Depuis 30 ans, nos gouvernants (quel que soit leur parti) s’enfoncent dans leur politique antisociale et réduisent les financements alloués à l’enseignement. Ils avaient par contre trouvé des milliards pour sauver les banques. Maintenant que de nouveaux plans d’austérité sont en vue, d’une ampleur de 25 milliards d’euros, l’enseignement va bien entendu encore devoir casquer.
A l’Université Libre de Bruxelles (ULB), au Conseil d’Administration (CA) et au poste de recteur, il y a toujours eu une majorité de personnes qui ne remettaient pas fondamentalement en cause ces attaques contre l’enseignement et appliquaient d’ailleurs la politique antisociale imposée par le gouvernement. C’est ce qu’illustre la réforme des cours en Philo&Lettres instaurée l’an dernier. C’est à nouveau le critère de la rentabilité qui a primé : les cours jugés ‘‘non rentables’’ ont été supprimés, et c’est ce qui attend la faculté de SOCO dans quelques temps. Face aux oppositions étudiantes de l’année dernière, l’ULB a répondu : les réformes étaient dues au manque de moyens.
La même excuse est resservie aujourd’hui au sujet des logements universitaires. Sous prétexte que les moyens n’existent pas pour construire de nouveaux logements, la majorité de la Commission des Affaires Sociales Etudiantes (CASE) a voté une réforme qui expulse des kots tout étudiant qui y loge depuis 3 ans. Le plus scandaleux étant que la délégation étudiante (BEA) a voté à l’unanimité cette proposition de réforme (y compris un Etudiant Administrateur membre de COMAC, le mouvement de jeunes du PTB !)
Gérer le manque de moyens ne constitue en rien une solution ! Il faut se battre pour plus de moyens, dans le but de répondre aux besoins réels du personnel et des étudiants. Pour parvenir à cela, nous revendiquons un refinancement public de l’enseignement à hauteur de 7% du PIB. Nous dénonçons l’attitude du BEA et de COMAC qui, tout en participant à la campagne de la FEF pour un refinancement de l’enseignement (Wendy contre-attaque), mettent en avant une restriction du temps d’accès au logement !
Nous pensons que nous arrivons dans une crise du système de représentativité de l’ULB. Le CA fait face à une grave crise interne et le personnel, les chercheurs et une partie des étudiants ne suivent plus leurs délégués (ou alors c’est l’inverse!). Le système actuel est clairement remis en question. Il nous faut un contrôle et une gestion démocratique du personnel et des étudiants, avec des délégués révocables à tout moment par l’assemblée qui les a élus, pour enfin connaître une vraie démocratie à l’université.
La communauté universitaire se sent concernée par ce qui se passe et recherche des explications. Une Assemblée Générale a déjà été convoquée, qui a rassemblé 400 personnes dans un temps de mobilisation très court. Malheureusement, cette AG a été très confuse et aucune ligne claire n’a pu être tracée. Mais nous avons pu constater la détermination du personnel, des chercheurs et des profs à vouloir continuer le mouvement. Avec moins de préparation et plus de retard, les étudiants vont très certainement les suivre.