Mesures racistes à l’ULB

C’est maintenant une tradition à l’ULB : à chaque année son scandale autour des inscriptions ! En plus d’avoir un minerval plus élevé, les étudiants non-européens devront dorénavant payer 200€ de caution au début de l’inscription (non-récupérables en cas de refus de l’inscription évidement). A cela s’ajoute un durcissement des critères d’entrée : avoir une moyenne de 65 % à son diplôme de secondaire, ne jamais avoir raté en bachelier,…
De l’aveu des autorités, il y a ‘‘trop’’ de demandes et cela nécessite ‘‘trop’’ de gestion. L’argument ‘‘On n’a pas les moyens d’accueillir tous ces étudiants étrangers’’ le confirme : gérer l’enseignement, c’est gérer la misère. Et le sous-entendu évidement : les étudiants étrangers, on les accepte… quand ils ont de l’argent !
Selon l’ULB l’idée serait des ‘‘responsabiliser’’ les étudiants hors UE, éviter qu’ils ‘‘viennent, échouent et payent pour rien’’. Ce qu’on remarque c’est ce processus d’élitisation de l’université dont cette mesure est un parfait exemple. Pour faire des études il faut venir d’une bonne école secondaire, avoir le bagage culturel pour et les moyens financier. Pas un mot sur ceux qui échouent car ils travaillent pour payer leurs études. Pas un mot sur le sous- financement qui empêche d’avoir des syllabus à prix réduit et des conditions d’études décentes, pas un mot enfin sur la difficulté d’accéder à l’aide sociale. Alors que l’ULB organisait en novembre un colloque ‘‘ULB : université ouverte’’, ce qui est nettement mis en avant c’est une fermeture de l’unif aux plus précaires et aux étrangers. C’est de fait la discrimination qui s’impose.
L’ULB veut aussi faire la police : ‘‘Il y a énormément de ‘‘faux-dossiers’’, des gens qui viennent juste pour avoir un visa, etc. mais qui ne veulent pas vraiment faire des études, ils veulent des excuses pour venir en Belgique.’’ C’est quand même étrange que quand l’unif manque d’argent, elle s’inquiète soudainement de la politique migratoire ! Alors quelle a longtemps été un refuge pour les sans-papiers, l’ULB veut aujourd’hui aider à ce que les étrangers aient plus de mal à entrer sur le territoire.
Avec l’austérité et les 30 ans de sous- financement de l’enseignement, ces méthodes de gestion de la misère seront de plus en plus utilisées. Vers un futur à la grecque ou à l’espagnol, avec hausse des minervaux, privatisations, hausses des frais annexes,… ? Dans un contexte de chômage de masse, la difficulté d’accéder au diplôme supérieur va évidement plonger la jeunesse dans ce qu’on appelle de plus en plus ‘‘la génération sans avenir.’’
Face à cela, nous revendiquons le refinancement de l’enseignement à hauteur de 7 % du PIB. Ce n’est pas aux jeunes de payer pour la crise, l’argent existe, dans les poches des patrons. Nous revendiquons la nationalisation des secteurs clefs de l’économie et d’utiliser les profits pour les besoins de la population.
Julien (Bruxelles)