Non au local néonazi! Rassemblement antifasciste ce 24 novembre à Ixelles

antifa_lepen
2014. large mobilisation antifasciste à Bruxelles à l’occasion de la venue de Marine Le Pen au parlement européen. Photo: Yannick Renuart.

Rdv le 24/11 à 19 h devant le Conseil communal d’Ixelles (Place Fernand Cocq, n°8)

L’organisation européenne néonazie AFP (Alliance pour la paix et la liberté) vient d’installer un de ses locaux à Bruxelles, dans un quartier de luxe. L’AFP regroupe ce qu’il y a de pire comme partis d’extrême droite en Europe et a pu financer ce local grâce aux 600.000 € de subsides européens. Cela représente un danger pour les jeunes et les travailleurs en Belgique. Ce 24 novembre, les Etudiants Étudiants de Gauche Actifs participeront au rassemblement contre ce local à l’initiative de la campagne « NON au local nazi, 22 Square de Meeûs à Ixelles ».

Par Julien (Bruxelles)
L’AFP rassemble différentes organisations d’extrême droite: Aube Dorée (XA, Grèce), Force nouvelle (FN, Italie), Démocratie nationale (DN, Espagne), Parti national-démocrate (NPD, Allemagne), ainsi que Nation pour la Belgique francophone. Les 4 sièges de l’AFP (3 pour Aube Dorée et 1 pour le NPD allemand) au Parlement européen leur permettent de développer leurs structures. Ils espèrent ainsi stimuler la construction de partis néonazis violents là où ils ne sont pas encore bien développés.
La violence de rue comme méthode d’action
En 2012, Aube Dorée a remporté 7 % des voix, obtenant ainsi 18 députés au Parlement grec. Après 3 années de forte campagne de l’establishment, il obtenait toujours le même résultat en septembre 2015. Il s’agit pourtant d’un gang de criminels et de mafieux. Sur base de leur succès électoral, ils ont persévéré dans la violence : il y a eu 63 attaques fascistes au cours des 2 mois ayant suivi les élections. En septembre 2013, des membres d’Aube Dorée ont assassiné le rappeur antifasciste Pavlos Fyssas. En 2015, c’est Nation qui s’était fait remarquer à Bruxelles. Avec d’autres milices d’extrême droite flamandes et françaises, ils entendaient s’en prendre à une manifestation de sans-papiers. 6 membres de l’organisation ont, par ailleurs, été condamnés pour avoir agressé un sans-abri. N’étant que quinze faces à plusieurs centaines de militants pour la régularisation des sans-papiers, 6 d’entre eux se sont jetés sur un SDF. En août dernier, c’est à Dortmund (Allemagne) que des néo-nazis ont tenté d’assassiner au couteau un militant antifasciste membre de notre parti-frère allemand (SAV). Depuis, plusieurs manifestations ont eu lieu sur place dans le cadre d’une coalition contre la violence fasciste avec environ 2000 participants le 24 septembre, parmi lesquels plusieurs dizaines de membres du PSL et des Étudiants de Gauche Actifs.
Le racisme de la droite ouvre grand les portes à l’extrême droite
Dans les débats politiques, les remarques racistes ou sexistes sont monnaie courante alors qu’il y a 20 ans c’était plutôt le monopole de l’extrême droite. Les scandales à répétition autour de Donald Trump constituent un excellent exemple. Il a ainsi proposé de construire un mur à la frontière mexicaine ou de bannir l’ensemble des musulmans des États-Unis. Ses propos nauséabonds sur les femmes et ses méthodes de harcèlements sexuels ont également profondément choqué. En Europe, plusieurs organisations populistes de droite continuent avoir un certain succès. Chez nous, la N-VA a multiplié les provocations racistes. Sur fond de crise migratoire, les réactionnaires tentent de diviser travailleurs belges et réfugiés. De Wever s’est aussi régulièrement attaqué à la communauté amazighe (berbère) originaire du Maroc tandis que l’échevine Liesbeth Homans nous expliquait l’an passé que le racisme est quelque chose ‘‘relatif’’. La banalisation de propos racistes, sexistes ou homophobes permet à l’extrême droite de se profiler de manière plus ‘‘fréquentable’’ et apte à gérer la société.
Le problème, c’est le banquier, pas l’immigré !
À nouveau budget, nouvelles attaques. Pour 2017, on va (entre autres) vers une coupe d’un peu moins d’un milliard d’euros dans les soins de santé. Mais après des années de sous-financement et d’austérité, c’est l’ensemble des secteurs sociaux qui sont en pénuries. Les listes d’attentes pour un emploi, un logement social, une école ou une crèche continuent de s’allonger. La colère contre ces pénuries systémiques est énorme et l’extrême droite entend bien la saisir en rejetant la faute sur les migrants. Les partis traditionnels portent d’ailleurs une lourde responsabilité dans le succès de certaines formations d’extrême droite. Pour lutter contre elles il faut s’en prendre à son terreau : la crise et la misère qu’implique le capitalisme.
Des emplois, pas de racisme !
En 1991, nous avons lancé la campagne antifasciste ‘‘Blokbuser’’. Depuis lors, nous avons toujours lié ce combat à la lutte pour des emplois pour tous, pour des logements sociaux, pour un enseignement de qualité et accessible à tous,… avec une réponse basée sur la solidarité face à la logique de division raciste, homophobe ou sexiste.
Un tel programme unifie les travailleurs et les jeunes indépendamment de leur origine, de leur sexualité, de leur genre, de leur religion,… De la même manière, les manifestations doivent permettre à tout le monde de participer et de lutter contre le fascisme. Par la mobilisation de masse, nous pouvons placer ces voyous dans une position défensive et briser leur confiance à sortir en rue. Avec ce local, ils tentent de sortir des égouts et d’offrir une structure stable aux néonazis (à Nation entre autres) pour faciliter leur travail. Via des assemblées démocratiques, nous pourrions organiser des actions et manifestations avec un plus grand nombre (en mobilisant les jeunes, les habitants du quartier, les antifascistes,…) et les forcer ainsi à dégager de leur local. Cette campagne serait l’occasion de discuter plus généralement de la lutte contre le néofascisme et de la nécessité de combattre l’austérité et le capitalisme.
.