Manif sans papiers : une incroyable énergie, un combat de longue haleine.

2110sanspapiersCe samedi 19 octobre a eu lieu une manifestation organisée par divers collectifs autour de la question de la régularisation des sans-papiers dans le double contexte de la tragédie de Lampedusa et du meurtre par les talibans d’Aref, sans papier afghans renvoyés en Afghanistan par le ministère de Maggie De Block.
Par Clément (Bruxelles)
Initialement prévue à 14h au carrefour Art Loi, dès 13h15, le groupe s’est mis en marche organisant une manifestation improvisée illustrant l’énergie et des sans-papiers et des militants solidaires ainsi que leur volonté de lutte. Malgré des pressions policières constantes, la manifestation s’est déroulée sans incident, comptant 500 personnes et s’est terminée devant le parlement européen au cri de ‘‘l’Europe assassine’’, pointant ainsi du doigt la responsabilité des partis traditionnels européens dans le drame de Lampedusa. Au delà du symbole qu’est le parlement européen, c’était assez clair pour tous que le problème ne venait pas que de l’UE mais également du système actuel et de ses représentants policiers ou politiques qui ne montrent aucune intention de vouloir remédier à la situation.
Néanmoins, il faut noter le manque cruel de syndicalistes ou de délégation syndicale lors de cette manifestation. Car avant d’être afghans ou sans papiers, ce sont des travailleurs, des collègues avec lesquels on se serre les coudes sur un chantier. Et l’organisation primale des travailleurs sont les syndicats, a fortiori en Belgique avec le poids des syndicats. Les collectifs de sans-papiers sont limités matériellement et on peut être confronté au risque de voir le mouvement s’essouffler puis se marginaliser et arriver en fait dans une situation où les sans papiers se retrouveront seuls contre l’appareil répressif d’Etat.
Les partis traditionnels (Ecolo, PS) ayant clairement montré qu’ils ne bougeront pas d’un iota sur cette question, et De Block prouvant qu’elle ira jusqu’au bout de sa logique, peut être que la seule option positive qui reste serait le lien et le soutien des organisations de masse du mouvement des travailleurs pour obtenir la régularisation au minimum.
D’ailleurs une autre question qui se pose derrière l’Afghanistan et Lampedusa, c’est la responsabilité des guerres impérialistes menées par l’Europe et l’étranglement économique des puissances occidentales envers les pays dits ‘‘en voie de développement’’. Un argument en faveur des sans-papiers serait de rappeler que les organisations du mouvement des travailleurs ont une longue tradition de luttes victorieuses contre l’impérialisme économique ou militaire.
Et la victoire aujourd’hui est plus que nécessaire si l’on ne veut pas que le cas d’Aref se répète.