La hausse du chômage est l’une des principales conséquences de la crise économique. la Flandre est la première touchée. Le chômage y était 4% plus élevé fin décembre 2008 que 12 mois plus tôt, ce qui signifie 6.740 chômeurs en plus. Le chômage masculin y a augmenté de 9,7% en 2008. En revanche, le chômage féminin a baissé de 1,3%. Par contre, en Wallonie et à Bruxelles, le chômage a baissé de 0,6%. Mais il touche encore 14% de la population active en Wallonie (213.812 chômeurs) et 19,7% à Bruxelles (94.119 chômeurs). Et cette fragile éclaircie risque de disparaître très vite.
C’est surtout le chômage des hommes et des jeunes qui a augmenté l’an dernier. Les hommes travaillent davantage dans des secteurs qui sont plus sensibles à la conjoncture économique. La baisse du chômage féminin s’explique surtout par le fait que l’emploi via le système des titres-services a fortement augmenté en 2008. Les jeunes sont d’habitude les premières victimes d’une crise économique. Beaucoup de jeunes sont engagés avec des contrats temporaires ou d’intérim. Ces emplois sont les premiers à disparaitre. Les entreprises engagent moins, ce qui fait que les jeunes trouvent plus difficilement un emploi. La hausse du chômage exacerbe aussi la concurrence sur le marché du travail, ce qui rend plus difficile l’insertion des jeunes sur ce marché.
La Belgique se classe très mal internationalement en ce qui concerne le chômage des jeunes. Le taux de chômage moyen des jeunes en Europe s’élève à 17%. En Belgique, il est de 21%. En Flandre, il est de 12,5% contre 31% en Wallonie et 35% à Bruxelles. Bruxelles et la Wallonie figurent ainsi dans le peloton de queue des 10 dernières régions d’Europe. Le taux de chômage élevé des jeunes à Bruxelles et en Wallonie serait principalement dû à la mauvaise qualité de l’enseignement. Nombre de jeunes y quittent l’école sans diplôme en poche ou sans les compétences nécessaires pour trouver un emploi sur le marché du travail.
Il est vrai que le chômage des jeunes en Wallonie a baissé de 2000 unités en 2008, soit une baisse de 3,8%. Le mois de décembre a cependant vu un coup d’arrêt à cette baisse et même une augmentation de 0,4% par rapport au mois de novembre. La Flandre a connu en 2008 une hausse de 11% du chômage des jeunes qui avait fortement baissé les années précédentes. Les chiffres ci-dessus doivent évidemment être nuancés. Les dernières années ont vu les autorités exceller dans l’art de maquiller les chiffres. Le nombre de personnes sans emploi est en réalité bien plus élevé. Les dernières années ont vu une hausse des radiations du chômage – notamment parmi les jeunes – qui ont fait disparaitre un tas de gens des statistiques.
Les perspectives pour 2009 sont moroses. Il faut au moins 2% de croissance économique pour maintenir l’emploi existant. Or, les prévisions économiques évoquent pourtant une “croissance négative” d’au moins 1%, ce qui détruira des dizaines de milliers d’emplois. Il y a déjà actuellement des dizaines de milliers de chômeurs temporaires et leur nombre ne cesse de croître. 2009 sera une année décisive qui va déterminer qui va payer la note de la crise actuelle. Nombre de travailleurs sont abasourdis par la tournure des évènements et la vitesse avec laquelle la crise s’abat sur eux. Il n’y a pourtant pas d’autre alternative que de lutter pour chaque emploi si nous voulons éviter que la population ne fasse les frais de la crise.