Ecole d’Eté Européenne du CIO – 2009: Meeting Public : 1989 – Les conséquences et les leçons de la chute du Mur de Berlin

Le processus de restauration du capitalisme dans les pays de l’Est a changé la situation tant au niveau des perspectives qu’au niveau de l’organisation de la classe ouvrière. Pour les médias bourgeois, c’était l’occasion de remettre au goût du jour leur propagande anticommuniste et d’affirmer qu’il n’y avait définitivement pas d’alternative au capitalisme. Mais pas un seul pays n’a connu de mouvement de masse en faveur de la restauration du capitalisme. En Chine, le mouvement de 1989 a démarré avec des revendications pour la démocratie et contre la corruption tandis qu’en Allemagne de l’Est (en RDA), le mouvement a porté des revendications concernant la défense des acquis sociaux. Aujourd’hui, les conséquences de la restauration du capitalisme apparaissent au grand jour.

 

L’effondrement de la RDA et la création de comités

Quand Gorbatchev en 86-87 a commencé à mettre en place certaines réformes en Union Soviétique (Glasnost et Perestroika), un grand espoir est né en RDA. Au cours des années ’80, il s’y étaient développés quelques groupes, notamment de jeunes, autour de thèmes comme la destruction de l’environnement et la corruption dans la bureaucratie. La société de RDA était très sombre, le taux de suicide y était d’ailleurs parmi les plus élevés sur la planète! Mais dans tous ces groupes, aucun – même à Berlin – ne voulait de retour au capitalisme.

C’est dans ce contexte que les dirigeants staliniens d’Allemagne de l’Est ont déclaré qu’il n’y aurait aucune réforme en RDA, la presse officielle affirmant de son côté que l’économie planifiée avait atteint ses objectifs à 150%. Par contre, les magasins étaient toujours complètement vides…

A partir de 1989, une certaine effervescence s’est développée; des discussions avaient lieu partout. Les staliniens et surtout la Stasi (ministère de la Sécurité d’État, police politique est-allemande) savaient ce qui était en train de se développer dans la société, et ils ont donc décidé de truquer les élections du 7 mai. Le 8 mai, il ainsi été rendu public que la SED (le parti ‘communiste’ de RDA) avait remporté les élections avec 98% des suffrages.

Beaucoup de travailleurs ont alors pensé que rien n’allait jamais changer en RDA et ils décidèrent de quitter le pays pour la Hongrie ou l’Autriche. Quand un des principaux dirigeants de RDA a publiquement soutenu les massacres de Tiananmen en Chine, des milliers de travailleurs ont fui vers la Hongrie. Mais, d’autre part, l’opposition a commencé à s’organiser dans le pays. A l’opposé des gens qui fuyaient le pays, l’opposition a décidé de lancer les slogans comme «wir bleiben hier» : nous restons ici, nous ne laisserons pas nos maisons et nos vies se laisser détruire par la bureaucratie stalinienne.

En août, des opposants déployèrent une grande banderole avec ce slogan à Leipzig. Ils ont directement été arrêtés, mais des centaines de manifestants étaient là une semaine plus tard; des milliers la semaine suivante. Des manifestations ont aussi commencé à se développer dans le reste de la RDA. Le 2 octobre, plus de 20.000 manifestants s’étaient rassemblés à Leipzig et le 7 octobre, jour férié, une première manifestation a pris place à Berlin, avec 20.000 personnes. La police y a utilisé ses canons à eau, non seulement contre les manifestants, mais aussi contre les gens qui regardaient de leurs fenêtres. Mais la foule était telle que la police s’est retrouvée encerclée.

 

Toutes sortes de petits évènements ont eu lieu, comme cette mère de famille qui est descendue dans la rue, s’est dirigée vers un officier de la Stasi et lui a dit que si il avait été son fils, elle lui aurait filé des claques. Pour seule réaction, l’officier est resté dans son camion. L’appareil d’Etat commençait à se fissurer.

Tout le monde regardait Leipzig et se demandait ce qui allait se passer le lundi suivant. Des rumeurs circulaient, faisant état de tireurs embusqués dans la ville, mais cela n’a pas suffit à démobiliser les opposants. Le 16 octobre, 120.000 personnes ont manifesté dans les rues de la ville, sans que la police ne tire. Le premier ministre a ensuite été démis de ses fonctions. C’est là que la révolution a commencé.

