15 mars : Manifestation antifasciste à Louvain contre le NSV – 20h00 Martelarenplein
La Sûreté de l’Etat peut bien parler dans son dernier rapport de la diminution des activités de l’extrême droite, ce danger n’a toutefois pas encore disparu. Ces derniers mois, nous avons d’ailleurs pu observer une nouvelle vague de violence fasciste déferler sur l’Europe. Les attaques d’Anders Breivik en Norvège ont notamment été suivies par une fusillade à Florence en Italie fin décembre. En Allemagne, le gouvernement a annoncé que 750 cas de violences fascistes ont été enregistrés en 2010, soit une moyenne de deux par jour !
Dans notre pays aussi on retrouve de petits groupes de néo-nazis violents, qui se concentrent toutefois principalement sur l’organisation de concerts dans des endroits tenus secrets. Une fois par an, ils prennent part ensemble à un événement public largement annoncé à l’avance : la manifestation du NSV (Cercle des étudiants nationaliste, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang), qui se tiendra cette année à Louvain.
La manifestation du NSV est l’attraction ultime pour les gros-bras de l’extrême droite et les néo-nazis. L’an dernier, on a pu y voir Filip Dewinter (une des figures de proue du Vlaams Belang) et Tomas Boutens (licencié de l’armée en raison de ses liens avec le groupuscule néonazi Blood & Honour). Des militants d’extrême droite francophone (notamment issus du groupuscule ‘‘Nation’’) y sont aussi régulièrement présent. Les militants du NSV n’ont pas peur d’afficher clairement où leur idéologie puise ses sources : fin 2010, ils avaient organisé à Anvers une réunion avec un néonazi italien notoire qui a expliqué, sous les vivats de l’auditoire, qu’ils étaient les fascistes du 21e siècle.
Le bourgmestre ‘‘socialiste’’ de Louvain, Louis Tobback, autorise traditionnellement le NSV à défiler dans les rues de la ville. La lutte antifasciste active n’a rien à attendre des partis traditionnels prétendument ‘‘de gauche’’ comme le SP.a. Ces partis sont bien trop occupés à organiser les politiques antisociales pour satisfaire les riches, alors lutter efficacement contre l’extrême droite…
Ces dernières années, le NSV a essayé de se montrer responsable dans les universités de façon à apparaître comme un cercle étudiant acceptable. Belle façade que voilà pour ces crapules néo-fascistes qui n’hésitent pas à recourir à la violence pour soutenir leur haine raciste, homophobe,… Cette façade vise à permettre leur reconnaissance dans les universités, ce qui a réussi à Louvain, Gand et Anvers. Ces néo-fascistes peuvent donc utiliser l’infrastructure et le financement des universités. Ces subventions leur servent à acheter le papier toilette qu’ils jettent aux sans-papiers en lutte pour leur signifier que ce sont les seuls papiers qu’ils méritent, par exemple. En octobre 2009, un groupe de 15 militants d’extrême droite masqués ont chargé une réunion des Etudiants de Gauche Actifs à Anvers, une attaque qui fut un lamentable échec et qui s’est terminée par leur fuite la queue entre les jambes. Parmi eux se trouvait l’actuel président du NSV à Anvers.
Heureusement, il existe dans notre pays une tradition de lutte contre l’extrême droite. Chaque année, la manifestation anti-NSV comprend systématiquement plus de participants que le cortège d’extrême droite. Des militants d’extrême droite isolés se trouvent parfois libres d’exprimer leur haine et leur violence dans les rues d’une ville universitaire. La campagne antifasciste flamande Blokbuster organise depuis maintenant plus de 20 ans la résistance antifasciste. Nous profitons de la mobilisation pour la contre-manifestation pour engager un dialogue avec les jeunes et les travailleurs sur la meilleure manière de riposter contre le racisme.
Dans pratiquement tous les pays, la crise du capitalisme conduit à l’austérité et à des attaques antisociales contre les conditions de vie de la population. Les masses subissent un hold-up permanent tandis que les banquiers et les grands actionnaires empochent bonus, profits et dividendes record. Le peu de moyens qui existent pour répondre aux problèmes sociaux est un terreau fertile pour les divisions racistes (c’est de leur faute !), sexistes (c’est de leur faute !) et homophobes (c’est de leur faute !) parmi les victimes de cette politique de casse sociale. De ce fait, la résistance contre l’austérité est rendue plus difficile et le mécontentement reste passif.
L’extrême droite et les idées réactionnaires peuvent se construire sur base des conséquences de la crise et pointer les immigrés comme boucs émissaires. Et même si l’extrême droite est électoralement en perte de vitesse (en Flandre) ou ne parvient pas à décoller (en Wallonie et à Bruxelles), cela ne signifie pas que le racisme ne peut pas se développer. En France, les conséquences de la crise ont permis à Marine Le Pen et au FN de gagner plus de soutien. En Hongrie, les néo-fascistes du Jobbik, un parti qui dispose ouvertement d’une milice privée avec sa Garde Hongroise, peut compter jusqu’à 20% dans les sondages. Sur un terrain pourri, l’extrême droite peut grandir comme un champignon, en l’absence d’une opposition de gauche conséquente défendant un autre projet de société.
Le 15 mars, nous organisons à Louvain une contre-manifestation sous le slogan ‘‘Des emplois, pas de racisme.’’ Nous voulons protester contre l’extrême droite, mais associer cette opposition à celle que nous éprouvons contre la politique de casse sociale, en faisant le lien avec la grève générale du 30 janvier ou avec les mouvements des Indignés ou Occupy. Le militant américain de la cause noire Malcolm X a dit un jour: ‘‘on ne peut pas avoir de capitalisme sans racisme’’, phrase que nous faisons nôtre. Les 99% de la population doivent s’unir contre le véritable ennemi : les 1% et leur système de misère, de chômage et de guerre.
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