexisme et l’homophobie, ou encore contre l’austérité et le capitalisme.
L’extrême droite peine à mobiliser ses troupes
L’extrême droite a défilé en nombre particulièrement restreint: plusieurs sources nous confirment qu’environ 100 personnes étaient présentes au maximum, parmi lesquelles le président du Vlaams Belang Tom Van Grieken, lui-même ancien membre du NSV (Nationalistische Studentenvereniging, organisation étudiante officieuse du VB et initiatrice de la manifestation) et amateur de violence de rue. Même à Anvers, l’extrême droite peine à mobiliser ses troupes. Ce constat est bien évidemment positif, mais nous ne devrions pas estimer si vite que tout danger est écarté.
Riposter contre l’extrême droite continue d’être nécessaire. Aujourd’hui, nombre de positions de l’extrême droite sont adoptées par la droite ‘‘normal’’ – il suffit de penser aux déclarations du Premier ministre néerlandais Rutte concernant les migrants ou aux nombreuses provocations racistes de la N-VA. Nous devons nous tenir prêts pour une nouvelle croissance de l’extrême droite si la bulle de De Wever & Co explose.
Non au racisme, non au sexisme, non au capitalisme !
La bataille est loin d’être finie. C’est pourquoi la campagne antifasciste flamande Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) avaient pris l’initiative d’appeler à la tenue d’une manifestation antifasciste pour ne pas tout simplement laisser la rue à la marche de la haine du NSV. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le cortège antifasciste était très colorée et dynamique, rempli d’enthousiasme et de confiance dans l’avenir de la lutte pour une autre société.
La mobilisation limitée de l’extrême droite a également mis une certaine pression sur la participation à cette contre-manifestation. Mais avec 250 participants, nous étions encore 2,5 fois plus nombreux que les étudiants du Vlaams Belang et leurs comparses. Le chiffre du quotidien ‘Het Laatste Nieuws’ faisant état ‘‘d’environ 100’’ antifascistes est largement contredit par les photos que nous publions ci-dessous.
Cette mobilisation antifasciste avait reçu le soutien de divers activistes: de militants du Cachemire et d’origine tamoule aux syndicalistes de divers secteurs en passant par des antifascistes d’Anvers (Antifa Antwerpen), un groupe d’étudiants de Comac (organisation de jeunesse du PTB), un groupe de ‘‘femmes contre le racisme’’ avec leur banderole,… Un micro ouvert avait été prévu pour la fin de la manifestation, où ont des représentants de Blokbuster, des Etudiants de Gauche Actifs, des Syndicalistes contre le fascisme et de Comac ont pris la parole.
Blokbuster et les Etudiants de gauche Actifs remercient tous les participants à cette action et souligne l’importance de mobiliser contre la visite de Trump en Belgique, les 24 et 25 mai prochains. Cela peut donner lieu à une très grande mobilisation. Avant cela, d’autres actions sont encore prévues, notamment une manifestation contre Theo Francken jeudi prochain. Le 26 mars se déroulera la manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem à Liège et, le mardi 28 mars, une action de solidarité avec les sans-papiers est organisée à Bruxelles.
Rejoignez la lutte contre l’extrême droite, le racisme, le sexisme, l’homophobie et le système qui permet à ces discriminations de subsister : le capitalisme !
Photos de Jente