Le lundi suivant, 250.000 manifestants étaient présents à Leipzig. Les revendications parlaient de la fin de la corruption, de plus de démocratie, de l’obtention de droits démocratiques,… La plus grosse manifestation eu lieu à Berlin, 1 million de personnes étaient là, ensemble, ce qui a constitué le pic du mouvement. Le pouvoir était dans la rue, mais personne n’était là pour le prendre. Partout, des comités se créaient: dans les usines, sur les lieux de travail, et exigeaient des droits démocratiques et la fin de la corruption. Un de nos camarades, qui travaillait au zoo à ce moment, est devenu chef du comité du zoo! Il existait des comités étudiants, des comités lycéens,… Même l’appareil d’Etat n’était pas épargné! En janvier 1990, un comité s’est d’ailleurs formé dans l’armée. La police de Berlin-Est a elle aussi formé son comité, et a déclaré qu’elle ne travaillerait plus pour le gouvernement, qu’elle refusait d’utiliser la force contre les manifestants. Même les forces d’élite de la Stasi ont formé un conseil et ont commencé à neutraliser leurs propres chefs. L’appareil d’Etat commençait réellement à s’effondrer. A Rostock, le bourgmestre a été démis de ses fonctions par la force, mais ce fut le seul. Les dirigeants en place restaient au pouvoir.

En RDA, le Comité pour une Internationale Ouvrière argumentait en faveur du développement de la coordination des conseils, ou comités, pour arriver à une production démocratiquement planifiée. Malheureusement, nos forces étaient trop petites. Les dirigeants du mouvement d’opposition n’avaient aucune idée de comment continuer la lutte, de comment instaurer un contrôle ouvrier ou une économie planifiée. Au contraire, ils ont commencé à participer aux tables rondes proposées par le gouvernement dont l’objectif était, par ces discussions, de neutraliser le mouvement.

A l’époque, nous avions un groupe d’opposition constitué de jeunes, et nous avons décidé de venir manifester là où se déroulaient ces discussions. A l’opposé, un des groupes d’opposition les plus forts, d’influence mandéliste (c’est-à-dire se référant à Ernest Mandel), a commencé à dire que le gouvernement devait rester en place pour le moment, au moins pour assurer la production de charbon…

Quand, le 9 novembre, le mur est tombé, le mouvement a commencé à s’orienter vers le capitalisme. Aujourd’hui, avec la restauration du capitalisme en RDA, la pauvreté est énorme, les acquis sociaux ont été repris. Mais aujourd’hui, nous avons des camarades organisés en sections, des cadres, à Berlin, à Rostock,… et nous pouvons nous adresser à la classe ouvrière pour avancer l’idée de renouer avec les traditions du mouvement de 1989 et, cette fois, instaurer une authentique démocratie socialiste.

 

Restauration du capitalisme et illusions perdues

 

Il y a 20 ans, personne ne pouvait seulement imaginer que la société allait changer à ce point et que le capitalisme serait réinstauré. Personne ne pouvait non plus imaginer les conséquences que cela aurait pour tout le bloc de l’Est: guerres civiles, conflits ethniques, chômage, misère, problèmes de démographie,…

Alors que le mouvement de ‘89 se battait pour plus de démocratie le système qui a été mis à la place est des plus barbares. Cela a offert un nouveau champ d’intervention pour le capitalisme mondial ainsi que de nouvelles possibilités d’exploitation. Jusqu’à l’année dernière, la croissance économique avait suscité bien des espoirs parmi la population, qui espérait que les salaires et le niveau de vie augmenteraient. Tous ces espoirs ont été brisés net par la crise.

Cependant, les Russes n’ont pas été vraiment surpris par cette nouvelle crise, car toute notre histoire dans la dernière période n’a été qu’une gigantesque crise. Mais le caractère de cette crise a changé l’atmosphère, car là il s’agit de quelque chose qui touche le monde entier et le statut de modèles qu’avaient l’Europe et les Etats-Unis a été fortement ébranlé. En ce sens, la crise a représenté une destruction des illusions qui existaient. Le niveau politique des travailleurs reste bas, et les traditions des luttes doivent être regagnées, on doit commencer au tout début, mais ces débuts sont prometteurs.

