ULB : Déclaration commune d’EGA, des Etudiants FGTB, des JAC et de Comac
Ce 21 septembre 2012 notre université accueille le Premier Ministre belge, M. E. Di Rupo, ainsi que le ministre de l’enseignement supérieur, M. J.-C. Marcourt. Notre université étant aujourd’hui confrontée à des questions de logement étudiant, de personnes sans papiers et de politique d’enseignement supérieur globale, nous tenons à faire entendre notre voix. Pour cela, nous nous rassembleront pour interpeller ces messieurs lors de leur visite.
De l’actualité de l’ULB
Nous désirons tout d’abord pointer du doigt les problèmes posés par le plan de logement de l’ULB déposé l’an dernier. Cette dernière a décidé d’étendre son offre de logement par des partenariats publics-privés.
Nous déplorons que ces choix politiques vont entraîner une augmentation globale de cent euros du loyer mensuel moyen dans un kot universitaire, c’est à dire de près de trente-cinq pour cent.
Nous souhaitons ensuite rappelé l’existence de d’occupations de personnes sans papiers sur le campus. Celle-ci sont sujettes à une précarité extrême.
Nous mettons aussi en avant le processus international dans lequel l’enseignement supérieur est pris depuis plusieurs années. Les dispositions prisent notamment par le processus de Bologne tendent à transformer les savoirs en marchandises standardisées échangeables. L’étude des textes en faveur de ces processus révèlent des volontés d’augmentation des droits d’entrées dans les établissements d’enseignement supérieur, des encouragements à la présence des entreprises privées dans l’enseignement et la recherche, et des économies sur les filières d’enseignement peu rentable. En 2009, plusieurs centaines de cours ont été retirée des cursus universitaires à l’ULB.
Nous voulons enfin souligner l’évolution des politiques d’emploi prise dans le cadre du plan d’austérité. Celles-ci visent à retarder l’âge de la retraite des travailleurs en emploi et rendent plus strict l’accès aux allocations chômage, dans un contexte de chômage massif, particulièrement parmi les jeunes. Des effets des politiques du gouvernement
Nous tenons à dénoncer ces conséquences et ces politiques orchestrées par les gouvernements dont messieurs J.-C. Marcourt et E. Di Rupo font partie.
1. Le sous-financement de l’enseignement supérieur, devenu chronique depuis vingt ans, rend difficile toute politique d’envergure des établissements d’enseignement supérieur et les poussent à des économies massives. Elles les poussent à se tourner vers des entreprises privées pour trouver des sources de financement alternatif aussi bien pour leur activité d’enseignement, de recherche que de services.
Ce sous-financement cause deux problèmes très graves :
-
une faiblesse globale des établissements à mettre en place des politiques sociales efficaces visant à la démocratisation de l’enseignement supérieur.
-
une présence de plus en plus importantes des entreprises privées dans les établissements, menaçant l’indépendance de l’enseignement et de la recherche.
2. La politique migratoire répressive des gouvernements belges successifs sont responsables des conditions de précarités extrêmes de plusieurs milliers de personnes en Belgique. Les personnes sans papiers se retrouvent sur un territoire sans le moindre droit, ce qui permet à des employeurs cupides de les exploiter. La chasse organisée par les polices dont ils sont la cible obligent les sans-papiers à vivre dans une clandestinité source d’abus divers et de conditions de vie précaires.
3. Les mesures d’austérité prises par les autorités belges depuis la crise économique permettent de répondre aux demandes du patronat. L’allongement de l’âge de la pension va provoquer dans les années à venir une augmentation du chômage des jeunes travailleurs, déjà fortement touchés. La précarité générale de la jeunesse provoquée par ce genre de politique se renforce encore plus avec l’allongement de l’ancien « stage d’attente » à 12 mois.
Des propositions solutions solidaires des étudiants
La prolongation de ces choix politiques antisociaux sont inacceptables pour les étudiants. Nous avons à proposer des solutions alternatives qui permettent de favoriser une société solidaire.
Une politique du logement étudiant social
Le gouvernement doit investir dans le logement étudiant. Il est temps de construire des kots publics. Ces kots publics doivent être conçu comme une politique sociale, leurs attributions et leurs loyers doivent favoriser la démocratisation de l’enseignement supérieur. Il est nécessaire de freiner la montée interminables des loyers par des blocages légaux. Pour agrandir le parc de logement, la Fédération Wallonie-Bruxelles doit dans un premier temps se porter garante des prêts contractés par les établissements.
Refinancement à hauteur de minimum 7 % du PIB
L’enseignement ne peut avoir de politiques d’envergure sans disposer des moyens nécessaires. Il doit être refinancé au moins à la hauteur des fonds alloués à l’enseignement avant les restrictions budgétaires de la fin des années 80. C’est le seul moyen pour permettre de développer des politiques de démocratisations de l’enseignement.
Blocage des partenariats publics-privés
Les établissement d’enseignement doivent rester des institutions appartenant à la collectivité et indépendant des intérêts privés des entreprises. Des lois doivent être prises pour empêcher l’établissement de contrat rendant dépendant l’enseignement, la recherche ou les services des établissements d’enseignements des acteurs du privé.
Faire payer la crise à ses responsables plutôt qu’aux jeunes
Mettre les jeunes au chômage et sans revenus n’est pas une solution viable pour sortir de la crise. Plutôt que de renflouer les caisses de l’Etat par une diminution des dépenses, qui nuit aux jeunes et aux travailleurs, il est temps de faire payer les seuls responsables de la crise. La taxation des fortunes, la fin du secret bancaire, ainsi qu’une progressivité de l’impôt plus juste sont des pistes à suivre.
Des papiers pour tous, ou tous sans papiers
Le vingt-et-unième siècle n’est plus le temps pour une chasse systématique d’une population sous prétexte de son origine. Cette traque permet de cacher l’hypocrisie de nombreux autochtones qui profitent de l’absence de droit des sans papiers pour les exploiter encore plus durement que les travailleurs avec papiers. Une société humaine moderne se doit d’arrêter tout traitement différé pour les individus : Soit tous reçoivent des papiers et des droits, soit les papiers ne sont plus nécessaires pour avoir des droits.
Rassemblement ce vendredi 21/09
Nous ne sommes pas dupes, et savons que ces solutions sont connues des politiques. Nous nous rassemblons ce vendredi 21/09 pour leur rappeler que leurs responsabilités impliquent des obligations : nous ne sommes pas de simples « gouvernés ». Nous sommes une collectivité, et la politique qui l’organise doit viser à son bien commun. Nous sommes la pour rappeler que cette collectivité, c’est nous, et que le dernier mot nous reviendra !
Sections bruxelloises des Etudiants FGTB
Étudiants de Gauche Actifs
Jeunes anticapitalistes
Comac