Il faut une offensive syndicale pour l’emploi !

POUR UNE MARCHE POUR L’EMPLOI NATIONALE!

Maintenant que les directions d’entreprise et les actionnaires ont pillé nos entreprises après des années de profits record, nous et nos familles devons payer les pots cassés. Hier à Beaulieu, aujourd’hui à Bekaert, demain à Sabena Technics et après-demain?

La marche de solidarité du 24 janvier contre la fermeture de Bekaert à Hemiksem a reçu un soutien énorme de la part de dizaines de délégations syndicales et de travailleurs d’autres entreprises dont la plupart sont confrontées à des restructurations et à du chômage économique, voire à des menaces de fermeture. Des travailleurs de Samsonite à Audenarde nous ont raconté qu’ils ont 3 jours de chômage pour 2 jours de travail.

Même si la colère se focalisait surtout sur les entreprises comme Bekaert qui utilisent la crise pour faire des économies drastiques sur les coûts salariaux sans cesser pour autant de faire des bénéfices plantureux, les autorités n’étaient pas épargnées non plus loin s’en faut. Guido, qui a passé les 45 ans et qui travaille pour une entreprise à Zaventem, s’emporte: « Ils ont donné tellement d’argent aux banques. Est-ce que la collectivité ne ferait pas mieux d’utiliser ces moyens pour sauvegarder notre emploi et nos salaires ? ». Eric, qui travaille chez Total Fina, va encore plus loin: « Si c’est pour sauver les banques, alors ils peuvent bien les nationaliser. Pourquoi ne pourrait-on pas en faire autant pour nos entreprises ? »

Cette colère et ce désarroi sont encore marqués par le fatalisme. Il n’y a rien d’étonnant à cela parce qu’il n’y a pas d’alternative offerte ni sur le plan syndical ni sur le plan politique. Il nous faudrait d’urgence, sans attendre les élections, une Marche nationale pour l’Emploi à Bruxelles pour que nous puissions tous ensemble montrer notre force. Lorsqu’on voit la sympathie et le soutien que recueille une manif régionale de solidarité avec une entreprise, une Marche pour l’Emploi pourrait mobiliser des milliers de gens afin de construire un rapport de forces qui mette les patrons sous pression.

La confiance aveugle dans les patrons s’érode. Les travailleurs de Bekaert Aalter ont monté la garde cet hiver devant leur usine pour empêcher la direction d’enlever une partie des nouvelles machines. Dans plusieurs pays, des occupations d’entreprise ont permis d’obtenir de meilleures primes de départ. Ne devrions-nous pas renouer avec les méthodes du mouvement ouvrier des années 70 en occupant nos entreprises pour en empêcher la vente à prix bradé ?

Nous ne pouvons pas rester les bras ballants en attendant qu’on nous retire notre emploi l’un après l’autre. Nous devons renouer avec le principe qui dit qu’une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre nous tous ! Cette crise touche toutes les entreprises de tous les secteurs. Une stratégie syndicale plus offensive sur l’emploi peut nous unir en une force puissante. Utilisons cette force!