Lutter pour notre avenir, c’est lutter contre le capitalisme!

Depuis le début de cette crise économique, plus de 50 trillions de dollars (ça fait douze zéros derrière le 50!) sont déjà partis en fumée dans les différentes bourses mondiales. La crise a touché l’économie mondiale avec une ampleur jamais vue depuis les années ‘30. Aucun pays n’a été épargné par la récession mondiale. Celle-ci n’a guère écorné le niveau de vie des grands capitalistes et de leurs politiciens. Par contre, c’est aux travailleurs et à leurs familles qu’on présente la note et qu’on veut la faire payer. Le chômage de masse, la pauvreté et même la famine, les guerres et les réfugiés dans le monde néocolonial: tout cela nous concerne de plus en plus. Contre ce gouffre de misère, la résistance est plus que nécessaire.

La période pendant laquelle la jeunesse actuelle a grandi n’avait rien à voir avec la période qui se trouve devant nous. Le capitalisme est préparé à sacrifier des générations entières dans le but de sortir le patronat de la crise et de sécuriser les bénéfices. Le chômage de masse frappe, et frappera, de plus en plus durement les jeunes. Cela, couplé aux économies drastiques qui seront certainement réalisées, promet une baisse du niveau de vie. De plus, l’éclatement de la bulle spéculative du capitalisme a aussi mis fin aux rêves et aux projets d’avenir de générations entières, qui doivent y renoncer à cause de la cupidité d’une petite élite.

L’argument néolibéral, comme quoi les cadeaux aux grosses entreprises et les bénéfices colossaux amèneraient la prospérité pour tout le monde, est aujourd’hui remis en question. La crise met à nu les contradictions internes du capitalisme. Ce système ne connait pas de remède contre ses maladies chroniques que sont la surproduction, la guerre et la misère.

Un emploi décent pour tous = un statut décent pour tous!

Les jeunes sont particulièrement touchés par la crise. En mai, le chômage des jeunes (de moins de 25 ans) en Flandre a augmenté de 44,5% par rapport à la même époque l’an passé. Le chômage des jeunes est aujourd’hui officiellement de 21% en Belgique. Malgré cela, les représentants du patronat (FEB en tête) plaident en faveur du report de l’âge de la pension. Beaucoup de jeunes remarquent maintenant que les jobs d’intérimaires et autres conventions temporaires n’évoluent que rarement vers un contrat à durée indéterminée (CDI) avec à la clé la sécurité de l’emploi. Ces dernières années, les bureaux d’intérim étaient présentés comme une porte privilégiée vers l’emploi, avec la liberté nécessaire pour choisir soi-même quand et où travailler. La flexibilité a été présentée comme quelque chose de moderne. Mais la réalité est que des dizaines de milliers de jeunes sont obligés de tenter de s’en sortir avec des contrats incertains, temporaires et mal payés qui ne sont qu’un moyen facile et bon marché pour augmenter les bénéfices du patronat. Les jeunes travailleurs sont souvent les premiers à être jetés à la rue sans aucune pitié.

Les jeunes du PSL exigent un emploi décent avec un statut décent pour chacun. Au lieu de dresser l’une contre l’autre les différentes générations pour obtenir des emplois, nous proposons une lutte commune avec redistribution du temps de travail: 32 heures par semaine sans perte de salaire, et avec embauches compensatoires. Nous n’obtiendrons pas une telle mesure par magie : un plan d’action national pour l’emploi est nécessaire, qui doit partir de la base et avec un engagement clair des syndicats.

Plus de moyens publics pour l’enseignement

Les étudiants et écoliers sentent également les conséquences de la crise. Les différents gouvernements ont ensemble un déficit de 20 milliard d’euros et la dette de l’Etat a recommencé à augmenter. Sans lutte générale, le gouvernement essaiera de prendre cet argent chez les travailleurs et leurs familles, en rognant notamment sur la sécurité sociale et les services publics. L’enseignement sera bien évidemment également pris pour cible.

