Ce 14 novembre était le JOUR J – 48 avant l’exclusion de milliers de travailleurs « hors emploi » de tout droit aux allocations de chômage. Cette massive exclusion avait été programmée et décidée par le gouvernement Di Rupo et est aujourd’hui en passe d’être aggravée par le gouvernement Michel.
Les exclus en questions risquent d’être majoritairement des femmes, souvent avec enfants. Comme l’a inlassablement dénoncé le réseau Stop Article 63§2 : « Il s’agira majoritairement de femmes (65 %) et de familles monoparentales (surtout des mères avec enfants à charge, 81 % des chefs de ménages potentiellement excluables étant des femmes), mais aussi de travailleurs à temps partiel, intérimaires, artistes ou autres, qui n’auront pas eu la possibilité d’accumuler suffisamment de « jours de travail » dans une période donnée pour ouvrir leur droit aux allocations de chômage sur base de leur emploi. » Une très grande partie n’aurait alors même pas droit au CPAS.
A l’appel de ce réseau, environ 150 personnes se sont réunies hier devant le ministère de l’Emploi à Bruxelles pour exiger l’abrogation pure et simple de cette mesure profondément antisociale. « Dans le 17e pays le plus riche au monde, dans un pays où plus d’un million de personnes sont totalement ou partiellement sans emploi, la limitation dans le temps des allocations d’insertion est proprement inacceptable ! Nous ne l’acceptons donc pas. »
Thierry Muller, représentant du réseau, a notamment défendu que les économies liées à cette mesure seront dérisoires : « C’est une mesure politique. Elle aura un fort impact social qui aura pour effet de mettre sous pression l’ensemble du monde salarial. On tire les conditions de travail vers le bas ».
« Les organisations syndicales n’ont pas l’air de faire de cette question un point incontournable. Ils ont posé 4 balises dans les négociations avec le gouvernement. Notre exigence est qu’ils en posent une cinquième qui est celle de la limitation des allocations chômage dans le temps. Il faut une mobilisation à la hauteur de ce que les gens ressentent. Ils ont peur. »
L’appel pour l’abrogation pure et simple de l’Art.63§2 a été signé par des centaines d’individus et par plus de 60 organisations syndicales, politiques et culturelles, dont le PSL et les Étudiants de Gauche Actifs.