Il y a quelques mois, des syndicats combatifs ont déclaré que les travailleurs devaient s’organiser politiquement pour défendre leurs droits. Notre organisation est intervenue et a soutenu ces initiatives. Nous sommes les seuls à défendre un programme politique militant pour l’avenir. Cette initiative est encore au stade d’idée, mais l’idée en elle même constitue un pas en avant. Elle vient d’une couche très militante dans les syndicats et représente un progrès dans la conscience.

La situation économique du Kazakhstan, par exemple, est terrible et le degré de colère est inimaginable. Il y a deux mois, il y a eu une grève des facteurs et des chauffeurs de bus. Les travailleurs de cars ont aussi fait grève. Nos camarades ont joué un rôle central dans ces mouvements.

Une camarade d’Ukraine avait appelé Igor il y a deux ans en disant «je sais parler aux jeunes, mais je suis pas sûre de savoir m’adresser aux travailleurs». Maintenant, elle s’est distingué dans une grève très importante qu’elle est les autres camarades du CIO en Ukraine ont aidé à construire. Cette expérience est très importante pour nous.

Le capitalisme a eu un effet dramatique sur la conscience dans la région. Une nouvelle génération a déjà commencé à grandir, et est très ouverte face aux véritables idées marxistes, sa conscience se développe très rapidement à travers ses expériences de luttes. Le CIO est la seule organisation internationale qui a réussi à construire des organisations marxistes dans l’ex bloc de l’est. La crise économique demande une réponse internationale de la classe ouvrière et nous avons un rôle central à y jouer.

 

Le massacre de Pékin

 

Les évènements de 1989 en Chine ont été un point tournant, pas seulement pour la Chine mais aussi pour l’Europe de l’Est, l’URSS et le monde entier de façon générale. Il y a 30 ans, Thatcher a affirmé qu’il n’y avait pas d’alternative et le néolibéralisme s’est développé largement sur le globe. A la fin des années ‘70, la Chine a elle aussi rejoint la liste des pays qui faisaient des réformes pro-capitalistes. Le régime chinois a commencé son processus de réformes pour réinstaurer le capitalisme.

La bureaucratie et les intellectuels du PCC sont devenus des fans de tristes individus comme Milton Friedman (le ‘pape’ du néo-libéralisme). Ils ont commencé par dissoudre les fermes collectives, privatiser l’industrie et déréguler le système des prix en entraînant ainsi une vague de corruption dans la bureaucratie. La spirale inflationniste, inconnue jusqu’alors, a atteint 32% en 88! Un vent de panique a soufflé sur le pays en conséquence.

La crise sociale a commencé par des fissures au sommet de l’appareil. Toutes les dictatures essaient de garder le pouvoir à n’importe quel prix. A l’époque, les pro-capitalistes étaient majoritaires et les anciens maoïstes étaient plutôt insignifiants; la différence se situait au niveau de la vitesse à laquelle il fallait réformer. Le 17 avril, Hu Yaobang décéda, cela a été le commencement de manifestations de professeurs et d’étudiants qui ont marché à 700 sur Tiananmen. Le mouvement s’est vite développé, mais il était assez flou. Le 26 avril, le gouvernement a essayé de stopper le mouvement en menaçant les étudiants, mais le mouvement a continué à grossir, et de plus en plus de travailleurs ont commencé à le rejoindre.

Le 17 et le 18 mai, 500.000, puis 1 million de personnes ont défilé à Pékin, dont une majorité de travailleurs. Le mouvement s’est ensuite étendu à 110 autres villes. Des organisations ouvrières indépendantes ont commencé à émerger. Le gouvernement a alors compris ce que les masses n’avaient pas encore appréhendé: le mouvement avait un potentiel révolutionnaire.

Le 19 mai, la régime a déclaré la loi martiale mais, pendant 10 jours, des gens ordinaires sont restés dans les rues, ont mis en place des barricades, ont formé des chaînes humaines, et ont empêché l’armée de reprendre la ville. Des équipes de jeunes et de travailleurs organisaient la vie (le trafic routier, le ravitaillement,…), le taux de criminalité a fortement baissé et des criminels ont même déclaré qu’ils faisaient une grève du vol! Il y avait des éléments de ce que les marxistes appellent la situation de ‘double pouvoir’. Le gouvernement était coincé mais cela ne pouvait pas durer éternellement et l’espace a été laissé pour la réaction.