Ce secteur connaît de gros déficits. La politique néolibérale a ramené la part du PIB de 7% en 1980 à 5% aujourd’hui. Cela a été associé à une politique d’économies et un sous-financement systématique de la recherche, des infrastructures, des conditions de vie des étudiants, etc., ce qui a grandement facilité l’intrusion des entreprises dans l’enseignement. EGA (Etudiants de Gauche Actifs, dans le secondaire et le supérieur) résiste à la poursuite de la commercialisation de l’enseignement. Nous sommes pour un enseignement gratuit et de qualité. Nous exigeons l’augmentation de la part de l’enseignement dans le PIB jusqu’à (au moins) 7%. Les moyens nécessaires doivent être prélevés sur les méga-profits des entreprises, bien souvent obtenus avec l’aide des innovations technologiques et de la recherche dans nos facultés.

Des emplois, pas de racisme!

Avec EGA, et la campagne antiraciste Blokbuster en Flandre, nous menons campagne auprès des jeunes contre le racisme et l’extrême-droite. Dans une période de crise et de chômage, chaque possibilité de division du mouvement ouvrier risque d’être utilisée pour l’affaiblir. De nouvelles percées du racisme sont un danger réel. Lors des élections de juin, tant le FN que le VB ont subi des défaites, mais dans de nombreux pays d’Europe, le danger de l’extrême-droite ainsi que du populisme de droite s’est clairement fait sentir. Ce danger continuera d’exister tant que la gauche ne formulera pas de réponse forte.

Le racisme peut uniquement être combattu en attaquant les racines du problème. Le chômage de masse, la hausse du coût de la vie et la pauvreté croissante offrent à l’extrême-droite et à la bourgeoisie l’occasion de renforcer les divisions et les oppositions entre Wallons, Flamands et immigrés. Ce ne sont pourtant pas les immigrés qui sont responsables de la crise capitaliste, mais bien les capitalistes eux-mêmes.

Les partis dits socialistes se sont embourgeoisés : ils prêchent la bonne parole patronale et on n’y trouve plus une base de travailleurs actifs et militants. Pour disposer d’un instrument avec lequel nous pourrions lutter contre ce système, la formation d’un nouveau parti des travailleurs est nécessaire. Un tel parti serait un instrument inestimable pour dénoncer clairement les méfaits du capitalisme, montrer que seule la lutte massive et collective paie et aider à organiser cette lutte. Ce serait également la meilleure réponse face aux mensonges électoraux des fascistes et des populistes.

Après le succès de la manifestation contre le NSV (l’organisation étudiante du VB) du 26 mars dernier à Louvain, Blockbuster est prêt à recommencer cette année, en mars, à Anvers.

Marx avait raison!

Le capitalisme a montré à de nombreuses reprises dans les décennies passées qu’il ne mène qu’à des crises. Karl Marx était arrivé à cette conclusion il y a 150 ans déjà, dans son analyse scientifique de ce système. Les capitalistes veulent toujours plus de profits. Pour cela, ils essaient de produire le plus possible, au coût le plus bas possible : production en série, investissement dans la technologie et la science, bas salaires…

Dans les années 70, le capitalisme a connu une crise de surproduction. Il a tenté de dépasser cette crise, entre autres grâce aux crédits et aux hypothèques, mais aujourd’hui la nouvelle crise montre les limites de cette stratégie. Cela va mener à des confrontations plus dures entre Travail et Capital.

Les Etudiants de Gauche Actifs veulent étudier et populariser les idées de Marx. Pour nous, le marxisme n’est pas une Bible, mais une méthode permettant d’analyser le capitalisme et donc de le combattre plus efficacement. En outre, le marxisme offre une alternative au capitalisme: une société socialiste où la richesse est mise au service de la population de manière démocratique, par opposition à la dictature d’une petite minorité caractérisant le système actuel.