Les ‘salopes’ marcheront aussi sur Bruxelles

Le 25 septembre se déroule à Bruxelles la ‘‘Marche des Salopes’’. Ce rassemblement est né au Canada, suite à une séance de ‘‘prévention’’ où un policier a expliqué aux étudiantes ‘‘qu’elles ne devaient pas s’habiller en ‘salopes’ pour éviter d’être agressées’’. Suite à ces propos, le 3 avril, des milliers de femmes sont sorties dans les rues de Toronto. Le mouvement s’est propagé comme une traînée de poudre, en France, en Australie, en passant par la Corée, l’Inde,… Femmes et hommes se mobilisent dans 70 pays !

Le mouvement vise à dénoncer et à lutter contre les agressions sexuelles tout en revendiquant le droit de s’habiller librement. ‘‘It’s a dress, not a yes’’ (C’est une robe, pas un oui), ‘‘Real men don’t rape’’ (Les vrais hommes ne violent pas), ‘‘Ne nous dites pas comment nous habiller. Dites aux hommes de ne pas violer’’,… voilà le genre de messages véhiculé lors des manifestations. En Belgique, 7 viols sont commis par jour, selon l’association ‘‘SOS viols’’. En France, on estime que sur 75.000 femmes violées, seules 10% portent plainte, et 1% de ces plaintes aboutissent à une condamnation ! Même topo en Angleterre, où 14 départements de la police britannique sur 52 ont récemment révélé que sur 19 806 personnes arrêtées pour viol, 12 842 avaient finalement été relâchées sans jugement.

En parallèle au mouvement, il y eut la fameuse affaire DSK. Là encore, lumière a été faite sur la considération que la société capitaliste et ses dirigeants portent aux femmes et au viol. ‘‘Un troussage de domestique’’, ‘‘Certains viols sont plus graves que d’autres’’, Il n’y a quand même pas mort d’homme…’’ sont autant de propos nauséabonds sortis tout droit de la bouche de responsables politiques pour l’occasion.

L’idée selon laquelle une fille qui s’habille sexy est provocante et augmente les risques de se faire violer de par sa tenue est totalement fausse. Tout d’abord, la majorité des viols ne se déroulent pas au coin de la rue, mais au sein de la famille. La plupart du temps, les victimes connaissent leur agresseur, les fringues qu’elles portent n’ont donc absolument aucun rapport. L’agresseur agit par besoin de domination, non par pulsion sexuelle engendrée par la vision soudaine d’une petite culotte. Le sexisme et les violences faites aux femmes sont encore omniprésents et banalisés dans la société. L’ultime paradoxe réside peut-être dans le fait que la société, les médias, les firmes cosmétiques, poussent d’un côté les jeunes femmes à s’habiller sexy (il y a des strings pour fillettes de 9 ans à H&M…) et que de l’autre, elle les culpabilise si elles se font violer en leur répliquant qu’elles étaient sans doute trop provocantes.

Le sexisme a donc encore de longues années devant lui si on ne réagit pas. C’est pourquoi, avec le PSL, nous participerons à cette marche des ‘‘salopes’’, de même que nous continuerons, partout où nous sommes présents, sur les lieux de travail, dans les écoles, les unifs, les quartiers, etc., à lutter contre le sexisme et le système qui l’engendre.