Ces derniers mois, la ville de Dortmund, en Allemagne, a été en proie à la violence fasciste. Les néo-nazis estiment qu’ils peuvent se permettre ce qu’ils veulent et donc également procéder à l’intimidation physique et instaurer un climat de violence. Dans cette ville, plusieurs personnes ont succombé à la violence meurtrière néonazie au début des années 2000. Nous avons donc pleinement soutenu l’appel à riposter par une large mobilisation antifasciste servant à illustrer que cette violence fasciste est isolée du reste de la société. Les antifascistes, par contre, peuvent compter sur un grand soutien.
Ce 24 septembre, des membres du PSL et des Etudiants de Gauche Actifs ont donc rallié Dortmund pour y participer à une manifestation antifasciste qui a réuni environ 2.000 personnes. Nous y avons rejoint nos camarades allemands du SAV (section allemande du Comité pour une Internationale Ouvrière). Le cortège a commencé sa marche dans un quartier ouvrier où les habitants ont réagi de façon très positive. La manifestation s’est arrêtée un instant à l’endroit où une personne a été assassinée au début des années 2000 par le groupe terroriste néonazi NSU. Une impressionnante minute de silence a alors eu lieu, en son hommage ainsi qu’à toutes les autres victimes du nazisme. Le cortège a ensuite repris sa route vers le centre-ville.
En Belgique, nous avons pu voir de nos propres yeux ce que signifie cette violence néonazie dans les années ’90 avec notre campagne antifasciste flamande Blokbuster. A , il nous a fallu une campagne nationale contre la violence fasciste pour inverser la tendance. Face à l’extrême droite, nous devons aussi défendre une alternative positive: la lutte pour l’emploi, des logements, des services publics,… accessibles à tous. C’est ainsi que nous pouvons être en mesure de riposter en offrant des solutions aux problèmes sociaux instrumentalisés par l’extrême droite pour diffuser son message de haine. Une partie de cette riposte est la solidarité internationale.
Nous sommes bond partis de Belgique avec une quarantaine d’antifascistes belges issus de tout le pays et de diverses générations. Notre délégation a aussi été rejointe par quelques activistes du groupe anversois ‘Vrouwen tegen racisme’ (« Femmes contre le racisme »). Cette solidarité a bien entendu été fortement appréciée.
Nous devons nous organiser contre l’extrême droite dans notre pays également. Durant la manifestation, nous avons entendu qu’une petite intervention des ‘Autonome Nationalisten’ prenait place à Anvers au même moment. L’AFF (Antifascistische Front) a compté 32 participants à cette action de néonazis, avec quelques orateurs internationaux. Ce n’est pas beaucoup, mais cela constitue néanmoins un danger.
Dans une période de crise croissante et de politique d’austérité drastique, les problèmes sociaux augmentent et conduisent à plus de tension. Sans riposte collective pour défendre la perspective d’une autre société débarrassée de la pauvreté, de la guerre et de la misère, des groupes d’extrême droite pourront disposer d’un certain écho pour chercher à se construire.
Cette manifestation à Dortmund a servi à pousser les néonazis dans une position défensive. Mais la bataille est loin d’être terminée. Cette manifestation n’était qu’une étape dans la construction d’un rapport de forces efficace. Cette expérience nous servira en Belgique également afin d’éviter que de tels développements ne puissent survenir. Les politiciens établis – particulièrement ceux de la N-VA – favorisent le développement d’un climat raciste depuis des mois en Belgique. Nous ne sommes évidemment encore qu’au début du combat, rejoignez nous pour renforcer le mouvement antifasciste !
Photos de Liesbeth:
Photos du SAV (Sozialistische Alternative):