Aujourd’hui, une quarantaine de sites du Forem étaient bloqués par la grève de leurs travailleurs. Le constat des employés est sans appel ; il y a de moins en moins de moyens matériels, humains et financiers pour l’accompagnement des demandeurs d’emplois. Les suppressions de postes à venir reporteront sur les travailleurs restant une charge de travail supplémentaire qu’ils ne pourront assumer. Il y a trop de demandeurs d’emploi et pas assez de postes à pourvoir.
Ce matin, devant le Forem de Namur, une trentaine d’agents battaient le pavé dans le froid. Leurs critiques portent aussi sur les techniques de management en place. Ainsi, ils dénoncent le ‘‘time seat’’, soit le calcul quotidien du temps que le travailleur a passé au téléphone, en entretien avec les chômeurs, quelles recherches d’information il a effectué sur la journée,… Bref, un flicage digne des grosses boites privées. Autre point noir ; l’indice de production, qui est de pourvoir 22 offres d’emplois par mois. L’emploi étant rare, certains travailleurs sous pression proposent des jobs ou des stages étudiants pour atteindre l’objectif.
Les travailleurs veulent aussi attirer l’attention sur les coupes budgétaires à venir, on a entendu le chiffres de 40 millions d’économie nécessaires. Pour l’instant, à peine 12 % des travailleurs sont statutaires, certains employés sont même contractuels depuis 20 ans ! Il y a un ‘portefeuille’ de 200 chômeurs par travailleur, le manque de moyens ne permet pas un accompagnement correct pour trouver un emploi.
Dans le secteur de la formation, les travailleurs rencontrent les stagiaires plusieurs fois par semaine. Ils évaluent leurs compétences et l’avancée de leurs apprentissages. Cet accompagnement personnalisé permet de fournir aux stagiaires des compétences reconnues et un contact avec le monde du travail. Les travailleurs sont inquiets, par l’orientation actuelle de la direction, leurs rôles sont amener à être confondus avec ceux des ressources humaines. Or, répondent-ils, la formation, l’accompagnement, c’est sur le terrain que ca se passe. Le secteur formation demande un investissement conséquent.
À la ‘chasse aux chômeurs’ s’ajoute donc la chasse aux fonctionnaires, dans un pays où la politique d’emploi est ultra favorable au capital avec des contrats précaires (Win-Win, APE,…) subventionnés parfois jusqu’à 80% par la collectivité ! Ces contrats ne permettent pas un retour à l’emploi sur le long terme pour le travailleur, et ce dernier revient donc au Forem. Dans ce schéma schizophrène, le seul gagnant c’est le patronat !