9 mars : manifestation anti-nucléaire

stop_tihangeNucléaire : ‘‘moins’’ par ‘‘moins’’ ne donne pas ‘‘plus’’… Il faut changer l’équation !
Par Tibaud (Liège)
Trois ans quasiment jour pour jour après la tragédie de Fukushima, une manifestation se tiendra à Bruxelles à l’appel de la plateforme ‘‘Stop Doel – Stop Tihange’’. Malgré diverses divergences d’approches dans le mouvement antinucléaire, une base commune sera scandée : ‘‘Plus jamais ça !’’ et ‘‘Il faut en sortir rapidement!’’
Sommes-nous à l’abri d’un nouveau Fukushima ?
Lorsque que l’on parle du nucléaire, le premier élément auquel tout un chacun pense, a fortiori depuis trois ans, c’est la sécurité. Dans ce cadre, comment considérer le vote à la Chambre des représentants de novembre dernier concernant la prolongation de dix ans de l’activité du réacteur Tihange 1 (jusque 2025) ? Ce réacteur mis en service en 1975 était initialement prévu pour une durée de vie de 30 ans… Il s’agit de la plus vieille unité nucléaire de Belgique, conçue selon des règles de sécurité datant des années ‘60, critères par ailleurs reconnus comme obsolète depuis l’accident nucléaire de Three Miles Island (USA) en 1979.
En mai dernier, sa petite sœur, Tihange 2 (mise en service en 1983) a été relancée (en compagnie du réacteur Doel 3 – 1982) malgré la présence manifeste de fissures dans les cuves. Ce type de nonchalance concernant notre sécurité n’est pas spécifique à la Belgique. Médiapart(1) a ainsi révélé qu’en France, 25 des 58 réacteurs en activité souffrent de corrosion. L’organe officiel de contrôle juge même l’épaisseur du gainage « pas acceptable ». Rassurant tout ça.
Et que faire des déchets radioactifs? Pas moins de 200.000 ans sont nécessaires au plutonium pour perdre sa dangerosité ! Encore aujourd’hui, pas une seule solution n’est dépourvue de risques. La politique actuelle consiste à enfouir les déchets les plus dangereux et à espérer. Selon vous, faire le ménage, ça signifie de cacher la poussière sous le tapis ? Quant à l’uranium, nécessaire au début de la chaîne nucléaire, un consensus existe concernant une pénurie au prochain siècle. Son traitement engendre également une lourde production de CO2, ce qui tord le cou à l’idée du ‘‘nucléaire non polluant’’.
Quelle alternative ?
Il est crucial de fondamentalement réorienter la production énergétique vers le renouvelable, avec en parallèle un refinancement massif de la recherche scientifique publique, et ainsi libérer le potentiel créateur des griffes du privé. Pour nous, concrètement, cela signifie de lutter pour un secteur énergétique démocratiquement géré et contrôlé par la collectivité, dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée, c’est la seule façon de mettre fin au gaspillage des ressources du système de production capitaliste.
Du début à la fin – de l’extraction au traitement des déchets -, le nucléaire apporte bien plus de problèmes que de solution. Dans le cas qui nous occupe, contrairement aux mathématiques, ‘‘moins’’ par ‘‘moins’’ ne donnera jamais ‘‘plus’’.
(1) http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/02/07/un-probleme-de-corrosion-sur-25-reacteurs-nucleaires-francais_4362466_3244.html
Manifestation antinucléaire, 9 mars, 14h, Gare du Nord.
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