Cette fois, il ne s’agit pas d’un plan d’économie pour équilibrer un budget gouvernemental. Il n’empêche, la logique reste la même : diminuer les coûts de personnel sans se préoccuper ni du bien-être des travailleurs, ni du confort des étudiants, ni même de leur efficacité en termes d’apprentissage, de gestion ou de production scientifique.
Il s’agit pour l’université de respecter un décret communautaire limitant à 80% la part de l’allocation des frais de fonctionnement allouée au personnel. Elle dépasse actuellement cette limite de 2% et l’ULg est sommée de réduire ses dépenses de personnel à hauteur de 5 millions d’euros. Dans un contexte de sous-financement chronique de l’enseignement supérieur – alors que les ressources allouées par la communauté française s’éloignent toujours plus des fameux 7% du PIB revendiqués par les organisations syndicales et étudiantes, et que le capital humain est le bien le plus précieux d’une université – l’ULg est contrainte d’appliquer le programme du néo-libéralisme : non-remplacement d’un travailleur sur trois partant à la retraite, diminution des chèques-repas, ralentissement des promotions et, surtout, non-reconduction de 60 contrats de scientifiques temporaires. L’ULg peut ainsi mettre en avant le fait qu’elle n’a procédé à aucun licenciement sec. Mais pour les 60 assistants et chercheurs habitués depuis longtemps aux contrats précaires et pour les 20 autres CDI non reconduits en juillet, la différence est bien mince.
Contrairement peut-être à d’autres opérations de ce genre menées par le passé, celle-ci semble préoccuper plus largement la communauté étudiante : est-ce là l’illustration de la conscience accrue d’une génération qui a grandi dans la crise ? Ou encore le fait qu’on en soit dorénavant arrivé à l’os et que les conséquences des mesures d’austérité sur les conditions et la qualité des études sont plus durement ressenties ?
On sent, quoi qu’il en soit, une inquiétude palpable qui rend possible, plus qu’il y a quelques années, la jonction des intérêts des étudiants avec ceux des travailleurs de l’université. Une campagne conjointe des étudiants et des travailleurs qui ferait connaître à l’ensemble de la communauté universitaire la proposition de la CSC-services publics, pour que soit revu le système des 80%, serait un bon premier pas pour rendre concrète cette préoccupation commune. Un premier pas qui permettrait d’en poser un suivant pour avancer dans la nécessaire construction d’un front étudiants-travailleurs pour la défense d’une université de qualité accessible à tous.
Diverses activités ont déjà été menées à l’ULG sur le thème de l’austérité qui frappe l’université, dont une Assemblée étudiante qui a réuni environ 150 personnes ce mercredi 6 novembre. Nous invitons bien entendu toutes les personnes et organisations intéressées à venir poursuivre la discussion ce 13 novembre.
Discussion – débat avec :
- La délégation CSC du PATO (personnel administratif technique et ouvrier, ULg)
- Etudiants de Gauche Actifs (cercle étudiant du Parti Socialiste de Lutte, PSL)