La nuit du 3 au 4 juin, l’«armée populaire» est entrée avec des tanks pour nettoyer la place Tiananmen et les rues de Pékin. Il est possible que des milliers de personnes aient été tuées cette nuit. Les masses ont fait grève pour contre-attaquer, mais il était trop tard. Surtout, il y avait un manque énorme d’organisation, de direction et de stratégie pour prendre le pouvoir. Après ces événements, plus de 50.000 personnes ont été arrêtés, 40.000 peines de prison ont été déclarée et une centaine d’exécutions ont eu lieu (principalement des travailleurs, pas des jeunes).

On peut décrire le mouvement de 1989 comme une révolution politique, mais à cause du manque d’organisation et de stratégie, ce mouvement a été vaincu. Après ça, les médias bourgeois ont prédit que la Chine retournerait à l’économie planifiée, mais le Comité pour une Internationale Ouvrière faisait partie des rares à dire qu’au contraire le processus vers le capitalisme continuerait. Aujourd’hui, le gouvernement chinois met en place une politique néolibérale des plus violentes: il y a 825.000 millionnaires dans la Chine actuelle, le nombre le plus élevé de la terre après les USA: la polarisation de la richesse est extrême.

La Chine est à l’aube de nouveaux mouvements de masse et de mouvements révolutionnaires. Comme l’a dit Lénine, oublier l’Histoire c’est la trahir. Le CIO est intervenu cette année à la manifestation de 200.000 personnes à Hong Kong ce 4 juin dernier, nous sommes les seuls à dire que ce mouvement était bien un mouvement révolutionnaire et un mouvement de la classe ouvrière et pas seulement d’étudiants. Nous devons rappeler aux gens ce qui s’est passé, raison à la base de la publication de notre livre «Sept semaines qui ont changé le monde».

Nous devons analyser ce qui s’est passé en 1989, avec une méthode marxiste et en tirer les conclusions pour la construction d’un parti révolutionnaire. En 1989, le CIO a d’ailleurs essayé d’intervenir pour clarifier les tactiques à adopter avec en particulier la courageuse visite en Chine de notre camarade australien Steve Jolly («Eye witness in China»). D’autres groupes veulent que la dictature change sa position officielle sur les évènements de 1989, mais nous réclamons la fin du régime de parti unique. La classe ouvrière est déterminante pour réaliser cette tâche, c’est elle qui peut changer les chos. La lutte pour des droits démocratiques est indissociable de la lutte contre le capitalisme.

 

20 ans plus tard, il ne reste plus rien du triomphalisme capitaliste

Tout comme l’année 1917, 1989 a été un des moments parmi les plus importants de l’Histoire. En 1917, il y a eu les 10 jours qui ébranlèrent le monde, selon le titre du livre de John Reed, 1989 a été l’année qui a fait reculer le monde. La contre-révolution sociale a réinstauré le capitalisme en Europe de l’Est et en URSS. Des commentateurs bourgeois ont déclaré que personne n’avait anticipé ces évènements, le Financial Times disait: il ne se passe rien en Europe de l’est, tout est calme, trois semaines seulement avant la chute du mur…

Mais un homme avait prédit ces évènements: Léon Trotsky, ainsi que le mouvement qu’il a créé. Il avait dit qu’une des possibilités de la situation était la restauration du capitalisme. L’autre possibilité était faite de révolutions politiques pour réinstaurer la démocratie ouvrière. Les évènements de 1989 contenaient des éléments politiques révolutionnaires: des grèves générales, des meetings de masse, etc. qui ne sont pas des éléments normaux de la démocratie bourgeoise. C’était une des choses que le CIO avait analysé.

Au départ, nous ne pensions pas qu’une contre-révolution bourgeoise était à l’ordre du jour, mais quand nous avons envoyé des camarades en RDA et en Pologne, l’état des lieux n’était pas tel que nous l’imaginions. Tous les mouvements qui avaient eu lieu avant dans les régimes staliniens avaient des éléments réactionnaires. Malheureusement, nous avons sous-estimé ce qu’était devenu le cauchemar du stalinisme. La révolution est un élément moteur de l’Histoire et la contre-révolution est un frein. Si un tel mouvement s’était développé dans les années ‘30, la perspective de mouvements victorieux aurait été plus probable, car la mémoire de la Révolution Russe était encore fraîche. Mais en 1989, le stalinisme avait tout effacé.

