EGA avec les ouvriers de BM&S: la solidarité en action !

BMS_EGA01La société BM&S remplace depuis le 1er avril une autre société sous-traitant le service de nettoyage des trains à la SNCB (illustration d’une politique de privatisation progressive des services publics dans laquelle la SNCB s’inscrit depuis de nombreuses années). Les ouvriers, fraichement salariés de BM&S, travaillaient depuis des années pour différents employeurs mais toujours au service de la SNCB. Depuis maintenant 17 jours, les ouvriers du site de Schaerbeek ont entamé une grève pour protester contre des promesses non-tenues envers les intérimaires de la boite et contre le licenciement de deux délégués syndicaux, jugés trop dérangeants par la direction. Les Étudiants de Gauche Actifs (EGA) sont allés à leur rencontre ce matin.
Interview d’un délégué
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi les ouvriers sont en grève aujourd’hui ?
BM&S a décidé de licencier deux de leurs délégués. Ils ont également décidé de mettre fin aux contrats de 3 intérimaires, sans respecter la procédure. Nous sommes bien conscients ici que laisser passer ça, c’est ouvrir la voie à ce genre de pratique dans toutes les entreprises : dès qu’un délégué ne plaît pas trop à la direction, elle le met dehors !
Donc pour vous cela va plus loin qu’uniquement BM&S ici à Schaerbeek ?
BMS_EGA02Oui ! Le même scénario peut avoir lieu dans toutes les entreprises de sous-traitance qu’utilise la SNCB, et même dans d’autres secteurs, ce qui concerne potentiellement des milliers de travailleurs. Chaque appel d’offre de la SNCB se répercute par une diminution du prix d’une quinzaine de pourcents, et c’est la loi du marché qui fait payer cette économie aux travailleurs, en attaquant leurs conditions de travail. Le même schéma peut concerne d’autres secteurs, aussi bien la construction que le nettoyage ou la restauration.
Comment a réagi la direction face à la grève ? 
La direction de la SNCB a demandé l’ouverture d’une enquête interne pour éclaircir les fausses accusations invoquées contre les délégués, et du matériel a été saisi.
La direction de BM&S quant à elle a d’abord envoyé un huissier, qui a tenté de casser la grève avec une ordonnance du tribunal, accompagné de 4 agents de police. La police est revenue en force une seconde fois, sans plus de succès face à la détermination des travailleurs.
Avez-vous pu compter sur beaucoup de solidarité autour de votre lutte ?
BMS_EGA03Oui, il y avait des gens tous les jours pour nous soutenir. La CGSP-cheminots, le PTB, des militants du PSL (Parti Socialiste de Lutte), les Etudiants de Gauche Actifs aujourd’hui,… beaucoup d’organisations, d’individus et de travailleurs d’autres boites nous ont montré leur solidarité. Cela fait chaud au coeur et cela montre que comme toujours, l’union fait la force ! C’est un chantier de 14 personnes, et malgré ça les gens sont là et soutiennent.


 
Interview d’un travailleur intérimaire
Que s’est-il passé exactement avec les intérimaires ici ?
Lorsque BM&S a eu le contrat de la part de la SNCB pour ce site, la direction a promis de ne pas toucher à l’équipe et d’engager à terme les intérimaires avec un CDI (ndlr: contrat à durée indéterminée). Ensuite la direction a décidé de licencier les trois intérimaires du site. Ils n’ont donc tenu aucune parole, après 15 mois de promesses et de mensonges.
Pour casser la grève, la direction a envoyé des personnes engagées le jour-même pour un CDD (ndlr: contrat à durée déterminée) d’un mois, qui ne connaissaient ni le site ni le métier ! Après plus d’un an de promesses, il est temps que la direction tienne parole et offre un contrat digne de ce nom aux intérimaires.


Les Étudiants de Gauche Actifs continueront de soutenir les travailleurs de BM&S en visitant le piquet, faisant parler de l’hypocrisie de la direction et en aidant à mettre sur place une caisse de solidarité. Nous essayons de recréer le lien de solidarité qui existait fortement autrefois, de solidarité entre les travailleurs et les étudiants, pour une lutte commune contre les attaques sur nos droits démocratiques et nos acquis sociaux !
Si tu veux nous y aider, contacte-nous !
Un article précédent plus détaillé sur la situation à BM&S est disponible sur le site du PSL.
 
Par Nicolas P et Maxime R (Bruxelles)