Ce 23 novembre, une action a eu lieu au conseil communal de Gand pour protester contre les arrestations brutales effectuées ce 10 novembre en marge de la manifestation anti-NSA. Plusieurs revendications, soutenues par entre 70 et 100 militants, ont été présentées au bourgmestre, ce qui a eu un effet puisque ce dernier y a donné suite. Il a en effet fait savoir que la «taxe combi» sera supprimée pour les manifestations. Cette victoire peut constituer un précédent pour d’autres villes qui appliquent ce genre de taxe.
Ces arrestations étaient survenues suite à une manifestation antifasciste des Étudiants de Gauche Actifs et une Street-rave organisée au même moment que la manifestation (voir notre précédent article).
La colère face à la répression de la police (plus de 400 arrestations!) a connu un développement très rapide et, le lendemain de la manifestation, un groupe facebook comportait déjà 1.800 membres, unis contre la répression de police. La presse, qui n’avait tout d’abord pas émis la moindre critique contre l’intervention brutale de la police, a rapidement dû nuancer son approche pour admettre que la police avait peut-être exagéré et que la manifestation s’était déroulée sans incident. Sous la pression des très nombreuses plaintes et face à l’attention que la presse a commencé à accorder à l’incident, même le bourgmestre Termont a été obligé de prendre ses distances. Aucune excuse n’a toutefois suivi, et l’intervention de la police est toujours bel et bien défendue.
Bien qu’aucun membre des Étudiants de Gauche Actifs n’ait été arrêté, nous nous sommes de suite déclarés solidaires des personnes arrêtées et nous nous sommes clairement prononcés contre les «taxes combis» qu’elles auraient eu à payer et contre la criminalisation de la résistance antifasciste. C’est pour cette raison que nous avons pris l’initiative d’une réunion ouverte pour débattre des événements, mettre en avant des revendications et décider d’actions à organiser en réaction.
Nous avons voulu, en collaboration avec d’autres organisations et des étudiants indépendants, mettre sous pression l’administration de la ville et la police pour démarrer une enquête publique et indépendante sur le comportement de la police. Nous avons également exigé des sanctions et des excuses publiques de la part des responsables politiques de cette intervention policière; une indemnisation pour préjudice subi; la suppression de la «taxe combi» pour les arrêtés et la suppression immédiate de cette «taxe combi» qui n’est pas seulement asociale (elle touche le plus durement les plus démunis et les étudiants), mais est également un moyen d’effrayer les gens et de les intimider à l’idée de venir manifester pour défendre leurs intérêts.
Entre 70 et 100 personnes (selon Het Nieuwsblad) s’étaient ainsi rassemblées pour remettre les revendications au bourgmestre. Il a acquiescé à toutes nos exigences et a fait savoir que la «taxe combi» sera supprimée pour les manifestants. Cette réaction est bien entendu la conséquence de la pression exercée sur lui. Ce n’est que les protestations de tant de personnes, dans la presse, en ayant déposé plainte, en venant mener des actions,… qui l’a obligée à supprimer cette taxe introduite par son prédécesseur ‘socialiste’.
En plus, une enquête publique sur le comportement de la police va être lancée. Sur base de celle-ci, des sanctions administratives et des indemnisations suivront. Reste à attendre ce qui viendra concrètement après cette déclaration. Nous espérons que cette enquête ne sera pas laissée aux mains des organes opaques du comité P. Ces deux dernières semaines, entre la manifestation et l’action de protestation, ont démontré que la seule méthode pour obtenir des résultats est celle de l’organisation et de la mobilisation. Une organisation capable d’agir selon son expérience passée et prête à collaborer avec d’autres organisations et individus combatifs peut être une force motrice pour généraliser la protestation et engranger des victoires.