On retourne à l’école, mais on passe d’abord par la banque…

Il est fréquent dans Lutte Socialiste et sur socialisme.be de pointer l’augmentation du coût de la vie et la difficulté croissante pour de nombreuses familles à faire face aux dépenses domestiques. En ce mois de rentrée scolaire, c’est le poste ‘‘école’’ du budget familial qui risque encore de faire s’arracher les cheveux aux parents.

Une étude française révèle que le coût de la rentrée scolaire en France explose cette année avec une augmentation de 7% par rapport à l’année dernière. Le même type d’augmentation est à attendre chez nous puisque l’étude révèle que c’est l’augmentation des prix des matières premières qui serait à l’origine de cette flambée des prix. Dans le même temps, l’étude annuelle de la Ligue des familles sur ce sujet informe que le coût scolaire pour enfant atteignait de 1.000 à 8.000 euros pour l’année 2010-2011, tous niveaux confondus. Et de préciser les chiffres : 1.057 euros en maternelle (dont 168 euros en septembre), 2.152 en primaire (383 en septembre), 2.933 en secondaire (570 en septembre) et 7.928 en supérieur (1.819 en septembre). La maigre prime accordée en complément des allocations familiales est bien loin de couvrir ces frais. On est encore bien plus loin du principe légal de gratuité de l’enseignement obligatoire.

Ce coût croissant de l’enseignement est un frein évident pour les familles dont les enfants voudraient suivre des études supérieures. Quel ménage moyen ne va pas s’interroger sur la possibilité d’engager pour encore trois à cinq ans des frais de scolarité s’élevant à quasi 8000 € par an ? Certes, les bourses existent, mais elles sont de plus en plus difficiles à obtenir… Ce coût a aussi une incidence sur le type d’enseignement que va pouvoir recevoir un enfant issu d’un milieu populaire, et ce dès les premiers pas dans le réseau scolaire. Nous dénonçons depuis longtemps, comme le font aussi notamment les syndicats de l’enseignement, la dualisation croissante de l’enseignement obligatoire, maternel, primaire et secondaire. De plus en plus, des écoles pourtant subsidiées avec l’argent de l’ensemble des travailleurs deviennent inaccessibles à la plupart des ménages en raison des dépenses demandées aux parents en termes de fournitures scolaires, de voyages d’étude ou autres activités. Aujourd’hui, il y a d’un côté les écoles réservées à une élite qui a les moyens de payer s’il s’avère qu’une remédiation scolaire est nécessaire, et de l’autre les écoles où les enfants des classes populaires sont régulièrement écartés car ne correspondant pas au milieu social des autres élèves.

Les enfants issus des milieux modestes se retrouvent donc dans des écoles ghettos non en raison de leurs moindres capacités à apprendre, mais parce que ces écoles sont plus accessibles financièrement et socialement.

Un véritable programme socialiste pour l’enseignement devrait rendre absolument gratuit, du maternel au supérieur, tout le parcours scolaire d’un jeune, en ce compris les fournitures, les voyages scolaires et les frais d’inscription. Ceci pourrait être rendu possible en refinançant l’enseignement grâce à une politique qui irait chercher l’argent où il se trouve massivement : dans la poche des grands patrons et actionnaires.

 

Coûts scolaires pour :

 

  • La maternelle : 1.057 euros
  • Le primaire : 2.152 euros
  • Le secondaire : 2.993 euros
  • Le supérieur : 7.928 euros