Plus de moyens pour l’enseignement supérieur et la recherche!

Début de cette année académique, le recteur de l’université de Louvain a appelé à manifester une nouvelle fois contre les budgets très limités de la recherche. D’autres recteurs dénoncent également cette situation, à bien juste titre.

 

En 2009, le gouvernement flamand a supprimé 16 millions d’euros du budget dévolu à la Science et l’Innovation (soit 2%), ce qu’il souhaite refaire cette année. D’autre part, si le gouvernement fédéral n’est pas encore constitué, il circule l’idée d’une réduction du budget fédéral de la recherche à hauteur de 37 millions d’euros.

L’accord gouvernemental 2009-2014 du gouvernement flamand a fixé l’ambitieux objectif de dépenser 1% du produit régional brut (PRB) à la science et à l’innovation. A la place, le secteur subit des coupes budgétaires. Le ministre de l’enseignement avait de son côté promis 10% de moyens supplémentaires pour l’enseignement supérieur, une promesse sans cesse reportée.

Le financement de l’enseignement supérieur flamand est maintenant régi par un système ‘d’enveloppes’, les établissements devant déterminer euxmêmes comment organiser l’austérité à partir d’une enveloppe budgétaire toujours plus réduite. Comme ces enveloppes ne sont pas correctement indexées et que les salaires du personnel évoluent (heureusement !) selon l’index, cela signifie concrètement une diminution de l’embauche. Jusqu’ici, les universités pouvaient encore compenser les restrictions comprises dans ces enveloppes avec le financement de la recherche et de nouveaux statuts plus économiques pour les travailleurs, comme celui d’étudiant-chercheur pour les doctorants.

Le nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur flamand était de 140.000 au début des années ’90, pour plus de 200.000 aujourd’hui. Mais sur le même laps de temps, le financement du gouvernement a diminué, ce qui a entraîné une réduction du nombre de professeurs (de 2%). En 2009, seuls 4,3% du PRB flamand ont été consacrés à l’enseignement (dans les années 80, il s’agissait de 7%, et l’UNESCO recommande au moins 6%).

Ce financement déplorable conduit de plus en plus de chercheurs et de professeurs à travailler avec des contrats temporaires à la place de nominations fixes et de contrats à durée indéterminée. En 1993, dans tout l’enseignement (de la maternelle aux études supérieures) il y avait, en termes d’équivalents temps plein, 108.047 postes à contrat fixe et 24.701 postes temporaires. En 2008, le nombre de contrats fixes avait augmenté de 0,4% (108.530), mais le nombre de postes temporaires avait augmenté de… 73,3% (42.810) ! Sur la même période, dans les universités, le nombre de postes permanents a augmenté de 1,7% et le nombre de temporaires de 131%.

Il faut plus de moyens et de meilleurs statuts pour le personnel. Cette lutte ne peut pas compter sur les partis traditionnels, des coupes budgétaires ont entre autres été effectuées par des ministres ‘socialistes’ ou sociaux-chrétiens. Il faut organiser des actions de protestation, comme le demandent les recteurs, mais nous devons aussi construire un rapport de force syndical ainsi qu’une alternative politique, un nouveau parti des travailleurs.

Signez la pétition pour un meilleur statut pour les chercheurs : www.lbckul.be/petitie/