Les jeunes doivent-ils payer pour la crise?

 

Certains ont beau parler de reprise économique, en termes d’emploi, l’avenir ne fait que s’assombrir… et particulièrement pour les jeunes. Les données révélées par Eurostat démontrent ainsi qu’il y a actuellement 5 millions de jeunes sans emploi dans la zone euro. Pour les 15-24 ans, le taux de chômage est de 18,3% alors qu’il est de 8,8% pour l’ensemble de la population active. Des chiffres destinés à grimper encore…

 

 

Cette étude affirme sans aucun doute possible que le chômage augmente, et plus vite parmi les jeunes. La Belgique, bien entendu, n’est pas épargnée. Dans son rapport annuel qui vient de sortir, l’OCDE estime que le chômage augmentera chez nous de 220.000 chômeurs entre 2009 et 2011. Parmi eux, combien de jeunes ? Les données actuelles permettent de s’en faire une idée.

En Wallonie, cette rentrée a été caractérisée par une augmentation de 18,6% du nombre de jeunes en stage d’attente d’une allocation de chômage. A Bruxelles, le nombre de jeunes chômeurs a grimpé de 5,4% au mois d’août tandis qu’en Flandre, le nombre de jeunes chômeurs a explosé de 40% en un an. Et pour retrouver un emploi par la suite, c’est galère… A titre d’exemple, entre l’été 2008 et l’été 2009, le nombre d’offres d’emplois sur internet a diminué de 12% en Belgique.

Au delà du chômage, les jeunes se retrouvent également sur-représentés dans les emplois précaires, les intérims, les temps partiel, les CDD,… c’est-à-dire parmi les premiers ‘emplois’ à disparaître aux premiers accrocs économiques. La FGTB a ainsi mis en lumière que le nombre d’intérimaires a diminué de 24% durant le 1er trimestre de 2009 seulement. Et encore la Belgique est elle mieux lotie que la France ou l’Allemagne, où cette proportion atteint un tiers !

Ceux qui restent ont la ‘chance’ de subir une pression de plus en plus forte au travail et d’aller bosser, avec une grande incertitude du lendemain. Cette pression et le manque d’attention pour la formation conduit inévitablement à des accidents de travail. Ainsi, selon l’Agence européenne pour la Santé et la Sécurité au Travail, les jeunes travailleurs courent deux fois plus de risques d’avoir un accident du travail que leurs ainés. Les jeunes ont face à eux de brillantes perspectives !

On peut soit ne faire que se lamenter face à un tel constat, soit tenter de réagir. Et force est de constater que nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Un véritable programme pour l’emploi est aux antipodes de ce que proposent les partis traditionnels et leur logique selon laquelle ce sont les patrons qui créent les richesses. Pour nous, ce sont les travailleurs qui les produisent, et c’est de ce point de départ qu’il faut commencer. Il est tout à fait possible de répartir le temps de travail disponible en instaurant la semaine des 32h de travail par semaine sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. L’argent existe, il faut aller le chercher là où il est: dans les poches des grandes entreprises et des actionnaires.

Atteindre ce but n’est possible que par la lutte. Un bon premier pas dans ce cadre serait de relancer l’idée de Marches des jeunes pour l’emploi, comme celles organisées en 1982, 1984, 1993 et 2005. Ce serait une bonne occasion pour regrouper des forces afin de lancer le débat sur la question de l’emploi et de la riposte que doivent organiser les travailleurs. Si vous voulez participer à des comités locaux pour lancer avec nous de telles initiatives, n’hésitez pas, contactez nous!