Ce matin, le personnel de nettoyage du campus Solbosch à l’ULB a débraillé. Les pressions régulières sur le personnel ont mené un des délégués syndicaux à avoir une crise cardiaque. Celle-ci fut la goutte de trop pour les travailleurs qui n’en peuvent plus.
Par Julien (EGA-ULB)
En octobre 2015, avec EGA, nous avions participé à la dernière grève du nettoyage à l’ULB (de la CSC, qui regroupe la quasi-totalité du personnel, en particulier). Elle avait alors forcé la direction d’ISS à discuter des conditions de travail, du manque de personnel et de la pression. Cette dernière avait promis un changement et le personnel avait alors confiance. Une commission formée au lendemain de la grève avait ensuite révélé que les contrats d’une énorme partie du personnel n’était pas en règle.
Mais, finalement, ISS continue d’utiliser les contrôles non pour améliorer la qualité du nettoyage mais pour faire reposer tous les problèmes sur le dos du personnel! Une travailleuse m’expliquait même que parfois, elle devait travailler plusieurs jours à l’eau, sans produits, car ISS fait des économies partout où c’est possible…
La faute vient aussi de l’ULB qui, pour le nettoyage des campus, organise un appel d’offre, fait jouer la concurrence, et embauche l’entreprise la moins chère: une sorte de « modèle kiwi » du nettoyage.
Avec les élections sociales, ce sont les délégués qui se sont retrouvés particulièrement visés. Un des contrôleurs de l’ULB a d’abord cherché à participer de force à une réunion de la délégation syndicale il y a quelques semaines. ISS a ensuite poussé ses contrôleurs à suivre les délégués de près pour rapporter la moindre poussière restante. Pourquoi engager du personnel supplémentaire quand ont peut tirer encore plus de celui qu’on a? ISS connait une croissance de son chiffre d’affaires depuis plusieurs années, ce n’est pas pour rien.
Au piquet ce matin, 40 personnes étaient présentes. En plus des grévistes, quelques membres des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et de l’administration de l’ULB sont venus témoigner de leur solidarité avec le délégué qui, depuis, s’est remis de sa crise cardiaque. Prochaine étape: la manifestation nationale du 24 mai!