Lutter contre l’extrême-droite en luttant contre le capitalisme

Manifestez contre le NSV le 10 mars prochain !

Le NSV est une organisation d’étudiants néofascistes qui a des liens avec, entre autres, le Vlaams Belang. Chaque année, le NSV (Nationalistische Studentenvereniging) organise une manifestation. En 2011, cette manif aura lieu à Gand le 10 mars. Les slogans principaux de cette manif vont traditionnellement dans le sens de l’indépendance de la Flandre, mais la manif est aussi utilisée pour propager le racisme, la violence, le sexisme et d’autres idées antisociales.

Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et la campagne antiraciste Blokbuster organisent chaque année une contre-manif, nous reviendrons là-dessus dans les éditions suivantes de ce journal. Le but de la manif anti-NSV n’est pas de simplement manifester ‘‘contre’’. Nous voulons utiliser la mobilisation pour lancer un débat politique et pour stopper l’extrême- droite dans la rue.

Nous partons d’une position politique. La division en classes dans la société mène au fait que la classe dirigeante essaie de diviser les travailleurs. La classe des travailleurs doit vendre sa force de travail pour pouvoir subvenir à ses besoins. En tant que travailleurs, nous ne sommes pas propriétaires des moyens de production, alors que la production est de plus en plus socialisée. Les changements et les mesures qui nous sont imposés par les capitalistes ont donc de grosses conséquences sur nos vies.

Le lien entre les conditions de vie et de travail et le racisme peut s’expliquer en suivant une analyse de classe de la société : une croissance du chômage et donc une augmentation de la concurrence entre les travailleurs force plus de gens à se battre pour trouver un emploi. Sans parti apportant une alternative politique à la misère que sème le capitalisme, le niveau de conscience des masses peut faiblir, et un espace est ainsi ouvert pour culpabiliser des soi-disant ‘‘profiteurs’’… en fait des travailleurs, qu’ils soient sans emploi, immigrés,… Ces divisions ne servent qu’à se disputer pour les quelques miettes qui tombent de la table du festin capitaliste.

Des organisations racistes comme le NSV peuvent utiliser cet espace. Leurs idées renforcent la discrimination et la violence contre les immigrés. Leur position sur les questions communautaires est également basée sur la politique de diviser-pour-mieux-régner. Sur ce plan ils ne sont pas seuls. Flamands et francophones sont montés les uns contre les autres pour faire accepter la politique d’austérité. Diviser les travailleurs facileiteaux l’augmentation des profits pour les capitalistes. Cela va à l’encontre des intérêts de tous les jeunes et travailleurs, qu’ils soient francophones ou néerlandophones.

Les capitalistes et leurs partis nous disent que l’économie a besoin de plus d’oxygène, un argument pour donner encore plus de cadeaux fiscaux aux entreprises. Les capitalistes reçoivent ainsi des moyens qui pourraient aussi être utilisés dans des services et des institutions publiques comme l’enseignement ou les pensions. La crise de surproduction entraîne en plus le fait que les capitalistes n’investissent presque plus dans l’économie productive, ce qui fait qu’il n’y a pas de nouveaux emplois.

Nous allons mener notre campagne antiraciste dans le cadre de la crise capitaliste. Les slogans que nous utiliserons seront un reflet de la période actuelle et s’attaqueront au capitalisme comme source des problèmes concrets (chômage, pauvreté,…). Face à ces problèmes, ce système n’a pas d’autre réponse que la violence, le racisme, le sexisme,… Nous pensons que les jeunes et les travailleurs, chômeurs et pensionnés doivent mener la lutte pour une société socialiste. C’est la seule façon d’assurer un meilleur avenir. Tout ce qui nous divise, nous affaiblit !

La lutte contre l’extrême droite est liée à la situation sociale et économique dans laquelle le racisme peut croître. La répartition des moyens existant est une question politique. Nous devons nous organiser sur le plan politique si l’on ne veut pas seulement montrer notre opposition au racisme, mais aussi montrer une voie pour les antifascistes sous la forme d’une lutte pour une société socialiste.

Dans ce cadre, la manif anti-NSV n’est qu’une étape. Mais la campagne et la manif à Gand début mars peuvent constituer une bonne rampe de lancement pour initier le débat.