La bourgeoisie avait argumenté que le socialisme était tombé avec le mur de Berlin, mais Marx avait souligné que le développement des forces productives, de la science et de la technique étaient des éléments déterminants. Tant que les forces productives se développent, une société peut se maintenir, sauf si elle est renversée par une révolution. Le système capitaliste a toutefois déjà atteint ses limites, ce qui a été prouvé par l’horreur de la première guerre mondiale. On peut tracer un parallèle avec le stalinisme, mais le stalinisme a joué un rôle relativement progressiste à un énorme coût. Si la Russie avait été une vraie démocratie ouvrière, le pays aurait été beaucoup plus développé. Le taux de croissance a démontré le rôle de la planification, de la propriété publique des moyens de production. Aucune économie, sauf le Japon, n’a connu un tel taux de croissance. Cette règle s’applique aussi à la Chine d’après 1949. Le développement des forces productives est arrivé à sa limite quand la bureaucratie a pris les choses en main ; il est impossible de passer au socialisme authentique dans ce contexte. Les contradictions sont trop fortes.

C’est le cas aujourd’hui au Venezuela. Nous soutenons chaque pas en avant, mais on atteint déjà des limites à cause du manque de démocratie. Sans démocratie ouvrière, on ne peut pas passer au socialisme, sans parler du socialisme lui même. L’élection de tous les responsables et la possibilité de les révoquer sont des points fondamentaux. La bourgeoisie a eu beaucoup de chance que les choses se passent dans un contexte où il y avait une relative croissance. Même avec ça, le mouvement initial des évènements se dirigeait vers la démocratie ouvrière.

Il n’y a pas une seule organisation à part le CIO qui a vraiment compris ce que signifiait ces évènements. Les morénistes ont ainsi nié que la capitalisme avait été restauré en affirmant que le renversement du stalinisme était unilatéralement progressiste. Mais ce renversement a été effectué sur base de l’économie de marché, ce qui a déclenché une orgie de triomphalisme de la part de la classe capitaliste. A la fin de 1989, le Wall street journal titrait «We won» (nous avons gagné). L’effet sur les couches avancées des masses a été très profond. C’était avant tout une victoire idéologique de la part de la bourgeoisie. La restauration du capitalisme en Europe de l’Est a été un désastre économique, plus encore que la crise des années ‘30 aux USA. Aujourd’hui, la presse rapporte que la production industrielle en Russie a chuté de 10% au 1er semestre 2009. Il n’y a eu auncune amélioration. Mais la lutte des classes est loin d’être éteinte.

Notre tâche est de reconstruire des partis de masses. Mais nous devons aussi aider la classe ouvrière à chasser les bureaucrates syndicaux, qui sont un frein au développement de leur conscience. Dans la situation actuelle, l’attitude de la classe ouvrière est plutôt de se tourner vers des syllogismes tels que «l’ennemi de mon ennemi est mon ami».

Après la chute de l’Union Soviétique, la bourgeoisie a eu la meilleure occasion de prouver que le capitalisme était le meilleur système, mais elle a échoué. La bourgeoisie handicape la production de par la base même de son système. Elle a aggravé les conditions de vie des masses tout en augmentant l’exploitation, elle a multiplié les dettes. Mais nous, la classe ouvrière, nous disons: NON, ce n’est pas notre avenir!

Nous connaîtrons des mouvements de masse dans la période à venir, des mouvements qui vont redonner vie aux idées de Marx et de Trotsky, parce que la classe ouvrière va être forcée d’entrer en lutte. Mais va-t-elle avoir la direction pour s’assurer la victoire? Pour garantir la victoire dans cette lutte révolutionnaire, il faut garantir la construction d’une force de masse.

Le CIO a les meilleures analyses de ce qui s’est passé en 1989 et après. Nous n’avons cependant pas réponse à chaque question, nous apprenons des évènements. Tous nos militants doivent apprendre, y compris de nos erreurs. Mais nous sommes fiers de toutes nos réussites. Nous sommes fiers d’avoir notre euro-député Joe Higgins assis au fond de la salle. Nous chercherons à unifier toutes les forces du marxisme et du trotskysme à travers un programme clair. Le capitalisme a eu ses chances, et il a échoué. Il est temps de préparer un mouvement qui permettra d’instaurer la démocratie ouvrière et le socialisme!