Retour sur la nouvelle gouvernance à l'ULB

ega4Il y a, depuis ce jeudi 17 octobre, un changement majeur qui s’est opéré au sein des institutions de l’ULB. Et c’est, hélas, un changement négatif pour le personnel, les étudiants et pour l’enseignement en général. Ainsi, le Conseil d’Administration a voté la réforme de gouvernance « efficacité et démocratie » mais nous pouvons traduire ce titre par « vision managériale d’un service public pour le rendre plus compétitif, plus performant et plus rentable ».
Par Maxime (Bruxelles)
Pour accomplir ce but, l’état de la direction de l’ULB posait problème, il a fallu le régler… ou plutôt le « réformer »… Donc, pour rendre toute opposition aux projets néolibéraux des autorités universitaires impossible, la nouvelle gouvernance consiste à :

  • Diviser le CA en deux, un Conseil qui gère l’académique et un autre qui gère l’administratif, en réduisant le nombre de représentants du personnel et des étudiants.
  • Renforcer l’exécutif, avec l’arrivée d’un nouveau Directeur Général externe à l’ULB.
  • Accorder plus de places aux « experts », les technocrates.

Cela rend tout débat d’ensemble impossible (l’académique et l’administratif étant pourtant liés). La nouvelle gouvernance attaque aussi les conditions de travail du personnel administratif, technique, de gestion et spécialisé comme l’ont dénoncé les syndicats. Les autorités nient tout lien entre cette réforme et le processus de marchandisation de l’enseignement commencé par la Déclaration de Bologne. Il ne faut pas être dupe. Les autorités nient l’évidence même.

Sur le climat autoritaire

Les conditions dans lesquelles c’est opéré le vote de la réforme sont fort significatives de la nature si « démocratique » de la nouvelle gouvernance. Tout d’abord, lors de la contestation étudiante de ce lundi 14 octobre qui réclamait seulement le report du vote précédé par des débats contradictoires et un référendum, les autorités de l’ULB ont fait appel à la police, pour ‘‘se protéger’’ des étudiants qui ne réclamaient rien de très anti-démocratique. Et la police n’y est pas allée de main morte, elle a laissé tomber la « méthode douce » pour utiliser gaz, matraques et chiens. Une belle preuve de répression musclée, d’une force inouïe, disproportionnée et de violence gratuite. Il y a eu plusieurs blessés.
Après ça, une petite victoire a été obtenue par le blocage vu que le vote a été reporté… au jeudi 17 octobre. La deuxième petite victoire forte de symboles est le fait que le CA a dû voter la réforme en zone neutre, place Royale, et sous surveillance policière. Malgré l’opposition exprimée -du personnel et des étudiants- à travers leurs actions: blocage du CA, du rectorat par les syndicats, assemblées générales et manifestation…
Bref, nous sommes face à un bon signal pour la démocratie et l’enseignement à l’ULB et en Belgique en général…
 

Revendications:

  • Non à la réforme pourrie !
  • Construisons une mobilisation massive pour gagner !
  • Unité des étudiants avec le personnel !
  • Pour un contrôle et une gestion démocratique du personnel et des étudiants, avec des délégués révocables à tout moment par l’assemblée qui les a élus, pour enfin connaître une vraie démocratie à l’université !
  • Pour un refinancement public de l’enseignement à hauteur de 7% du PIB minimum !
  • Pour une société où les richesses sont gérées et réparties démocratiquement par la population !