Opposons aux violences fascistes une mobilisation de masse

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Manifestation du 6 juin contre la violence d’extrême droite. Photo : PPICS

Aux dernières élections européennes, l’extrême droite gagnait près de 100 sièges au parlement européen, le FN arrivait premier parti en France. En Grèce, le 25 janvier dernier, le parti néonazi Aube Dorée rééditait son score de 2012 avec près de 7% des voix et 17 sièges au parlement malgré les procès contre nombre de ses dirigeants après le meurtre de Pavlos Fyssas, un rappeur antifasciste. Ces dernières années, divers mouvements réactionnaires sont descendus dans les rues : contre le mariage homosexuel, contre l’avortement ou contre les immigrés, comme ce fut le cas pour les manifestations Pegida en Allemagne contre ‘‘l’islamisation de l’occident’’, initiatives rejointes par l’extrême droite.

Par Nicolas M (Bruxelles)
Surfer sur les effets de la crise pour amplifier les divisions : une politique au service des capitalistes. La crise économique et les politiques d’austérité sont un terrain fertile pour les organisations racistes et fascistes. Celles-ci instrumentalisent la colère pour insuffler dans la population des éléments de division. Elles ciblent souvent les couches les plus faibles. Sous un vernis de pseudo-radicalisme antisystème, un groupuscule comme l’organisation d’extrême droite francophone ‘‘Nation’’ tente de se présenter comme une alternative crédible. Leur racisme et leur nationalisme sont en fait des leviers visant à accentuer les divisions au sein de notre classe sociale en développant la compétition entre jeunes et travailleurs des différents pays. Selon leur logique nauséabonde, nos problèmes trouvent leur source dans la présence de travailleurs d’origine immigrée, ou de travailleurs sans-papiers, et surement pas dans l’avidité capitaliste et dans l’exploitation toujours plus grande qui en découle.
Des organisations au service du capitalisme et par essence violentes
Les attaques physiques des néo-nazis d’Aube Dorée contre les immigrés en Grèce ont, au-delà de la Grèce, donné confiance aux organisations fascistes pour révéler leur caractère réel : des organisations adeptes de la violence de rue.
A Bruxelles une tentative d’intimidation verbale et physique a été entreprise par le fasciste français Laurent Ozon accompagné de militants néo-nazis de Nation le 26 mai dernier. Ayant pris une bouffée de confiance, Nation a appelé à multiplier ce genre d’initiatives. Le 1er juin ils ont tenté de se remobiliser contre une nouvelle manifestation de sans-papiers. Une quinzaine à peine de leurs militants étaient présents contre quelques centaines de sans-papiers et de sympathisants. La frustration des néonazis s’est exprimée dans le tabassage d’un SDF place du Luxembourg. En attaquant les sans-papiers, puis ce SDF, ils illustrent quelles sont leurs cibles : les couches les plus faibles de la société, les victimes du système capitaliste.
Notre réponse : la mobilisation de masse.
Face à la violence des voyous nazis, notre arme la plus forte reste notre capacité à mobiliser massivement. Avec leur stratégie de violence de rue, ils veulent nous emmener sur leur terrain : la confrontation physique entre commandos. Nous devons rester vigilants et préparés face à leurs attaques, parfois aux conséquences meurtrières (Clément Meric en France, Pavlos Fyssas en Grèce,…), mais la lutte contre l’extrême droite se construit avant tout par la mobilisation massive de la classe des travailleurs et de la jeunesse dans les rues, sur les lieux de travail, dans nos quartiers, dans les maisons de jeunes, etc. contre les divisions, le racisme et pour la solidarité des jeunes et des travailleurs, avec ou sans papiers. Les mobilisations en Allemagne contre le mouvement Pegida, ou encore l’appel pour une journée européenne contre l’extrême droite le 9 novembre dernier illustrent comment nous pouvons minoriser les fascistes et les repousser hors de nos rues. Une approche socialiste pour un changement de société.
L’histoire nous le montre, lorsque la domination capitaliste est remise en cause par la classe des travailleurs, la classe dominante recourt à l’arme du fascisme pour briser la résistance et assurer leur hégémonie. La lutte contre le racisme et l’extrême droite est liée à la nécessite d’un changement de société. Nos luttes collectives constituent notre réponse contre l’austérité, les divisions, le racisme et tous les effets pervers d’un système en crise dirigé par une élite privilégiée. Le PSL, avec ses campagnes antifascistes Résistance Internationale et Blokbuster en Flandre, veut construire ces mobilisations massives et défendre une alternative socialiste démocratique face au chaos capitaliste.