Pour tout le monde, il est clair que le système capitaliste, dans son ensemble, est en crise. Plus de 50 trillions (soit douze zéros derrière le 50) ont été perdus dans les différentes bourses mondiales, les entreprises ferment à tour de bras et le chômage de masse explose (dans la zone euro 1,22 million de personnes ont perdu leur emploi dans les premiers mois de la crise). Alors que la faim dans le monde touche un milliard d’êtres humains, la crise alimentaire accompagnée par la crise économique va accroitre encore plus la sous-nutrition. Les guerres pour le partage des richesses sont loin de disparaitre et la situation dans les pays du tiers-monde flirte avec la barbarie la plus totale. A cela se rajoute la grave crise écologique à laquelle la classe dominante ne donne aucune réponse sérieuse. Les capitalistes et nos gouvernements n’ont d’ailleurs de réponse sur rien du tout à part plus d’exploitation, de misère, de guerres et de répression.
Le Capitalisme ne fonctionne pas !
‘Oublié’ durant des années, Marx fait un retour en force. C’est qu’avec la crise actuelle du capitalisme, ceux qui le trouvaient ringard ont eux-mêmes pris un coup de vieux…
Peut-être vous êtes-vous déjà posé la question: d’où vient tout cet argent qui coule à grands flots sur les comptes en banque des patrons et des actionnaires? Contrairement à ce que l’on pense généralement, un salarié ne touche pas l’équivalent de ce que son travail a produit comme richesse. Son salaire n’en représente qu’une partie seulement, le reste servant à l’entretien des outils, de l’entreprise,… et à sombrer dans les poches des patrons!
Ce n’est pas un secret, le système capitaliste est basé sur la course aux profits à court terme. Pour préserver leur profit, et l’augmenter, les capitalistes cherchent à tout prix à rogner sur les frais et, bien entendu, sur les salaires ainsi que les conditions de travail. Comme les avancées technologiques permettent de produire plus, plus vite, le capitaliste est forcé de renouveler ses machines plus vite, histoire de préserver sa position concurrentielle. Aux travailleurs d’en supporter les conséquences, car c’est sur leur dos que va s’amortir le nouvel équipement.
La force de travail des salariés est la seule à produire une valeur supplémentaire au coût additionné des matières premières, des machines,… nécessaire pour produire un bien. Le souci, c’est que comme leurs salaires sont sous pression du fait de la concurrence entre les capitalistes, ils n’ont pas les moyens d’acheter tout ce qu’ils produisent. Tous les capitalistes essayant de retirer le plus possible de plus value au travail de leurs salariés, il est impossible pour ces derniers de consommer autant que le système ne le voudrait: attaquer les salaires, ça a des conséquences…
La crise actuelle puise ses racines dans ce processus, et dans les bulles de dettes qui ont gonflé jusqu’à atteindre des proportions gigantesques. Comme les gens n’achetaient plus suffisamment, et qu’une grosse masse de profit était disponible, on les a poussés à s’endetter. Cet oxygène a servi un temps à repousser la crise de surproduction, mais les limites ont été atteintes. Ce n’est rien de neuf, Marx avait déjà expliqué ce processus il y a plus de 150 ans. Le capitalisme est un système soumis à des contradictions internes qui rendent les crises inévitables. Et celle de 1929 n’a été résolue qu’avec une guerre mondiale. Le capitalisme n’a pu se rétablir qu’au prix d’une gigantesque destruction de vies humaines et de capacités de production…
Quelle alternative ?
La crise capitaliste amène avec elle le retour de Marx. Le Time écrivait en janvier 2009: «Planant au dessus du brouillard, inévitablement, la pensée de Karl Marx, le grand-père de l’économie politique, qui a condamné les inadéquations du capitalisme, a joué un rôle hors norme dans l’histoire mondiale pour un siècle après sa mort en 1883… ».
Mais en plus d’être un brillant économiste, Marx a développé l’idée de la lutte des classes. Parce que, en effet, notre société est divisée en classes sociales. Les deux classes principales étant la classe dominante capitaliste et la classe opprimée des travailleurs. Certains penseraient que c’est un discours du 19ème siècle, que la lutte des classes n’existe plus ou que les classes n’existent plus. Mais ils oublient que les travailleurs, les salariés, constituent 88% de la population active en Belgique. Ils oublient que ceux-ci mènent une lutte constante et qui va en s’accroissant en ces temps de crise pour le maintien de leur salaire, de leur emploi et pour assurer un cadre de vie décent à leur famille.
Grâce à son nombre et à son rôle le plus déterminant, cette classe est celle qui a la force de prendre le pouvoir. Elle devra chercher à se faire un allié des couches moyennes de la société qui souffrent aussi du capitalisme. Nous pensons qu’il faut un système socialiste démocratique basé sur des comités dans les entreprises, dans les écoles et dans les quartiers qui dirigeraient la société. Ce nouveau système politique devrait être basé sur les principes de démocratie des travailleurs : des élus avec le salaire moyen d’un travailleur et leur révocabilité à tout moment par ceux qui les ont élu. L’économie devra être basée sur une gestion planifiée de la production et sur la distribution des richesses par la population. Les richesses ainsi produites seront enfin mises au service réel des gens et de l’environnement, garantissant un véritable épanouissement tant individuel que collectif.