Dans la lignée des mesures visant à restreindre l’accès aux études supérieures, le gouvernement nous présente son petit dernier: le TESS (Test de l’Enseignement Secondaire Supérieur), à obligatoirement passer à la fin des secondaires. Il sera certificatif d’ici trois ans, mais la loi est déjà passée. Il est un peu l’équivalent du Baccalauréat français, sauf qu’en France, il y a un Bac par filière (Sciences, Math, Littéraire,…). En Belgique, il n’y en aura que deux: celui pour les humanités générales et techniques de transition, et celui pour les humanités professionnelles et techniques de qualification. Il s’agit d’un examen commun à toute la communauté française, il est certificatif; si on le rate, on rate l’année! NON au TESS!
L’objectif officiel est soi-disant de remonter le niveau en montrant les lacunes, de préparer aux études supérieures, de lutter contre l’échec scolaire, etc. C’est bien beau, mais il est évident que les élèves ayant suivi un enseignement de moindre qualité dans des écoles «poubelles» auront beaucoup plus de difficultés à passer ce test qu’un élève ayant étudié dans une «bonne» école, ou dont la famille a eu les moyens de payer des cours particuliers.
Le but caché (mais réel) est moins louable: le gouvernement veut mettre les élèves en concurrence et limiter l’accès aux études supérieures. NON à l’élitisation de l’enseignement! De plus, nos enseignants seront moins libres de donner leurs cours, mais devront surtout préparer les élèves à passer l’examen commun.
L’échec scolaire augmente sans cesse: six jeunes sur dix ratent au moins une année durant leur scolarité secondaire. La faute aux jeunes qui devien-nent de plus en plus stupides? La faute aux parents qui délaissent leurs enfants? NON, la faute aux politiciens qui laissent notre enseignement se dégrader à vue d’œil!
Comment arriver à ce que tous les élèves suivent correctement les cours quand les classes atteignent facilement 30 élèves? Et surtout, pourquoi suivre et réussir ses études, quand on sait que le taux de chômage chez les jeunes de moins de 25 ans, à Bruxelles, atteint 34,4 %? Qu’il n’y a pas d’emplois? Pas de perspectives d’avenir? Que les études supérieures deviennent de moins en moins accessibles car de plus en plus chères?
EGA-secondaire défend un enseignement gratuit et de qualité qui permet l’épanouissement de chacun.
Ce n’est pas à nous de payer leur crise !
Ce test s’inscrit dans la lignée d’une attaque plus grande contre l’enseignement: le processus de Bologne (voir en page 7) qui veut faire correspondre l’enseignement supérieur européen aux désirs des patrons et des entreprises.
Pour sauver le niveau des études, une seule solution: le REFINANCEMENT!
- Moins d’élèves par classes, pour que chacun puisse développer au maximum ses capacités!
- Des bâtiments et du matériel scolaires en bon état, adaptés et en suffisance, pour travailler dans de bonnes conditions!
- Plus d’enseignants et de personnel, avec de bons salaires et de bonnes conditions de travail!
= PLUS DE MOYENS PUBLICS POUR L’ENSEIGNEMENT : 7% du PIB !
Dans les années ‘80, le budget de l’enseignement s’élevait à 7% du PIB (Produit Intérieur Brut). Aujourd’hui, il est passé à moins de 5%, et les effets de ce manque de moyens se font ressentir… (Cette différence de 2% équivaut à environ 6 milliards d’euros par an !)
L’enseignement est un secteur primordial pour le développement de la société, il ne faut pas chercher à y faire des économies pour combler un déficit budgétaire dont nous ne sommes pas responsables. Le gouvernement doit investir dans les écoles au lieu de payer des milliards d’euros en cadeau aux patrons et aux banques pour sauver les intérêts des grands actionnaires !