[INTERVIEW] "Le problème c'est le banquier, pas l'immigré!"

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Photo : PPICS

Hier soir, quelque 400 antifascistes se sont réunis à Bruxelles afin de protester contre la venue de Marine Le Pen dans la capitale, à l’invitation du Vlaams Belang. Tout juste après la manifestation, nous avons discuté de l’événement avec Julien Englebert, membre des Etudiants de gauche Actifs à Bruxelles.

La manifestation antifasciste contre la venue de Marine Le Pen vient de se finir, penses tu que ce fut un succès?
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Julien, lors de sa prise de parole au rassemblement qui a précédé la manifestation.

Julien : Il suffit de regarder! 400 personnes étaient présentes. Et l’action n’a pas rassemblé que des militants politiques mais aussi beaucoup de jeunes dont c’était la première manif.
Comment l’action s’est-elle déroulée ?
L’idée était de s’opposer à l’extrême droite tant au niveau de l’action qu’à celui du programme. C’est pour cela qu’à 19h30, au moment où leur colloque commençait, nous avons organisé notre assemblée. Chaque organisation politique, association de sans papiers,… a pu prendre la parole sur la place Surlet de Chokier.
Nous somme ensuite partis vers le parlement européen. Nous voulions dénoncer l’hypocrisie de l’UE qui, d’un côté, mène une politique de guerre au Moyen Orient, forçant l’arrivée de réfugiés et, de l’autre, applique l’austérité en Europe, ce qui conduit beaucoup de travailleurs à se tourner vers l’extrême droite face au manque d’avenir et d’alternative.
Il y avait une assez grosse présence médiatique ce soir par rapport à d’autres actions du même type.
Effectivement, on voit que les sujets sur l’immigration sont actuellement en vogue dans la presse. C’est positif, très certainement au regard de la vague de solidarité qui l’accompagne. Mais nous avons aussi voulu montrer que les intérêts des travailleurs immigrés et des travailleurs belges sont les mêmes : avoir un bon emploi, un logement de qualité, suffisamment d’écoles dans nos quartiers,… C’est pour cela que la manifestation était une manifestation anticapitaliste: une minorité accapare les richesses produite par la collectivité alors que la majorité peine à s’en sortir et s’entend dire que les immigrés veulent voler le peu qui reste. Nous, nous voulons répondre : le problème, c’est le banquier pas l’immigré!
Comment s’est la campagne s’est-elle déroulée ?
Très bien ! Nous avons pu mobiliser dans différentes écoles et sur divers festivals. Les retours ont été très positifs. Quelques groupes d’étudiants du secondaire sont d’ailleurs venus ensemble à la manifestation et veulent continuer à se mobiliser à l’avenir sur cette campagne, parmi d’autres. Nous avons déjà pris rendez vous avec eux pour discuter de la suite. Je pense que c’est certainement l’élément le plus positif de la manifestation.
Notre service d’ordre a cependant dû sortir deux policiers masqués de la manifestation. Cette infiltration de la manifestation visait à provoquer des débordement, vraisemblablement sous les ordres du commissaire Vandersmissen.
La campagne ne s’arrête pas là ?
Absolument pas, nous avons notamment utilisé la manifestation pour discuter de la préparation des prochaines manifestations: le 27 septembre pour la manifestation « Refugees Welcome » et le 25 octobre pour une manifestation en faveur des droits des sans papiers. Ces deux manifestations auront lieu à Bruxelles.