Faire crever les profs parce qu’on a sauvé les banquiers, c‘est NON !

Faire travailler les profs plus (jusqu’à deux heures de cours en plus par semaine) et plus longtemps (en reportant la possibilité de partir en prépension de 55 ans à 58 ans). Voilà la brillante idée de Simonet pour faire des économies et « lutter contre la crise ».

Donner plus d’heures de cours sans être payés plus, cela s’appelle une escroquerie. Cela veut aussi dire que la charge de travail va devenir encore plus dure, alors que beaucoup d’entre nous – et particulièrement les jeunes – sont déjà surchargés de travail. Et cela signifie qu’une série de profs temporaires vont valser au chômage.

Travailler jusqu’à 58 ans, cela veut dire que des profs souvent stressés, fatigués voire même démotivés vont devoir continuer à enseigner, avec à la clé une nouvelle diminution de la qualité de l’enseignement – alors qu’il serait tellement plus utile qu’ils puissent dès 50 ans s’occuper de transmettre leur savoir aux jeunes profs. Cela signifie aussi que des jeunes profs, qui ont déjà dur de trouver une place aujourd’hui, auront encore plus difficile d’entrer dans la vie active et de commencer à faire des projets d’avenir. Et cela signifie aussi une nouvelle hausse du chômage.

Réduire les dépenses prévues dans une série de secteurs (aides financières pour les familles en difficultés, réduction du coût des trajets en train, prévention des accidents de travail,…), c’est d’abord s’asseoir sur une série de promesses électorales (mais ça, on en a un peu l’habitude), mais c’est surtout préparer une nouvelle détérioration des conditions de travail et un renforcement des inégalités face à l’enseignement.

Moins de deux mois après la formation des gouvernements régionaux et communautaires, les belles intentions sont donc parties en fumée. Il ne reste plus qu’une volée de sacrifices imposés aux profs.

En octobre, le nouveau gouvernement soi-disant «de gauche» PS-Ecolo-cdH décidera de l’ampleur des coupes budgétaires dans l’enseignement… mais pas uniquement.

Car le plan d’économies de Simonet donne un avant-goût de ce que tous les gouvernements – fédéral, régionaux et communautaires – nous préparent pour la rentrée : prendre dans nos poches tout ce qu’ils pourront y gratter afin de remplir les caisses qu’ils ont vidées ces derniers mois pour sauver banquiers et actionnaires.

Dans les années ‘70, la part du PIB belge (Produit Intérieur Brut = le montant des biens et des services produits en une année) consacrée à l’enseignement atteignait 7%. Aujourd’hui, elle est tombée à quasiment 5% (une différence qui équivaut à près de 6 milliards d’euros par an!). Ou est passé l’argent?

Les gouvernements successifs ont mené une politique néolibérale de cadeaux et d’avantages pour les patrons des entreprises avec l’argent de la collectivité. La sécurité sociale a connu elle aussi les mêmes ponctions. Et aujourd’hui, les caisses sont censées être vides, mais il n’a pourtant pas fallu longtemps pour trouver 85 milliards d’euros (selon le Fonds Monétaire International) pour sauver les actionnaires des banques.

La première réponse syndicale a été rapide et à la hauteur de l’attaque. Les assemblées de ce jeudi doivent servir à informer et mobiliser les collègues. Mais il ne faut pas en rester là.

Une vraie mobilisation organisée par nos syndicats pourra certainement faire reculer Simonet.

Pour cela, nous pensons qu’il faut :

 

  • lancer une large campagne d’informationauprès des élèves et des étudiants, des parents et de l’ensemble de la population pour montrer les conséquences désastreuses des mesures de Simonet;
  • mettre en avant un programme de revendicationspour refinancer l’enseignement (en revenant à un budget égal à 7% du PIB);
  • organiser une journée de grève tous réseaux et niveaux confondus avant la fin septembre pour montrer notre détermination.
  • se tenir prêt à participer à des actions plus larges parce que les enseignants ne seront pas les seules cibles des divers gouvernements en cette rentrée.

Plus que jamais «Tous ensemble!»

Vous voulez rire, Madame Onkelinx ?

Vous venez de déclarer que «Si j’avais été à leur place, j’aurais fait comme les enseignants, j’aurais contesté [les mesures que je prenais comme ministre]».

C’est bien gentil de votre part de nous faire savoir que, vous aussi, vous auriez refusé les milliers de pertes d’emploi que vos mesures d’austérité ont provoqué.

Mais permettez-nous de vous poser une autre question. «Si vous aviez été vraiment socialiste, n’auriez-vous pas essayé de trouver l’argent ailleurs que chez les enseignants ?».

Il est frappant de voir à quel point la logique des mesures proposées par Simonet aujourd’hui va dans le même sens que celles que les ministres PS mettaient en oeuvre il y a une dizaine d’années.

Pour se défendre, les enseignants et les autres travailleurs ne peuvent décidément pas faire confiance aux partis de l’Olivier.

Vous cherchez de l’argent, Madame Simonet ?

Vous et vos collègues êtes à la recherche d’argent. Plutôt que d’économiser sur le dos des profs et des élèves, nous vous proposons plutôt d’aller chercher l’argent chez ceux qui en ont les moyens.

Vous voulez quelques idées ?

 

  • Réprimer réellement la fraude fiscale (estimée à 30 milliards par an)
  • Etablir un impôt sur les gosses fortunes
  • Supprimer les intérêts notionnels et autres cadeaux aux patrons et aux banques
  • Aller chercher du côté du patronat et des actionnaires. Si vous l’avez oublié, les 20 plus grandes entreprises belges cotées en Bourse ont réalisé ensemble 29 milliards de bénéfices en 2007. S’ils ont les moyens de distribuer super-bonus et parachutes dorés à leurs managers et à leurs actionnaires, ils peuvent bien payer pour la communauté!